Une vie à oublier
Ma naissance, des parents aimants, certainement, plein d’espérance.
Des câlins, une amorce éducative et, peut-être, en chemin, des écorces punitives.
La maternelle, la primaire, l’élémentaire, début de cette échelle,
Où les préliminaires incertitudes secouent la bien précaire quiétude.
De ce début, pourtant vécu, rien n’a été oublié… puisque rien n’a été gravé.
Les sempiternels bulletins trimestriels s’additionnent à mon essentiel, reptilien, référentiel…
J’en garde les vacances : été à la mer, l’avant-garde chez grand-mère.
Balades, promenades. Ciné, télé. Gourmandise, friandises. Fêtes, foraines, parfaites, semaines.
Mais toujours, à ce simple bonheur, d’y être, s’ajoute la difficile douleur, de disparaître ;
Car sa vie, à Mémé, avant d’être l’onirique terrifique titrée, qui s’en soucie ? Oubliée, ma mémé.
Mon adolescence, naïves effervescences, aux tentatives d’amour requalifiées archives du désamour,
À l’amitié décuplée, ponctuée d’actions, de soirées, de solutions, d’oisiveté, de jeux aventureux,
De cultes tumultes, d’un chahut bienvenu, vit naître de solides fraternités. Traîtres.
Fragiles apparentes certitudes et enivrantes convictions ne seront de fait que préludes enfumés !
Tout est vain et irrémédiablement oublié ! Ou bien nécessairement bouleversé.
Tentatives instructives, voilà l’âme-sœur, elle m’aspire, me déroute, je la désire, aucun doute.
Elle est ma bien-aimée, ma meilleure amie, mon adorée, pour la vie ! Jusqu’à l’infini !
Pas d’au delà, ma détestée a tiré le trait. Net. Mon cœur s’est brisé, cliché… c’est bête.
Redevenus naïfs amis, Tiphaine… haine… nous rirons encore, un peu, alors, mieux, nous vivrons,
De notre côté en dilemmes désintéressés et finirons par nous oublier. Au revoir, ma Tif.
Mon travail, avant dernier échelon les diplômes puis direction, sans vocation, cet ultime objectif.
Pas de grandeur, sans passion rapide réorientation et me voilà projeté lucide dégradé sous autorité.
Déplacements, voyages, déménagements, apprentissages, sublime alternatif !
Routine, galère, ça patine, exagère, basta c’est fini, me voilà mûri placide gradé sans autorité.
Oubliés, les projets, les ambitions passées deviennent afflictions pondérées.
Les femmes, au final une seule comptera, tenace, courtisane, paysanne, quelle coriace !
Elle sera ma bien-aimée, ma meilleure amie, mon entêtée, pour la vie ! Jusqu’à l’infini ?
Et dans l’au-delà, d’une diabolique voix, volcanique, elle me hantera. J’ai les foies, on verra.
En attendant nous rions, sans haine, en Bonhomme virevoltons, là établis après nous être dit oui.
Oublier mon égoïsme, mon indépendance, de solos transition duo, renaissance dans l’unissons.
Mes enfants, changement de rythme, on oublie, tout, tout de suite, on s’inquiète, on les guette,
On s’active, on enquille, invectives, on resquille, c’est tempête et on s’amuse et on peste.
Et on s’essouffle et on s’use et on calcule, tout, tout le temps, gaiement, pas maintenant,
Assez ! On souffle. Drôle d’amorce, c’est cool, pas d’écorces, tout roule, on y arrive, sans dérive.
Tendre ambiance cette enfance, vite filée, sans profiter, aussitôt oubliée ou, plutôt, tant regrettée.
Cultes inquiétudes ; enfumé, enivré, aspirées par un sublime alternatif aux instants si oniriques.
Tumulte primaire ; je m’amuse, basta l’autorité, et enquille d’élémentaires soirées d’inaction ;
Garder le rythme ; exagérer, être hanté, rire, placide amorce et, c’est drôle, objectif dire oui, oui !
Vaines invectives ; aux soucis, les désirs dégradés et l’envie de disparaître. Terrifié, c’est à voir.
Nos dilemmes bouleversent nos rêves, en profite au tendre diable qui ambitionne la foi en l’Oubli.
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