Des Cimes des astres ; aux raisons des Ires
Forger sa destinée
Entre l’airain des feux
Et les bras creux, les seins maudits qui te portent fardeau,
Toi, chrysanthème grave ; et supplient tes ocelles clos
Qui brûlent d’anathème,
Des foudres de vœux pieux
De songe doux-amène.
Lange toile des cieux,
Fils ténébreux, serrés de tout obscur, de mains lambeaux,
En rais viciés. Ton avenir est un écran, écho
D’Ébène ou d’Éburnée ?
Tu n’en as choisi nul ; hélas ; auras subi les deux.
Là-haut, il y avait là-haut
Une éternité quiète ;
La honte aurée-secrète
Entre les buées d’éclairs, les lueurs lascives
Les nuées joueuses
Les voils assouvis de sorgue emperesse, aux si vaines coureuses !
Où, loin des trames érosives de Géantes,
Des suaires de ces nefs massives,
Des gouffres à comètes et lagons d’ichor
Qui couvrent les nuit dunes d’atre orgueil et d’envie suie et de nervures d’or,
L’on se parait des sceaux sans troubles
Des lents embercements, des sorts muets-mystique
Et des clameurs aveugles
Aux pourpres ondoiements…
L’on s’avivait poussières.
C’était la Cime, séjour serein des célestes.
Il a fallu choir. Choir
Dans l’abysse et le désamour
D’yeux ravinés de nuit, de nœuds
Leurs larmes de n’avoir pas tes verbes
Pas tes pupilles-monde ; il ne restait alors
Entre les ires assourdies d’orages, les toiles grinçantes !
Qu’à crier.
On t’a choyé, toi l’hoir
Assassin, dans tant d’aube-éclat
D’oraisons et soulas dorés…
Tu as senti tombé ton manteau
De vice essence, vile engeance, et as offert
Au Ciel, aux vœux, aux astres impuissants ton théâtre brûlant !
Tes yeux-gouffres.
Tu n’as pu qu’entrevoir
Se fêler l’être-roi, radieux
Une grimace ; Leur sarcasme
Des pas naufragés amuïs d’eaux.
Était-ce alors hybris que d’assentir aux chairs,
Au pathétique de l’existence ? et ce silence sans voix :
« C’est lui ».
Il a tremblé, l’Ivoire
Ceint des bubons mauvais des toiles
Et t’a serré du dôme soie
Étouffant de ses gants ; ta gorge
Un puits pour ses pleurs d’encre, sous l’halo houleux
Des cires fondues en soupirs, de vos spectres suintés, mêlés ;
Et noyé.
Le dernier cierge, noir
A fini d’emporter l’image
Vos silhouettes meurtrières
Écrasées sur des murs sans oubli ;
Une neige de suie, un désert d’atramente
Transi dans la poisse de ténèbres gel, il venait de tuer
Un soleil.
Couvert de sombre soir
Une chape que Honte tresse
Il a soustrait à son berceau
L’enfant dentelé de mil orages.
Les cris semblaient vous suivre encor, en un linceul
Grevé de sel, crevé de fiel, t’emportant au prochain tombeau
La Crevasse.
Sous l’Œil furie des Moires
Il a fui les brasiers terribles
Feux et fanaux insoutenables,
Pour cette tempête qui rassure
Et frappe de juste douleur ; t’a donné prière et murmure
Un mirage à ton nom, quelque amour sur ton cœur froidi dessous
La Crevasse.
Était-ce une victoire ?
Tes ocelles sertis des lueurs
Aussitôt grisées des flammèches
Opaques ; au bord des nues, un ange.
L’horizon vous a contemplé, touché, imbu
Lui est parti, te laissant son abîme sorgue, ton destin.
La Crevasse.
☁
Béni soit le pouvoir
De lui qui s’éteint à sa mort.
Tu naîtras, toi ; tordu, usé
Bouffi des tissus sourds, des remous
Des noires eaux des mondes ; une chaîne au nombril.
Nemesis est ta Maison ; Rage ton Empyrée, ton regard
C’est l’Ébène.
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