Chapitre 9 - Sexy King

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Je peine à cacher mon embarras, sans parler de ma bouche soudainement assoiffée qui ne parvient pas à déglutir comme tout être normal.

Une vague de gaucherie pousse la porte de mon système nerveux et je lutte pour ne pas littéralement tomber à la renverse devant cette quintessence de beauté à l'état brut. Cela faisait plusieurs années que je n'avais plus pensé au physique parfait de Riley.

Cette réalité me brûle la rétine comme la toute première fois où mes yeux se sont posés sur lui. Les muscles de Riley se contractent et une fine couche de sueur en dessine parfaitement les contours sur ses bras. Son dos se comprime au rythme des pompes que le patron exécute au point de souffrir.

— Vous... Vous vouliez me voir...

Se relevant avec souplesse, mes yeux hypnotisés viennent se perdre dans la froideur des siens. Ce gris clair est si sexy quand il fait l'amour.

Oh mais à quoi je pense là ? !

Haletant après son effort, Riley attrape une serviette blanche sur le rebord de son bureau et s'essuie le front, en se dirigeant vers la porte de service avant de la fermer tout en me dévisageant comme s'il lisait en moi.

Bien fait Pétasse !

— J'attends de vous voir depuis un moment déjà.

— Ah... Ah bon, excusez-moi, il me semblait être à l'heure pourtant.

Cherchant pathétiquement une montre que je n'ai pas pour me dédouaner, mon regard scanne rapidement la pièce et s'arrête net devant un tableau posé à la droite de son bureau.

Comme magnétisée, j'oublie instantanément où je me trouve et me réfugie dans l'essence du tableau que je connais que trop bien. Sans m'en apercevoir, je m'y approche et Kingsrock intrigué me scrute en silence, marchant tranquillement dans mes pas.

— Joli tableau Monsieur Kingsrock !

— Merci, je l'ai chiné pour trois fois rien, il y a plusieurs années.

Choquée par son mensonge, j'ouvre et ferme instantanément la bouche oubliant de ce fait une respiration, voire deux.

Tu l'as "chiné" contre ma virginité, crétin !

Je me rappelle très bien lui avoir offert ce tableau. Pour autant ce souvenir s'était effacé de ma mémoire avec le temps. J'avais peint son torse sur un fond de nuance gris clair et anthracite qui me rappelait ses yeux. Cet oeuvre date d'avant la naissance de Birdy. C'est donc tout naturellement que je retrouve la signature de Katherina, et je ne peux m'empêcher de sourire, ce qui ne lui échappe pas.

— Vous vous y connaissez en art ? Me demande-t-il suspicieux.

Pourquoi l'a-t'il gardé ?

Jouant la carte de la désinvolture, je tente de le piquer au vif. Après tout, il n'a aucune raison de garder ce tableau puisqu'il m'a chiné.

— Un peu... Ce tableau ne vaut pas un clou. L'artiste n'est pas connu et l'ombre n'est pas parfaite, si vous voulez mon avis, vous devriez le jeter.

Je le teste...

En me retournant vers lui, l'air devient insupportable tant l'énervement qui se dégage de cet homme est menaçant.

— Un jour peut-être. Je me suis habitué à ce tableau.

— Avec votre richesse, vous pourriez aisément...

Je n'ai pas le temps de finir que la bête Riley surgit en me plaquant contre le mur. Nos corps ne se touchent pas mais je peux sentir sa chaleur et sa haine. C'est le Riley de mon adolescence qui se tient devant moi en m'enserrant les poignets de chaque côté de mon corps. Son regard profond et envoutant se plonge dans le mien.

Ma dernière heure a sonné !

Autant je voulais qu'il se souvienne de moi, autant en cet instant précis je ne préfère pas car, il m'en voudrait de lui avoir menti jusqu'à maintenant et il aurait raison.

— Avez-vous emmené des pièces de votre travail ? Me lance Riley en décortiquant bien ses mots sous la colère.

— Euh oui, je...

Soudain son regard se porte à mon décolleté.

Il faut dire que nous sommes assez proches pour qu'il devine la couleur de la dentelle se cachant sous la chemise blanche.

— Vous en portez ?

Malgré son air menaçant, je ne peux m'empêcher de rougir en me préparant à la suite.

— Euh oui, je suis ma première cliente ! plaisanté-je en espérant détendre l'atmosphère.

— Montrez-moi ! M'ordonne-t-il en lâchant mes mains qui étonnamment ne me font pas souffrir.

Je m'empresse de me dégager de son espace vital pour accéder à mon sac, mais il me retient le poignet encore une fois.

Interloquée, je l'interroge du regard et un air malicieux presque enfantin se dessine à la commissure de ses lèvres envoutantes.

— Non, montrez-moi sur vous...

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