Chapitre 41 - What ?!
J'ai l'impression d'avoir reçu un gros coup de massue derrière la tête.
Ce n'est pas comme si nous venions de faire l'amour...
Alors que j'admire son torse si puissant et humide auquel je m'étais frotté quelques minutes plus tôt. Riley hausse dédaigneusement les sourcils comme étonné de me voir encore dans la même position qu'il m'avait laissé juste avant.
— Qu'est-ce que tu fais ? Habille-toi ! Somme-t-il durement.
Ok... J'ai du raté un épisode... Où se trouve la caméra ?
Le presque étranger jette un rapide coup d'œil à l'horloge ancienne posée sur son bureau. Il se concentre un instant, en fronçant son nez d'une manière qui aurait été tout à fait craquante, s'il n'était pas aussi désagréable.
— Dépêche-toi ! Remonte au sixième et vérifie que les journalistes soient partis.
Il est sérieux là !
Il a bien choisi son moment pour faire son petit chef. Visiblement, il ne compte pas faire un second round avec moi, ni même de parler de ce qui vient de se passer. Pire encore, il me traite encore plus mal, qu'il ne l'avait jamais fait auparavant.
Quel mouche l'a piqué ?
J'ai froid tout à coup. Je ne sais pas si c'est la température fraîche de la pièce sur ma peau nue ou alors le soudain malaise qui s'installe entre nous, mais je me sens ridicule. Au bord de l'humiliation, je m'exécute sans réfléchir ni rétorquer quoi que ce soit. Je ne me suis jamais habillée aussi vite.
Riley est retourné dans la salle de bain et le son de sa ceinture se nouant autour de sa taille, ne représente qu'une mélancolie morose résonnant en moi. Encore chargée de son odeur, je me dirige discrètement vers le sixième étage.
Pour le moment, personne à l'horizon.
En sortant de l'ascenseur, je croise le regard d'Alyssa. Cette dernière s'apprête à partir chez elle, le sac à l'épaule. Elle s'étonne de me voir encore ici. Se levant prestement de sa chaise, la secrétaire progresse hâtivement vers moi, mais s'arrête net à mi-chemin.
Mes jambes sont lourdes. J'ai du mal à avancer. Il me faut cligner des yeux plusieurs fois pour réussir à y voir clair. Ma tête me lance des coups de poignard derrière les yeux et je me sens défaillir.
Les yeux ronds et inquiets de mon amie me certifient qu'en ce moment, j'ai une sale tête. Le sol tourne. J'essaie de me retenir à l'angle d'un bureau et Alyssa se met soudainement à courir le regard paniqué. À peine une seconde plus tard, des bras forts encercle ma ceinture abdominale pour me redresser. Surprise, je lève la tête vers l'homme se trouvant derrière moi.
— R...
Je m'arrête. Je n'ai jamais vu des yeux bleus si profond...
— Mademoiselle, vous allez bien ?
— Merci j'ai seulement eu chaud tout à coup.
— Mais vous êtes blessé !
Avec tout ce qui vient de se passer j'ai presque oublié ma coupure au front. Voyant la détresse s'afficher sur le doux visage hâlé du gentleman, je feins un sourire rassurant.
— Je vous remercie de votre sollicitude monsieur...
— Simon... Simon Bakes.
Son nom résonne dans ma tête, et mon sang ne fait qu'un tour. Les informations découlent rapidement dans mon cerveau. Simon Bakes est un journaliste du People Zen Mags, qui 'est littéralement la pire des bouses dans le monde des tabloïd. Je reconnais cependant que le talent de Bakes pour casser la carrière de riches célébrités m'a toujours quelque peu fasciné.
Il ne faut surtout pas qu'il interview Riley!
Un seul article de Bakes sur DCK ou Riley dans ce torchon et l'entreprise est fichue. Alyssa finit par nous rejoindre et me lance un regard me disant : "je voulais te prévenir".
Le tintement significatif de l'ascenseur nous fait à tous les trois, tourner la tête vers le géant de fer. Coup de théâtre, je ne m'attends pas avoir un Riley ,surpris également nous retrouver dans cette position. Le PDG se fige un instant puis retrouve tout son professionnalisme et son calme. Il avance d'abord presque nonchalamment vers nous sans me regarder le moins du monde.
Ses yeux sont fixés sur Bakes ou plus précisément sur ses mains soudées à mes hanches. Je souris une dernière fois au journaliste pour qu'il me lâche. Il semble gêné d'avoir toujours les mains enserrant ma taille. Le regard presque amusé d'Alyssa, me fait comprendre qu'elle adorerait avoir un paquet de pop-corn sous le coude pour pouvoir se délecter de ce spectacle.
Riley finit par sortir une main de sa poche et nous rejoinds avec des pas déterminés.
— Monsieur Bakes, c'est un plaisir de vous voir, quel bon vent vous amène ?
— Monsieur Kingsrock. Nous avons une information concernant une altercation à cet étage. Des bruits de couloirs m'ont indiqué que vous étiez certainement impliqué dans une bagarre. J'avoue avoir eu du mal à y croire, mais en voyant votre visage...
Alyssa profite de l'inattention des deux hommes pour me glisser à l'oreille qu'aucune information n'avait fuité aux trois journalistes qui s'étaient présentés. Tout le monde avaient déjà quittés les lieux. Il ne restait plus que nous quatre à cet étage. Je réfléchis à une vitesse folle.
Ce n'est pas le moment de nous enfoncer. Alors que Riley commence à ouvrir la bouche pour mentir, je prends les devants.
— Vous n'y êtes pas monsieur Bakes, nous avons juste eu un petit soucis d'ascenseur. J'ai été obligé de descendre plusieurs étages, affublée de dossiers relativement lourds et J'ai malencontreusement glissé sur les marches. Monsieur Kingsrock ici présent, a essayé de me rattraper au vol. Mais on s'est finalement étalés tous les deux sur le sol, ce qui a paniqué la plupart des employés. Et c'est ce qui explique l'état dans lequel nous nous trouvons...
Je ne sais par quel miracle, mais Bakes semble croire à mon histoire incroyable. Riley relâche ostensiblement les épaules lorsque Simon renchérit :
— C'est donc à cause de cette chute que vous avez failli perdre connaissance à l'instant?
Riley me toise d'une insolence sans nom et insiste :
— Perdre connaissance, hein. Répète-t-il suspicieux.
Mais à quoi il joue ?
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