Chapitre 24 - Mon premier vernissage

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Je passe de longues minute à lire et relire tous ces messages déroutants. Riley semble être passé par tous les stades d'humeur en tapotant ces mots emprunts quelques fois à la folie mais aussi à la tendresse. Je comprends de mieux en mieux pourquoi son inquiétude s'était tournée vers ses propres messages, alors qu'il tentait d'effacer les preuves. C'est inattendu.

« De Kingsrock PDG de DCK ent

Collaborateur DCK magasine

Mademoiselle Crossley,

Je me permets une nouvelle fois de vous envoyer cet avertissement au terme duquel, si vous ne donnez aucun signe de vie dans les heures à venir, vous risquez de perdre votre emploi. Cordialement, Kingsrock »

Les deux premiers messages étaient espacés d'une heure, d'après l'heure de réception. Puis, le ton et les mots employés devenaient de plus en plus informels. « Kira, appelle-moi s'il te plaît... » ou encore « ... Je deviens fou... ». King emprunte même les mots des autres et résonne en moi comme un cocktail amer et nostalgique. « ... De tes mots qui me blessent, de ton sourire qui me tue, de ta peau qui me dévore, j'ai peur de toi, j'ai peur de moi, j'ai peur de nous... »

Ce dernier message me fend le coeur. Je n'arrive pas à savoir ce que je dois ressentir. Ce poème si touchant, m'avait déjà été déclamé par Riley, dix ans plus tôt alors qu'il était ivre, la veille où il m'avait possédée. Je suis profondément touchée qu'il se souvienne de ces mots qui, après un instant de réflexion avaient dû être servi à maintes reprises auprès de nombreuses filles à l'époque, brisant de ce fait la magie de leur beauté.

Mais, le fait qu'il les utilise à nouveau pour Kira ébranle complètement la Katherina en moi. Je m'étais persuadée être la dernière à qui, il avait prononcé ces mots magnifiques, comme pour embellir le rêve l'espace d'une vie et le souvenir douloureux de mon premier amour.


°°°°


Une semaine plus tard, la vie reprend tranquillement son cours normal. Annabelle, parait un peu moins méchante avec moi devant Riley mais me casse dans son dos, alors que Monsieur le directeur m'ignore presque en dehors du travail. Carl vient régulièrement me sauter à l'appartement. J'en ai besoin, même si mon propre comportement me dégoûte. Sharon m'appelle aussi quotidiennement et finit par m'inviter à un vernissage où toutes mes toiles, y compris la dernière commande seront exposées quelque part en ville.

Une bonne heure à me pouponner et me voilà à la grande salle Wysberg pour ma première pseudo exposition. Sharon se tamponne le front, avec un mouchoir en tissu. La pauvre est très stressée. Après tout, c'est aussi mon premier vernissage et même si je ne suis pas présentée officiellement comme l'artiste, l'avis des visiteurs m'inquiète autant qu'elle.

En naviguant dans les allées, j'y retrouve, des heures de travail acharné, à penser à Riley. Mes joues rougissent en me remémorant le plaisir que j'avais ressenti dans ces moments-là. Mais ce soir, je ne suis pas à DCK. Je ne suis pas avec Riley. Katherina et Kira, n'existent plus. Blottie dans une robe pull avec des collants opaques, et mes cheveux ballant, je savoure en me promenant dans la galerie remplie de passants émerveillés.

Ma crainte s'évanouit à mesure que les sourires s'accumulent au cours de la soirée. Pouvoir regarder le bonheur des autres dans leurs yeux, est vraiment ma plus grande satisfaction et me réchauffe le coeur. j'en oublie l'espace d'un instant, mes soucis du quotidien, malgré que, ce n'est pas moi que les gens félicitent mais Birdy.

Sharon me sourit de temps à autre. Je l'observe discuter avec de nombreux Inconnus en me disant que l'un d'entre eux se trouve peut-être, être le bienfaiteur qui m'a réservé quinze toiles quelques jours plus tôt. Je me torture les mains, essayant de tendre l'oreille un maximum pour entendre les appréciations des amateurs d'art qui se trouve ici et là.

La bonne ambiance étant au rendez-vous, je me permets de prendre un verre de champagne posé sur l'immense table joliment décorée à l'autre bout de la salle. De longues minutes s'écoulent, avant que je ne le vois apparaître là, brillant de mille feux entouré de femmes plus belles les unes que les autres.


Riley.


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