Sur le pont de l’Arsenal
Agostino se rapproche de son ami, ils attendent sur le pont depuis une demi-heure. La petite Française vient de débarquer avec un grand gars. Le genre qu’Agostino n’aime pas voir en soirée, un de ces beaux gosses sûrs d'eux, un aimant à filles qui le ramène illico au second plan. Non pas qu’il ait des vues sur la jeune femme, mais il s’inquiète pour Silvio.
« Si tu m’expliquais ce qu’on fait ici, Silvio, demande Agostino en s’accoudant à la rampe du pont de bois.
— Hein ?
— Je sais qu’elle est mignonne, mais …
— Tu fais fausse route.
— Fausse route sur quoi ?
— Cette histoire m’intrigue.
— Scalarino ne t’a pas dit de lâcher l’affaire ?
— Si, mais, j’ai l’impression que c’est l’affaire qui ne veut pas me lâcher.
— Que veux-tu dire ?
— Le gars qui l’accompagne, il était à la gare, avec un panneau, une entreprise de machins informatiques qui peut avoir des rapports avec l’espionnage…
— Et ?
— Il s’est enfui juste après lui avoir parlé, comme s’il avait vu le diable en personne. Tu ne trouves pas ça étrange ?
— Tu vois des intrigues partout, ce doit être l’influence que Scalarino a sur toi.
— Il m’a parlé d’une agence dont il ne pouvait me parler.
— Et tu ne lâcheras pas ! Aucun rapport avec sa ressemblance avec Livia ?
— Tu fais fausse route, répond Silvio en tournant la tête vers la lagune afin de tenter de dissimuler la teinte rouge que prend son visage.
— À moins que ce soit pour prouver à Gabriela que tu es capable de suivre une enquête en free-lance ? Contre-attaque Agostino pour tirer profit du trouble de son vieux copain. »
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