Chapitre 2
Les maisons deviennent de plus en plus petites alors que l’avion s’élève dans le ciel. Les quartiers, les villes, les forêts tout disparaît en quelques instants. Et bientôt, la France ne devient qu’une étendue verte au dessous des nuages.
Eliot, le visage collé au hublot de son siège, regarde son pays natale s’éloigner. Il ne reverra plus les rues bondées de Paris, les Metro nauséabonds et les habitants malpolis. Mais aussi les parcs, les cafés en terrasse, les musées et bien d’autres choses qui lui tenaient à cœur.
Tu retrouveras tout ça à Montréal, pensa-t-il pour se rassurer.
Eliot était un jeune garçon de dix-sept ans, qui venait de passer son bac mention très bien et qui se dirigeait actuellement vers l’université McGill à Montréal. Il avait les cheveux sombre qui tombaient en mèches désordonnées sur son front, les yeux marrons un peu renfoncés dans leur orbite et un nez aquilin. Sur ses genoux, un livre sur la région du Québec, qu’il avait acheté quelques semaines auparavant avec son père et un autre de science fiction, qu’il trouvait un peu plus approprié pour le long trajet qui l’attendait.
Montréal, cette ville qu’il avait tant imaginée et qui serait bientôt son nouveau chez-lui. Il avait déjà tout prévu. Son futur était planifié à la lettre. Les sports qu’il ferrait dans le club universitaire, les révisions dans la bibliothèque, les fêtes universitaires, ses amis, l’hiver emmitouflé. Un grand sourire se forma sur son fin visage. Cette année s’annonçait plus qu’excellente. Rien de pourrait changer son bonheur.
Eliot attrapa son casque et le plaqua son ses oreilles. Il mit en marche sa playlist spécial nouveau départ et ferma les yeux.
Il fut réveillé quelques heures plus tard par le passage du chariot à repas. Une jeune femme blonde d’une vingtaine d’année le poussait. Elle semblait un petit peu énervée, sûrement a cause d’un passager trop à l’aise. Il demanda le repas végétarien et attendit l’arrivée du chariot à boissons. Il ouvrit son livre de voyage et commença à feuilleter les pages jusqu’à tomber sur une photo de la ville de Montréal. Ces hauts immeuble de pierre, ces ruelles, des maisons colorés. Parfois la ville ressemblait un petit peu à Paris et sur d’autres images, elle ressemblait à un village de province. Tant de choses à découvrir, se dit-il alors le sourire aux lèvres.
Le chariot à boisson arriva en grinçant et une hôtesse de l’air, un peu plus âgée que la précédente s’arrêta pour lui demander ce qu’il voulait.
« Un thé s’il vous plaît. »
« Madame tout va bien ? »
« Je me suis assoupie je crois pardonnez moi. »
Eliot pensa qu’elle n’avait aucune raison de s’excuser, le métier d’hôtesse devait être dur et fatiguant. Une fois le chariot repartit et son thé posé sur la tablette devant lui, il reprit l’observation du paysage. L’avion était au milieu des nuages et on n’y voyait pas grand chose. Eliot se lassa bien vite de trouver des formes dans les étendues blanches et il fouilla dans son sac à la recherche de choses à faire. Il n’avait pas emporté grand chose. Seulement le strict nécessaire. Il s’était dit qu’il rachèterait tout ce qui lui manquait à Montréal. Il se créerait de nouveaux souvenirs. Il attrapa son téléphone caché dans la poche intérieur de son sac à dos et ouvrit Instagram. Ces amis de Paris avait posté des photos de vacances. La plupart était ensemble dans une maison de vacances. Il n’avait pas été invité bien sur. Mais même si cela avait été le cas il n’y serait pas allé. Sa vie, elle était devant lui.
Il avait hâte de découvrir ce que l’avenir lui réservait.
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