Chapitre 18 - Mon coeur balance
Ce matin-là , lorsque je surpris la dispute entre Annabelle et King, je réalisais à qu'elle point j'étais naïve.
À aucun moment, je n'avais été guérie de lui. Je m'étais juste habituée à son absence. Ces mots qu'ils avaient prononcés à mon égard, n'arrêtaient pas de me trotter dans la tête, et une seule chose après lui m'obsédait. Sortir d'ici. Je réfléchissais vite pour trouver une solution. Quelques mails et coup de téléphone plus tard, ma partie lingerie pour le magasine était bouclée. La sortie aurait bien lieu le lendemain et je n'avais rien à me reprocher à ce sujet. Et, la seule personne à laquelle je pensais sur le moment pour me sortir de la au plus vite... Carl. Quelques minutes à peine après mon coup de téléphone. Carl avançait beau comme un Dieu, droit jusqu'au bureau d'Alyssa Daron. Je le coupais dans son élan, soulagée.
En retour, il m'embrassait violemment. Je savais qu'il m'en voulait, cela faisait des semaines que je ne l'avais pas appelé, mais nous n'étions plus ensemble. Enfin, à sa façon de se comporter, je me demandais si nous avions vraiment eu cette discussion. Pourtant, ce baiser me soulageait d'un poids inespéré.
L'invitation à déjeuner de Riley, les moments où il avait été charmant, tout ce qui le concernait, oublié. Alyssa nous observait ébahi les yeux pleins de désir. Voyant l'heure du déjeuner approcher, je m'empressais d'informer Alyssa de mon absence pour le reste de la semaine, la rassurant sur le fait que j'avais pris soin d'emmener mon ordinateur portable.
C'est au moment de pénétrer dans l'ascenseur que mes yeux croisèrent une dernière fois ceux de Riley, qui quittait son bureau comme chaque jour à la même heure. J'aurais préféré y voir autre chose que de la colère. La main de Carl enveloppait ma main, non pas par amour, mais par possession et les deux hommes s'envoyaient de véritables couteaux dans leur regard froid et sans pitié.
DiDing "Fermeture des portes".
Depuis, je suis chez moi. Cela doit faire au moins six heures mais j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. J'ai une furieuse envie de peindre pour expulser ma rage et retrouver un semblant d'existence, surtout que le fait d'avoir quinze toiles en commande me turlupine quant à l'identité secrète de l'acheteur.
Mais la présence de Carl m'empêche de toucher à mes pinceaux, cachés dans mon bureau, fermé à double tours et interdit au public. Je tiens à garder Birdy pour moi et je ne peux me risquer de me faire démasquer, surtout maintenant que je suis au fond du trou.
Étonnamment Carl, reste calme, m'apporte un thé, me caresse et m'embrasse. Cela me rassure de me sentir au cœur de ses pensées, même s'il elles sont certainement malsaines.
20h00...
Je craque et rallume mon portable professionnel que j'avais mis en sourdine en quittant l'immeuble de DCK.
— Non, pas possible, il est saturé !! Je n'en ai pas le courage pour ce soir.
Alors soufflant de douleur, j'éteins une seconde fois le cellulaire, et je regarde, consternée, Carl qui dans son mutisme légendaire, commence à ôter son pull, puis son tee-shirt dévoilant ce tatouage que j'aime tant au creux de ses pyramidales si sexy.
— Carl, qu'est-ce que tu fais ?
— Je te connais Kira, tu as besoin de moi. Je reste ici cette nuit et je vais te baiser jusqu'à épuisement.
Je souris en coin en écoutant ce discours qui ressemble si bien à Carl, et lui lance :
— Okay, mais je veux qu'on reste dans le noir, et que ce soit tendre au moins la première fois. On ne se parlera pas et pas de position inconfortable.
Une lueur de déception scintille dans ses yeux, mais sa corde sensible le pousse à opiner. Après une douche bien relaxante, je me faufile dans mon lit déjà chaud par le corps imposant de Carl. Comme promis, il éteint la lumière de mon unique lampe de chevet de célibataire et commence à exécuter le moindre de mes désirs.
N'ayant plus besoin de provoquer le désir chez l'autre, nous nous présentons complètement nus sous les draps, et Carl ne tarde pas à faire le premier pas. Sa main rugueuse effleure la peau douce de mes hanches. Allongés l'un en face de l'autre, son souffle s'emballe d'excitation et un parfum mentholé s'échappe de sa bouche me donnant le désir de goûter à ses lèvres.
Même sans lumière, je ferme les yeux pour plonger mon esprit dans les meilleurs conditions pour apprécier l'instant. Les doigts de Carl pincent gentiment mes seins me faisant onduler de bien-être. Un gémissement s'envole malgré moi et Carl grogne de frustration. Ses bras n'hésitent pas à venir me serrer contre lui. La chaleur de sa peau me réchauffe le cœur. Ses lèvres expertes se promènent avidement sur mon cou et mes joues à m'en rendre dingue.
Faible, c'est moi qui craque, et saisit sa queue gonflée entre mes mains et entamant un mouvement de pression qui le fait haleter et frissonner. Son baiser sur ma peau s'intensifie et descend raidement sur mes tétons durcis et douloureux. Une vague de plaisir me donne la chair de poule. Ses dents se font sentir et l'humidité dans mon entre jambe abonde.
Riley m'embrasse le ventre, puis lèche tendrement mon pubis avant d'aspirer mon clitoris en glissant ses doigts en moi. Mon Dieu... Riley!!! Je m'imagine avec Riley...
Annotations
Versions