Immobile et silencieux
Immobile et silencieux. Voilà comment je me décrirais en ce moment. Je suis tordu dans une position inconfortable, caché par les odeurs multiples. Je me fonds dans le décor, retenant ma respiration pour me faire passer pour une plante. Ma planque est stratégique. Je vois tout sans qu'on me voit. Je ne suis pas loin de ma victime, dos à moi qui ne se doute de rien. Je suis face au vent, si bien qu'elle ne peut pas sentir mon odeur.
Je plisse les yeux, retiens ma respiration et réfléchis à un plan d'attaque. Ma mission est claire, dangereuse mais importante, je me dois de l'accomplir, c'est mon devoir. J'attends le signal pour m'élancer sur ma victime.
Soudain, je l'entends. Les bip-bip suivis d'une odeur patissière me font frissoner. Enfin...
Je bondis en l'air, d'un saut magnifique et fonds sur ma victime qui pousse de terribles hurlements, prise de surprise.
- Aaah ! Papa, arrête tu me chatouilles !
Ma petite Eloïse, haute comme trois pommes m'inonde de son rire fort. Elle a un rire très particulier, fort et joyeux, on dirait qu'elle roucoule. Certains de ses camarades de classe se moquent de son rire mais moi, je le trouve très joli.
Elle se tortille pour échapper à mes guilis et je m'exclame en prenant une voix sauvage :
- Ahaha ! Tu ne m'échapperas pas ! Je t'ai eu, depuis tout ce temps où je te cherche ! Je vais te dévorer tout...
- Guillaume ! Eloïse ! On passe à table ! Résonne le cri de Sophie ma merveilleuse femme.
- Soit, je consens à te libérer, murmurais-je à ma fille. Mais seulement pour manger, après je t'enferme dans ma tour, en attendant de te cuisiner...
Eloïse accepte, se relevant déjà et court vers sa mère sur la terrasse. Je me relève en souriant. Quelle belle famille j'ai !
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