Epilogue

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Léonie caressait machinalement son ventre. Sa fille poussait bien. Elle avait repris sa maison à Ingénue Hâtenouilles, qui ne s’était pas trop mal débrouillée en son absence. Elle avait retrouvé aussi avec bonheur son jardin et ses services chez Dame Sybil. Gaspode venait de temps en temps woof-woofer avec elle, et elle lui racontait épisode par épisode leurs aventures. L’une de ses premières actions, une fois revenue dans la cité, avait été de confier à Mémé Ciredutemps le pendentif nécromant qu’elle avait été prête à utiliser si cela s’était avéré nécessaire. Elle avait été heureuse de ne pas en avoir eu besoin, aussi elle ne voulait pas garder un objet aussi malfaisant, et tentant aussi à cause de sa puissance, dans sa maison.

Nathanaël et elle se voyaient par moment, des parenthèses pleines de tendresse, mais chacun avait repris ses activités et elles les occupaient beaucoup. De toute façon, le jeune homme devait d’abord terminer ses classes auprès de Yumi. Et Léonie avait beaucoup de travail, surtout depuis qu’elle avait reçu une médaille de la part du Seigneur Vétérini — elle comme les autres occupants du manoir : Arsène et Krorin. Il y en avait également une pour Belladone, mais cette dernière ne rentrerait peut-être jamais... Sinon, la plainte de la jeune sorcière auprès du Guet avait été classée comme « résolue » avec un sourire en coin de la part de Vimaire. C’était une bonne chose, et Raymond Soulier avait pu rouvrir sans craindre de violence de la part des citoyens.

Léonie passait régulièrement au manoir voir ses deux amis, ainsi qu’Ichiro. Le dragon d’Arsène avait bien grandi, et elle espérait qu’il ferait un bon compagnon de jeu pour sa fille : cette dernière donnait des coups à chaque fois qu’elle était en sa présence. Peut-être que leur séjour à proximité du dieu-dragon et de ses filles avait laissé des traces subtiles en elle ? En tout cas, ils aimaient discuter de leurs aventures tous ensemble, et projetaient même d’aller rendre visite à Sen et à Belladone à l’automne prochain, une fois que la petite serait née et en état de voyager. Il faudrait aussi demander une dérogation spéciale chez les paladins de l’ordre de Yumi pour que celle-ci et son écuyer puissent se joindre à eux. Ils ne se voyaient pas célébrer leurs retrouvailles sans eux deux.

Bizarrement, Léonie n’avait pas eu besoin que sa plaque sur la porte d’entrée possède un charme mineur contre les démarcheurs du temple d’Om, comme c’était le cas du temps de mémé Cigalüe. On aurait dit qu’ils s’étaient passé le mot pour éviter d’avoir à faire à elle.

Léonie faisait infuser son thé, et avait sorti ses affaires de dessin. Après tout, elle avait manqué de nombreuses réunions de son club et avait du retard à rattraper. Mais elle avait également de nombreuses sources d’inspiration avec toutes ses aventures et les contrées qu’elle avait visitées : Mélanie Missemijeu, la présidente du club, n’allait plus savoir quoi inventer comme exclamations d’admiration. Elle s’autorisa un large sourire : la vie avait repris son cours normal, et elle en était très heureuse.

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