C'était mon ami
Mes journées sont assez calmes. Je me repose, joue avec mon maître, puis ensuite, il m'emmène souvent me promener le soir avant le dîner. Mais aujourd'hui, c'est différent.
Dès le matin mon maître a insisté pour que l'on aille ce promené. Je n'en avais pas très envie, mais pour lui faire plaisir j'avais accepté… Tout d'abord, ce qui m'a paru le plus étrange, c'était la tristesse ineffaçable qui occupait son visage. J'avais même observé quelques gouttes d'eau coulant de ses yeux. Au bout d'une dizaine de minutes, mon maître s'arrêta devant un portail blanc. Il en ouvrit la porte puis y entra, il m'invita à en faire de même.
Il s'arrêta brusquement devant une femme, lui serra la main. Puis lui donna une feuille qui ne m’était pas inconnue...
" Tout est là. " Déclara-t-il le regard fuyant.
La femme posa sur moi un regard compatissant, puis toisa mon maître avec mépris.
" Si je peux me permettre, puis-je vous poser une question ?" lui demanda la femme.
" Bien sûr."
" Pourquoi l'abandonnez-vous ?"
" Voyez-vous, il arrive qu'à un certain âge, nous, êtres humains, sommes amené à mourir, et je veux en aucun cas que mon chien assiste à ça. "
Je ne sais pas ce que mon maître à bien pu lui dire, mais la femme regardai maintenant mon ami avec compassion et respect. Celui-ci se baissa, puis m'embrassa sur le front. De l'eau coulait abondamment de ses yeux. Il se leva en grimaçant, me caressa, puis repartit vers le portail blanc.
Je n'avais toujours pas compris ce qu'il c'était passé, la femme m'avait emmené dans une salle blanche, rempli de jouets et de coussins aux couleurs joyeuses. J'étais resté assis calmement, dans un coin de la pièce à réfléchir aux récents évènements, mon maître allait revenir, c'était sûr, mais maintenant il me fallait l'attendre dans cet environnement auquel je ne connaissais rien.
Soudain, des aboiements me sortirent de mes pensées, il y avait donc d’autres chiens, je comptai trois hurlements différents. Ils étaient sûrement dans le même cas que moi...
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