C’est une maison de fous gentils, animée d'un joyeux bordel permanent. J'y suis le bienvenu, c'est du moins ce que j'ose imaginer. Un accueil aussi chaleureux ne peut être que sincère. Gandhi, Cavalier King Charles de son état, monte fièrement la garde. Personne n’entre… sans l’avoir caressé auparavant !

C’est une maison de fous gentils. J'y ai déjà croisé des chevaliers moyenâgeux, des sorcières débonnaires, Gandalf le gris, Harry Potter, Légolas, Jeff Tuche et sa Chicorée, un homme-orchestre facétieux, Johnny Halliday avec un balai en guise de pied de micro, un Lord écossais, Olivia Newton John, Jean-Jacques Goldman, une institutrice déjantée, une infirmière psy déglinguée, Benjamin Franklin ainsi que d'illustres inconnus.

C’est une maison de fous gentils. Et tout ce petit monde chante, rit, joue, crie, trinque, danse, chahute, monte sur les tables, se taquine et s'embrasse dans une joie de vivre communicative. Il y a comme de la magie dans l'air, perceptible dès que l'on franchit le seuil.

C'est une maison de fous gentils où parfois, comme dans toutes les maisons, les problèmes et la réalité rattrapent les habitants. Alors ça pleure, ça souffre et ça se chamaille. Mais jamais la rancœur ne prend le dessus. On s'explique, on se console et on se serre les coudes. Puis, une fois les compteurs remis à zéro, tout rentre dans le désordre.

C'est une maison de fous gentils. Quand j'y entre, je suis toujours partagé entre euphorie et mélancolie car les voir ainsi unis me confronte à mes propres échecs.

C’est une maison de fous gentils et c'est le foyer qui a vu grandir mes enfants... sans moi ! À l'autre bout du monde, j'ai souvent pensé à eux. Parfois, le spleen que peut procurer la distance m'a submergé mais toujours dans la sérénité de les savoir à l’abri et bien entourés, dans une maison de fous gentils.

“Certains ne deviennent jamais fous. Leurs vies doivent être bien ennuyeuses ! ”

Charles Bukowski

“Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit.”

François de La Rochefoucauld