Fin.
Lily, David et moi nous sommes mis d'accord sur un mensonge à raconter à Emma. Comme il est risqué de lui faire croire que sa fille a été à son stage de violon, il est question d’un bus manqué et de quelques démarches maladroites visant à ne pas perturber les vacances d’Emma.
Pour limiter les dégâts, je précise aussi que j’ai confisqué son téléphone à Lily une bonne semaine et qu’elle a eu mon monstrueux garage à ranger. Moralité, son crime n’est pas resté impuni et Gabriel, que je continue à croire plus bête que méchant, évite des ennuis qu’il n’ara pas les épaules d’affronter.
Ma meilleure nièce et moi nous disons au revoir à la faveur d’un dimanche chaud et lumineux. Sa vie l’attend. La mienne aussi.
— Tu vas me manquer, poussin.
Je le pense, en dépit de tout.
— Toi aussi, tata. On se reverra ?
— Peut-être à la naissance du bébé.
— Je suis sure que tu seras une maman géniale.
— Ouais, c’est ça… File, ta mère t’attends.
Huit heures de route valaient ces quelques mots. Ils me seront précieux lorsque j’aurais à lutter pour mon droit de garde.
J’ai parlé à David du projet de Reiner. Fort d’un divorce désastreux, mon meilleur frère m’a mis en garde contre d’éventuelles évolution d’un pareil arrangement. Étant le parent en faute quant à notre rupture, étant la moins fortunée, la moins bien élevée, la moins stable, et tout ce qui s’ensuit, je risque de me voir prendre progressivement le fruit de mes entrailles par l’infamie d’un droit de garde exclusive.
Si je ne veux pas d’histoire avec la protection des animaux, j’ai intérêt à vite trouver un remplaçant à Winnie, qui n’est plus venue sortir Jupiter depuis cette fameuse nuit.
Mais à quoi je m’attendais… Une fin heureuse ?
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