Affaires

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La porte de l'ascenseur s'ouvrit finalement sur une large salle, avec une table blanche au design minimaliste. Circulaire, elle encerclait quiconque rentrait à cet étage, l'avant-dernier. Elle était également agrémentée de larges chaises tournantes en plastique transparent fixées au sol. Ce dernier, tapissé de moquette gris-bleue, n'était éclairé que par des néons, incrustés dans un faux plafond. En effet, il était trop tard pour que les grandes fenêtres, faisant office de murs, ne laissent passer quelque lumière extêrieure que ce soit. En revanche, on pouvait voir la tempête de neige inhospitalière en action depuis l'intérieur, ce qui était des plus agréable, car personne n'aurait envie d'être dehors avec ce temps. Et encore moins avec ce qu'il se passe actuellement.

Quand un homme dans la vingtaine, visiblement mal à l'aise, rentra dans la pièce accompagné d'un dossier qu'il retenait fermement entre ses bras, il fut accueilli par une seule personne: un homme d'affaires visiblement, dans sa quarantaine et son costume trois pièces se trouvait assi face à lui. Il avait la peau métisse et un regard grave. Les deux hommes étaient seuls a seuls, mais ne dirent rien pendant un moment. Enfin, le jeune homme brisa ce silence d'une voix timide:

"Monsieur Osmild, nous avons de... Mauvaises nouvelles par rapport aux fermes du Nord-est."

Pas de réponse. Il continua.

"Hum, elles ont également été affectées. Et, euh, on estime qu'il faudra brûler la totalité de bétail de toute la partie supérieure du pays si on veut un tant soit peu ralentir la... Situation."

Osmild se leva. Il tentait tant bien que mal de cacher sa frustration derrière sa fameuse expression faciale pleine de mépris, ayant été le cauchemar de centaines de ses employés, et qui sut rester inébranlable depuis des années, jusqu'à récemment. Lark Osmild, auparavent maître incontesté de l'industrie agro-alimentaire du pays, avait maintenant l'air si impuissant face à cette situation. Et pourtant, n'importe quel autre CEO aurait certainement déjà quitté le pays, s'ils étaient à sa place. La vérité étant que ce dernier n'est pas tout à fait étrangé à ce qu'il se passe là-bas, dans les fermes. Cependant, son incapacité à gérer la situation devient de plus en plus visible sur son visage. Tant et si bien que, face à ce même visage, et peut être aussi dû à l'anxiété de la situation, le jeune subordonné poussa un rictus.

Lark le remarqua, naturellement. Il n'eut même pas besoin de faire un geste qu'une trappe s'ouvrit au-dessus de la tête du petit homme, d'où sortirent de grotesques tentacules semblant recouverts de peau humaine. Elles attrapèrent ce dernier par le cou et les aisselles, et l'élevèrent à l'étage supérieur, le dernier du batiment. Alors que l'ex-subordonné s'en allait en criant, le patron lui n'avais aucunement l'air surpris. Après tout, ce n'est pas la première que cela arrive ici. Autrement, il n'aurait pas commandé de faire construire une trappe ici...

Visiblement en burn-out par cette journée, Lark décida de quitter son bureau. Il prit donc l'ascenseur et appuya sur le bouton le plus bas. Il s'arrêta bien un moment au 4e étage, mais les personnes qui l'avait appelé préférèrent finalement descendre par les escaliers. Finalement arrivé au dernier étage, il se trouva face à une porte sécurisée. Il y avait un petit boîtier à côté. Il sortit donc son porte-clef d'où était attaché un petit couteau, et coupa le bout de son pouce. Des gouttes de liquide blanc opaque tomba sur le boîtier de la porte, qui s'ouvrit juste après. Celle-ci donnait sur une petite pièce extrêmement sombre aux murs noirs, uniquement éclairée par deux faibles néons bleu et rose.

"Laaaaark...", soupira d'une voix faible et rauque une forme dans un coin de la pièce. C'était un humanoïde, sans yeux ni aucun poil, mais pourvu d'un nez complétement disproportionné, comme le bec d'un toucan. L'homme ne répondit pas, mais se déshabilla. La créature s'approcha et les deux s'enlacèrent dans une danse sensuelle des plus déconcertantes. Finalement, après un certain temps, mais n'ayant toujours pas fini, le téléphone de fonction d'Osmild se mit à sonner. La créature changea subitement d'habitude et se jeta sur l'homme, lui dévorant l'abdomen. Il ouvrit les yeux, et se retrouva assis derrière son bureau, l'heure n'ayant pas changée depuis qu'il se vidait de son sang au dernier étage. En revanche, il savait très bien que tout cela n'était pas un rêve, et sa douleur au ventre le lui confirmait. Il devait absolument gérer cette crise du lait.

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