À chaque fois que je croise Adam, il me dégoute un peu plus .

Il est obsédé ce mec !

Sa main se presse au bas de mon dos et il commence à me tirer vers la petite porte rouge, où mes dernières œuvres étaient stockées juste avant le discours de Sharon. Je n'ose pas lever la voix pour attirer l'attention sur moi et me débats tant bien que mal, malgré la force indubitablement plus élevée que la mienne dans les bras de Well.

Une main puissante se pose sur son épaule et nous stop dans notre ascension. Je parviens à me libérer de l'étreinte d'Adam et croise le regard sans pitié de Riley.

Et Merde !

Ses yeux d'acier naviguent du violeur compulsif aux miens, sans relâcher la moindre pression dans l'intensité. Des bruits de talons claquant sur le parquet massif de la salle de réception me font comprendre que les deux belles pimbêches accompagnant Riley, ne vont pas tarder à arriver dans son dos.

— Adam, mon ami. Il me semble avoir été aimable la dernière fois...

— Bien sûr mon cher, vous l'êtes toujours. Mademoiselle Crossley et moi avions des choses à voir en privé...

L'étreinte de Riley se serre un instant sur l'épaule d'Adam ce qui le fait tressaillir sur place, puis sa main vient trouver la mienne et entrelaçant mes doigts d'un tel naturel que je hausse aussitôt mes sourcils vers le ciel en le dévisageant. La tension dans l'air est palpable. Si bien, que quelques curieux s'appuient autour de nous et me mettent aussitôt la puce à l'oreille.

Mon regard croise rapidement celui de Sharon qui paraît paniquée en me voyant. Haussant suffisamment les épaules pour lui faire comprendre que je suis à court d'idées pour détourner l'attention et aussitôt elle lève son pouce en l'air maladroitement, comme pour m'indiquer qu'elle gère la situation. Un bruit aiguë de micro que l'on règle nous fait tous grimacer et les deux hommes se focalisent un instant sur Sharon, qui se dandine mal à l'aise devant son micro tandis que deux ou trois personnes de la régie se bousculent à l'arrière avec de long câbles et des enceintes.

Mais qu'est-ce qu'elle fait ?

Mesdames et Messieurs, pour marquer la réussite de cette merveilleuse soirée. Laissez-moi vous offrir un moment de douceur en vous invitant à me rejoindre sur la piste de danse en l'honneur de tous ces artistes félicités ce soir, en particulier notre chère Birdy.

Une diversion...

Tous, sans exception applaudissent et Adam me jette un regard entendu, les lèvres étirées presque jusqu'aux oreilles. Riley fronce les sourcils et me toise pour comprendre le fin mot de l'histoire. Au son magnifique d'un saxophone criant sa tristesse, la main de King m'attire contre lui et me colle de tout son corps en établissant quelques pas de danse au rythme de l'instrument.

Les regards émerveillés des visiteurs se frictionnent entre eux et chacun trouve chaussures à son pied le temps d'une danse. Blottie dans les bras de Riley, je hume son parfum si délicat aux effluves boisées et ferme les yeux, littéralement soulagée par ce revirement de situation. Riley penche sa tête sur mon cou, et ouvre imperceptiblement ses yeux pour affronter Adam pour la dernière fois de la soirée.

En tournoyant je croise les yeux de ses soupirantes. Les deux ouvrent grand la bouche choquées de me voir ainsi mais s'éclipsent discrètement afin de garder un minimum de dignité. Adam lui ne bouge pas, et nous regarde tournoyer.

D'un geste significatif de la main, King l'invite à s'éloigner tout en conservant une certaine autorité qui lui est naturelle. La musique nous emporte doucement. Une fois seul, dans la foule, Riley me murmure à l'oreille me faisant frissonner :

— Kira, que fais-tu là ?

Il me tutoie ! Bizarrement c'est la première chose que je me dis même si, en soit, ce n'est pas le plus grave. Mentir...

Kira, il te faut mentir, pourtant je déteste faire cela.

— Sharon est une de mes amies, elle m'a invitée.

Pas de mensonge la-dedans ! C'est un bon point ! Reste évasive ma fille !

— Oh, et la présence de Well?

— Pur hasard ! Mais dites-moi, je pourrais moi aussi m'interroger sur votre présence ici.

Ses lèvres chaudes viennent se poser dans mon cou alors que nous continuons notre danse, avant qu'il ne me sorte d'une voix profonde :

— Cela fait deux fois que je te sauve de ce crétin... Tu n'es pas en mesure d'exiger quoique ce soit contrairement à moi.

Puis sa langue caresse l'arrière de mon oreille déclenchant des pulsions au fin fond de mon ventre. Je palpite. Son souffle fait frissonner ma poitrine et durcit mes tétons transit de désir...