#Le rite de liaison - Espoir

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À nouveau, la musique perça le silence, tirant la jeune femme de son sommeil fragile, ses paupières se fermant à peine depuis quelques minutes. L'épuisement l'avait poussée aux limites de l'endurance humaine. Maintenant, se tenir sur ses jambes était un défi, chaque mouvement était une lutte. À travers de minuscules fissures dans les murs de la pièce, elle devinait que le jour venait de poindre. Ses doigts débilités glissaient sur la plaque métallique fixée à son lit, répétant inlassablement ce mot : "Kazaee, kazaee".

Le dix-huitième jour de son infernal supplice avait sonné. Mais, comme un cauchemar récurrent, il apporta avec lui une nouvelle vague de tourments. Les deux bourreaux, ces silhouettes sinistres, firent irruption dans la pièce avec une brutalité glaçante. Cette fois, elle n'eut même pas la force de se recroqueviller, sachant que la pluie de coups allait inévitablement s'abattre sur elle. Mais au lieu de cela, ils se tenaient là, l'observant avec un malin plaisir. Une angoisse insoutenable s'empara d'elle. L'un des agresseurs s'approcha lentement, saisissant violemment ses cheveux avant de la projeter avec cruauté sur le sol boueux.

Son corps inerte ne réagissait plus, mais sa résignation ne fit que renforcer la détermination de ses tortionnaires. Le second homme lui arracha les lambeaux de vêtements qui lui restaient, la laissant nue et vulnérable sur le sol répugnant, froid et humide. Ils continuèrent de la fixer, un plaisir sadique illuminant leurs yeux, comme s'ils trouvaient leur bonheur dans la torture d'une femme sans défense. Un sentiment d'horreur pure enveloppa la pièce, imprégnant l'air de l'essence même du mal.

c’est alors que le sadisme des deux démons sorti tout droit des tréfonds de l’enfer allait franchir un cap. À tour de rôle, ils violèrent la pauvre femme, la frappant, l’insultant. L'humiliation était totale. Ce nouveau déferlement de violence dura plus de trente minutes, une réelle éternité pour la victime à bout de force, tant moral que physique.

La semaine suivante fut un cauchemar répétitif, chaque jour apportant des sévices encore plus inhumains. Elle avait atteint le seuil de l'endurance humaine. Au bord du désespoir, elle rassembla ses dernières forces pour chercher un moyen de mettre fin à ce calvaire. Une corde, un objet tranchant, elle était prête à tout essayer pour échapper à ce supplice. Mais alors qu'elle fouillait frénétiquement sa cellule à la recherche d'une issue, ses espoirs furent brusquement écrasés.

La porte s'ouvrit, mais quelque chose était différent cette fois-ci. Aucune brutalité à l'entrée, aucun cri strident. L'homme qui entra ne portait ni cape ni masque, et en voyant la terreur dans les yeux de la jeune femme, il tenta de la rassurer.

 — N'aie pas peur, je ne te ferai aucun mal, dit-il d'une voix douce, les bras tendus en signe de paix.

Il tenait un petit sac qu'il lui tendit.

 — Il y a de l'eau et quelque chose de plus saint à manger, expliqua-t-il. Prends-le. Je reviendrai, et quand le moment sera venu, je t'aiderai à t'enfuir. Tiens bon, encore quelques jours, la supplia-t-il, se présentant sous le nom de Joe.

Puis, il quitta la cellule silencieusement, refermant la porte à clé derrière lui. Un tourbillon d'émotions s'empara d'elle, laissant place à un espoir naissant qu'elle avait du mal à comprendre. Ce sentiment la submergea, la plongeant dans une confusion totale. Elle n'était même plus capable de reconnaître cette émotion qui venait de naître en elle : l'espoir.

Et de l'espoir, Joe allait lui en apporter. Chaque soir il venait la visiter dans sa cellule, il s'asseyait près d'elle et ne disait rien. Il était là, se contentant de tendre l'oreille dans le cas où la jeune femme avait besoin de parler. Mais bien souvent, aucun mot n'était dit. Le silence dans les regards suffisait. Et chaque soir, avant de la quitter, il lui répétait de se tenir prête, que bientôt, il viendrait la chercher pour s'enfuir.

Un lien s'était créé avec celui qu'elle voyait comme son sauveur, son libérateur. Mais ce jour-là, ses visiteurs du jour avaient été tellement violents et cruels que le moment venu, la séparation fut encore plus difficile que les jours précédents. Une étreinte réconfortante mit fin à cette soirée d'un grand soutien moral.

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