Chapitre 11 - L'heure du changement
Étonnamment, la semaine passe assez vite. Mon patron est ravi de mon départ et m'a même proposé de faire un pot avec tout l'étage ce soir. Je considère sa demande à la limite de l'impolitesse. Je ne l'ai jamais vu sourire autant en l'espace de quelques jours.
Quel goujat !
Dorothée me reluque avec beaucoup de nostalgie. Cette petite bombe va me manquer, j'en ai parfaitement conscience. Aussi, je choisis de passer plus de temps avec elle, délaissant de ce fait quelque peu mes obligations professionnelles. Ayant parfaitement conscience de mon erreur, je prends cela par-dessus la jambe lorsque Dorothée s'indigne de mon comportement.
Pourtant, elle apprécie ma démarche et me promet de passer me voir de temps à autre à DCK. Je ne suis pratiquement plus chez moi et Carl me harcèle de messages. Désemparé, il a fini par joindre Dorothée à l'accueil pour lui demander si je n'étais pas morte. La pipelette réussit en trois phrases à lui raconter mon exploit pour l'obtention de mon nouveau poste alors que je lui avais expressément demandé de ne pas lui en parler, pour qu'il ne se pointe pas à ma nouvelle boîte.
J'adore Dor, et je l'accepte avec ses défauts mais ce faux pas, lui vaut une belle grimace en guise de mécontentement. C'est ridicule je sais, pourtant je n'arrive pas à lui en vouloir plus de trois minutes.
Après une facture scandaleuse déboursée pour le shopping, me voilà à mon nouveau poste de travail, à l'heure, ce qui me vaut déjà un bon point. Et sans insulter personne, ce qui relève du miracle vu mon état d'angoisse permanente.
Madame Daron, m'accorde un chaleureux sourire que je considère comme sincère, ce qui m'apaise un peu. Surtout lorsque je rentre dans le bureau de la sorcière Annabelle. Cette dernière ne se trouve pas dans son bureau, mais dans celui de Riley.
La porte de service est semi-ouverte et j'entends des rires s'élever juste derrière alors que je m'en approche sans même m'en rendre compte. Annabelle est assise sur le bureau de Kingsrock, les jambes écartées, la tête balancée vers l'arrière. Son cou est martelé de baisers torrides de Riley, ce qui me vaut un haut-le-cœur, mais le pire m'attend lorsque je descends les yeux vers la main de Riley, fourrée entre les jambes interminables de sa collaboratrice.
Je peux apercevoir une seconde porte de service de l'autre côté du bureau de King. Mes joues s'empourprent à l'idée que je puisse subir ce genre de traitement. Secouant la tête, je me rappelle que cela n'arrivera jamais, je ne suis pas son style.
— Embrasse-moi King, implore la blonde.
King ? j'aurais tout entendu !
Ce dernier répond par un grondement et se met à genou pour lui dévorer l'entre-jambe. J'arrive à lire un instant une once de déception sur le visage d'Annabelle, juste avant le plaisir ultime. Mais, elle ne parlait pas de ce genre de baiser.
Je me surprends, à ne pas être étonnée de ce genre de comportement ici. Je n'ai eu qu'un bref aperçu, mais cet endroit regorge d'histoires de fesses, à écouter minauder les femmes de l'étage. Et cela ne me dérange pas.
J'aime le sexe, comme tout le monde et j'assume pleinement ma féminité. Aussi, c'est sans gêne que je m'avance encore un peu plus près de la porte pour voir Riley en action. Un mélange d'émotions m'envahit lorsque je le vois si proche d'une autre. Au-delà d'une jalousie que je n'accepterais jamais d'avouer, le fait de l'observer de l'extérieur me fascine et m'excite un peu quelque part...
Soudain je renverse le pot de crayon posé sur le coin de son bureau en jouant les voyeurismes, croisant de ce fait le regard conquérant d'Annabelle qui tient entre ses cuisses la bouche de Riley plaquée sur sa féminité...
Fait chier...
Annotations
Versions