Nous étions un peuple paisible et pacifiste, vivant sur les bords fertiles d’une rivière du sud du Dakota. Pendant des milliers d’années, notre peuple avait vécu en paix et en harmonie avec la nature qui nous entourait.

Jusqu’au jour où les terroristes étaient apparus. Un matin, alors que j’avais à peine ouvert les yeux, j’entendis la complainte de mes voisins et amis, les terroristes avaient encore frappé. Cette fois, ils avaient détruit le barrage ainsi que plusieurs habitations.

Nous ne leur avions pourtant jamais cherché querelle ni même haussé le ton avec eux, mais ils venaient sans relâche détruire nos ouvrages, jour après jour et semaine après semaine. Un jour, alors que je m'étais absenté pour chercher à manger, ils en ont profité pour écraser ma maison, mes enfants à l'intérieur. Tous moururent sous le joug d’une machine gigantesque et bruyante surmontée d’un bras à la bouche aux crocs d’acier.

Une semaine plus tard, alors qu’ils étaient en train de s’en prendre à une maison que nous venions tout juste de reconstruire, plusieurs d’entre nous avaient tenté de les arrêter. Ils avaient répondu par des coups de pieds et d’outils, tuant une bonne partie des nôtres. Je n’aurais jamais imaginé voir autant de mes frères et amis mourir sous mes yeux en si peu de temps.

Quel niveau de cruauté faut-il avoir pour s’en prendre à un peuple aussi pacifique que le nôtre ? Nous nous sommes résignés à déménager à plusieurs reprises, laissant sur place le fruit de notre labeur, mais cela ne les empêcha pas de nous traquer et de détruire, à nouveau, nos édifices si durement construits.

Cette violence gratuite était devenue notre quotidien et nous avons appris à vivre avec. Chaque jour, sans relâche, nous reconstruisons notre civilisation.

Un jour, nous triompherons, parole de castor.