Lyon
Lyon, deuxième ville du royaume et cité alpha de la Révolution.
Ville historique de plus de 2 000 ans, elle est une terre religieuse depuis l'antiquité (Fourvière) et surtout au moyen-âge : ville d'élection, de réunion et de résidence pour les papes (Avignon est le second lieu à partir de l'an 1305).
La première cité du commerce (à partir des gaulois) et de l'industrie (à partir de la renaissance) : sous la renaissance, elle est la ville d'imprimerie, la reine des foires et une des plus grandes villes financières et économiques de l'Europe, sans oublier la manufacture de soierie et la création de l'École littéraire des humanistes dont François Rabelais et du Collège de la Trinité.
Sous l'ancien régime, Lyon est le foyer des arts : peinture, sculpture, gravure, l'art du livre (depuis la renaissance), architecture, etc. L'Académie des sciences, belles lettres et arts est fondée par sept Lyonnais, dont Camille Falconet, futur médecin consultant de Louis XVI.
La première cité révolutionnaire : la première révolte en 1269 fut de s'insurger contre le chapitre cathédrale du diocèse ; la première révolte de la faim est en avril 1529, à cause du prix élevé du blé.
La première grève ouvrière est au printemps 1539 (à 1544), elle amène à la fermeture des imprimeries durant trois mois, à cause du salaire trop bas.
Les premières émeutes sont à partir de l'année 1620 (à 1693), à cause du pain trop chère et les premières luttes ouvrières dirigées par les Canuts commencent en l'an 1744 (à 1746, puis en 1831, 1834 et 1848), sans oublier l'émeute des ''Deux sous'' en août 1786.
Prélude de la révolution 1789 du 18 avril au 6 mai 1774 :
Après une mauvaise récolte de blé en 1774, Robert-Jacques Turgot, Baron de l'Aulne et contrôleur général des finances, provoque une hausse des prix du pain. La cause à cela ? Ses réformes sur le libre-échange concernant les grains : les prix libres du commerce.
Suite à cela, des émeutes éclatent au nord du pays : pillages des marchés, destruction de marchandises, attaques de dépôts et de boulangeries, etc.
Des libelles mettent en cause Louis XVI et des gens de haut rang ; des menaces sont faites contre les Bourbons par une population lettrée.
Ainsi, la disette générale commence à se montrer.
Le 24 avril, le Roi fait rédigé un arrêté du Conseil d'État :
« En renouvelant ses défenses à toutes personnes, notamment aux Juges de Police, à tous ses officiers, etc. de mettre aucun obstacle à la libre circulation des grains et farines de Province à Province, accorde à ceux qui feront venir des grains de l'étranger dans le Royaume une gratification de 18 sols par quintal de froment et de 12 sols par quintal de seigle. »
Elle est par la suite, la ville la plus ruinée pendant la Révolution en partie à cause de la monarchie et durant cette même révolution, Lyon est une boîte à idées pour le général de La Fayette dont ''Liberté, Ordre public'', ralliement de la Garde nationale.
(Notes des historiens) Printemps 1789, la Garde nationale remplace plus ou moins les milices bourgeoises de l'Ancien Régime.
La garde nationale s'oppose à tous les projets « liberticides » amenant à des séries de « fédérations » régionales afin d'affirmer leur adhésion à la nouvelle Nation représentée par la Constitution. Elle est aussi la voix contre le despotisme et l'aristocratie ; et à la fois citoyenne et bourgeoise et citoyenne et militaire donc soldats-citoyens.
Cette garde est composée d'unités de cavalerie, de grenadiers, de chasseurs et de canonniers et le service est obligatoire de 18 à 60 ans.
