La réponse de Bertrand
Cher Alfred,
J'admire avec quelle facilité ton cerveau fabrique, de toutes pièces, de si rocambolesques aventures pour effacer de ta mémoire l'infamie d'une défaite. Je suis au regret de te rappeler que tu as vraiment perdu cette partie et qu'actuellement Philipot se demande encore pourquoi tu t'es subitement endormi au trentième coup, insensible à mes gestes désespérés pour attirer ton attention sur la pendule (mes gesticulations et clins d'œil n'ont d'ailleurs pas été perdus pour tout le monde, puisque je me retrouve maintenant virtuellement fiancé à la fille de l'arbitre qui se trouvait derrière toi en cette phase mémorable de la partie).
Enfin, si tu penses qu'il te reste encore suffisamment de force pour préserver ta raison contre les affres d'inévitables défaites, pense à nous rejoindre demain au cercle pour notre tournoi mensuel de blitz.
Amitiés,
Bertrand
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