Chapitre 66 - L'effet champagne
— Wahou Chérie, tu es splendide !
J'ai profité de l'heure qui me restait à tuer avant son arrivée pour me préparer à sortir, car de mémoire, Dorothée adore sortir en boîte pour décompresser de ses tailleurs et chignons trop serrés du quotidien.
— Tu n'es pas mal non plus Dor !
Les yeux bleus cernés de noirs de mon amie pétillent et me lancent un regard coquin alors qu'elle se mord sa lèvre charnue pour accentuer son jeu d'actrice porno.
— On boit un verre avant de décoller ? J'ai envie que tu me racontes tout... S'empresse de sortir la blonde en traversant l'entrée comme si l'endroit lui était familier.
— Bien sûr, je t'attendais, lui sorté-je tout sourire avant de lui montrer le seau à champagne et les deux coupes qui habillent ma table de salon.
— Super !
Affectueusement, je saisis l'épaule de mon ami pour qu'elle me donne sa veste. D'un geste élégant et assuré, elle se dévêtit en scrutant chaque recoin de mon appartement alors que j'admire discrètement ses courbes.
C'est dingue ce qu'elle est bien roulée !
D'un coup je me sens presque idiote avec ma robe crêpe bleue nuit, qui bien qu'échancrée devant et derrière ne laisse que deviner la naissance de mon décolleté. Comparé à celle de Dorothée rouge pétante qui ne laisse plus beaucoup de place à l'imagination.
Alors que mon sourire s'évanouit à cette pensée, Dorothée se tourne vers moi et intercepte mon malaise. Pour autant, elle ne m'enfonce ni ne m'encourage.
La blonde se contente de faire un pas vers moi et enrouler son bras autour de ma taille pour me pousser vers le canapé en riant.
Je lui sers du champagne alors qu'elle se lance sans même hésiter dans le discours de ces ébats avec un certain Paulo, Junfre et Pepe, tout en enroulant ses boucles autour de ses doigts manucurés.
Dorothée est très à l'aise croisant et décroisant ses jambes fuselées à volonté. Son teint rougit et se calque avec sa robe lorsqu'elle mentionne une partie à trois avec une autre femme et je lui fais des yeux ronds tout en souriant pour ne pas me donner l'air coincée.
Seul l'appel de la coupe à bulle semble arrêter ce moulin à paroles. Elle est si différente qu'au boulot qu'il me faut un long moment pour être à l'aise, mais l'alcool m'aide à me détendre.
— Et toi, ma beauté ?
Je me racle la gorge avant d'enchaîner sur mon embauche à DCK. Cependant je ne lui parle pas de Birdy, après tout, il n'y a pas d'intérêt à lui en parler...
Elle finira par le savoir ...
En la voyant si absorbée par mon discours et fixant mes lèvres à la mention de Riley, je me laisse aller à lui raconter notre aventure. À plusieurs reprises Dorothée se mord la lèvre et se tripote le pendentif juste au-dessus de son décolleté que j'ai du mal à ignorer.
— Oh chérie ! Il est si sexy qu'on le dit ? Tu crois que j'aurais une chance ? Plaisante-t-elle.
Nerveusement, je me ferme comme une huître. Rien que cette idée me fait un mal de chien. Bien sûr que c'est son type. Soudain j'imagine Dorothée nue, chevauchant Riley, ses seins rebondissant sous ses va-et-vient épiques. Cette image me percute l'estomac.
— Kira ? Ne t'inquiète pas, je plaisante. Bon on va allumer quelques cœurs ce soir ?
Sa main se pose sur ma cuisse alors qu'elle me lance un sourire enjoué et ma peau me picote à l'endroit où ses doigts se posent sur moi...
Ce doit être l'alcool...
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