Oiseaux d'hiver

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- Tiens ! ça alors ! Je suis surpris de te voir ici. Comment vas-tu ?

- Bien, je vais bien. Je regardais le ciel. C’est curieux, il était bleu, mais un bleu singulier, presque turquoise mais pas exactement.

- En effet, voilà qui est étonnant. Certaines choses de la vie sont vraiment étranges. Ah, voilà un banc là-bas. Nous pourrions peut-être nous-y asseoir ?

- Excellente idée. J'apprécie d'être assis. J'ai constaté récemment que je me fatiguais moins assis que debout.

- Ah ? Je ne me suis jamais posé la question. Regarde toutes ces fleurs autour de nous. Il est probable que nous soyons en été, ou, pour le moins, au printemps.

- Je ne crois pas, regarde, on aperçoit aussi des oiseaux. Les oiseaux vivent en hiver. Enfin, au moins les oiseaux d’hiver.

- Mais non, regarde, les arbres sont si touffus, si luxuriants... Si nous étions en hiver, ils seraient nus.

- Pas forcément, ils font peut-être partie des privilégiés dotés d'un feuillage persistant. Eux ne sont jamais contraints de dévoiler leur nudité.

- C'est vrai. Mais, pour être honnête, le sort des arbres ne me préoccupe guère.

- Ah ? Et pourquoi donc ?

- Regarde les. Ils voient tout, ils savent tout. Ils ne disent jamais rien, mais ils n'en pensent pas moins. Ils sont sournois.

- C'est une façon de voir les choses. Tiens, écoute, on dirait un tintement de cloche. Il y a sans doute une église pas loin. Nous sommes probablement un dimanche.

- Peut-être, mais s'il s'agit d'un enterrement ou d'un mariage, nous pouvons être n’importe quel jour de la semaine. Enfin, surtout s’il s’agit d’un enterrement…

- Le son des cloches me fait souvent penser aux anges, avec leurs grandes ailes et leur chemise de nuit blanche.

-Il m'est arrivé de rencontrer un ange, une fois. C’était par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors que je cherchais un raccourci que jamais je ne trouvai.

- Ah ? et ensuite ?

- D'emblée, il m'a paru fort amical. Nous avons bavardé quelques temps, de tout, de rien. Je me souviens m'être senti en confiance avec lui, comme si nous nous connaissions depuis toujours. C'était vraiment quelqu'un de bien.

- Cela ne me surprend pas. Ce sont des gens bien, en général. Il est certaines professions ou il n’y a que des gens bien, comme les pompiers ou les infirmières. Et les anges aussi. Ils méritent tous des louanges.

- Il est juste un détail qui m’a mis mal à l’aise. Au moment du départ, il m’a paru si gauche et veule que j’en ai éprouvé de la pitié. Ses ailes de géant l’empêchaient de marcher.

- Oui. C’est l’inconvénient des ailes trop grandes

- Mais que vois-je ? N’est-ce pas le coucou des bois qui vient faire sa danse nuptiale devant la coucoune des bois ? Je n’avais pas vu le temps passer. Il est grand temps pour moi de rentrer.

- Ce fut un plaisir, Nous pourrions nous revoir cet été, ou cet hiver ?

- Ce sera avec plaisir. Un dimanche de préférence.

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