De 1789 à 1871, une douzaine d'émotions, de révoltes, de colères collectives, de nature socioéconomique ou politique bouillonnèrent la ville comme une marmite à potage ; ces mouvements « sectionnaires » ont eu lieu le 8 juillet 1790 et le 26 juillet 1790 sur la place des Terreaux ; le 9 septembre 1792 : les « Chalier » occupent les rues et le 29 mai 1793 ; le 21 novembre 1831 : les canuts de la Croix-Rousse, Charpennes à Villeurbanne, place des Terreaux ; le 16 avril 1848 sur la place Perrache ; le 19 juillet 1790 : meurtre d'un soldat Suisse par la populace lyonnaise ; le 4 mai 1795 : au tribunal criminel du Rhône ; le 8 juin 1817 : aux barrières de Lyon, complot bonapartiste ; le 9 avril 1834 : tribunal, révolte républicaine ; le 15 juin 1849 : le peuple se soulève à la Croix-Rousse ; le 29 mai 1793 : les « Chalier » ; le 29 mai 1795 : aux Brotteaux ; le 30 juillet 1830 : place des Terreaux, révolution et le 28 septembre 1871 : à l'Hôtel de Ville de Lyon, Bakounine et les internationalistes/le 30 avril 1871 : à la Guillotière, insurrection.
Toujours ce qui concerne la Garde nationale de Lyon, il s'agit du Chevalier Barthélemy-Régis Dervieu du Villars qui en est le commandant-général en 1790, puis M. Foissac ; en 1792, Joseph Julliard reprend le poste et en 1813, Claude Tircuy de Corcelle en est le lieutenant-colonel des gardes nationales du Rhône, dont il est chargé de défendre Lyon.
Le 30 mars 1790, le bonnet pileus de la liberté apparaît pour la première fois comme étant le bonnet de la Déesse Liberté de la Fédération lyonnaise. Celui-ci est de plusieurs couleurs différentes : gris, gris et blanc pour les feuillants avec le faisceau, ocre, bleu, etc. ; mais à partir de 1792, le bonnet devient officiellement rouge de la contre-révolution dont il a pour nom bonnet phrygien et le bonnet d'affranchissement qui existe depuis l'antiquité.
Toujours en 1792, certains évènements ont eu lieu comme l'attaque de la prison de Pierre-scize ; l'émeute de femmes, le 14 septembre ; l'attaque de l'Hôtel de Ville, le 17 septembre ; pillage de magasins, le 18 septembre ; l'exposition de la guillotine aux Terreaux et à Bellecour, le 26 octobre et en février1793, des troubles où la population envahit l'Hôtel de Ville et saccage le Club central.
Voici quelques noms de soldats : Benjamin Cuendet, officier ; Algure, aide-major ; Gabion, lieutenant ; Dufournil, commandant de bataillon ; Dupin, major du bataillon de la Rue Tupin et Madinier, major du bataillon de la Rue du Plâtre.
Lyon sera également la ville martyre de la première République dirigée par la Convention en mai 1793.
L'abbé lyonnais Aimé Guillon de Montléon, témoin de la Terreur écrit : « La ville de Lyon a souffert, plus que tout autre, des suites de la Révolution française... »
« Lyon croulant dans le chaos, avec les flots précipités du sang des Lyonnais ! ... Oh ! Combien j'ai souffert, en me tournant et me retournant, sans repos, dans les forfaits, le sang, les cadavres et les décombres !
L'image de la ville lyonnaise est ainsi : rebelle, révolutionnaire, insoumise et dangereuse (violences collectives, les anarchistes et l'assassinat du Président de la République Marie-François-Sadi Carnot en juin 1894).
En 1852, Vaise, la Croix-Rousse et la Guillotière sont annexés à la ville de Lyon.
Plus tard, elle devient la ville de la lumière en l'honneur de la vierge Marie (8 décembre 1852) et la capitale de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
De nos jours, Lyon est une ville « couverte de blessures » comme le déclara le général de Gaulle le 14 septembre 1944 dans un discours.
Ce qu'est la Déclaration d'indépendance des États-Unis aux colons américains ; la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est aux Fils de la Liberté français et comme dit Bruno Benoît en 1996, les Lyonnais s'affirment être les Fils de cette Déclaration et de l'esprit de 1789.
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