Cette dalle de roche
Et cette large dalle de roche inclinée vers le sol, elle est venue nous dire notre assise sur Terre en son indéfectible patience. Combien elle nous réunit autour même de ce que nous pensions avoir perdu, la confiance des jours qui brillent au loin et nous convoquent à la fête inouïe du sensible, un vivant et coloré kaléidoscope, une signification enchâssée dans une autre, une roue flamboyante qui ne connaît nul repos. Nous sommes au centre. Nous sommes le moyeu. Nous sommes le singulier autour duquel tout s’ordonne. Notre constant éparpillement, c’est d’avoir perdu la conscience de ceci, de ne plus voir que les rayons de la roue alors que c’est sa totalité qui est l’opérateur de toute cette richesse disponible. L’eau coule de la fontaine avec son bruit de toile souple et nous n’en entendons même pas le premier mot. Nous oublions bien avant que le phénomène ne se soit produit, qu’il ait essaimé en milliers de gouttes, elles sont les larmes dont nos yeux auraient pu s’abreuver, mais des larmes de félicité, non de tristesse.
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