La mathématicienne et le donjon de Marianne
J'ai vécu une vie remplie de honte. Pourtant j'habitais dans le château au service de la famille royale. J'étais mathématicienne et je travaillais avec d'autres scientifiques. Ma vie était monotone. Mais comme je le disais, la honte faisait partie de mon quotidien. Les gens avec qui je travaillais ne montraient aucune estime pour moi. Ils ne me prenaient pas au sérieux lorsque je parlais. Ils se tordaient de rire à chaque fois qu'un d'eux faisait une remarque qui me concernait. Cela veut dire au moins deux fois par jour. Mais ça, c'était avant, oui, avant, avant que je vive la plus grande des aventures de ma triste vie.
Un jour, la petite-fille de Sa Majesté la reine Jane , qui se nommait Marianne, rentra dans le laboratoire en compagnie de sa mère la princesse. Nous nous demandions tous ce qui les obligeait à ne pas envoyer un messager à leur place. Elles ne dirent pas un mot et se contentèrent de s'assoir sur deux chaises qui trainaient au sol. Nous restions bouche bée.
Puis la princesse sortit, laissant sa fille en lui chuchotant quelque chose à l'oreille. Sa Majeté à présent loin, de grands ricanements et de longs rires grinçants retentirent et résonnèrent dans nos oreilles. Je m'empressai de jeter un coup d'oeil vers la fenêtre et vit une dame au visage pâle et au regard froid porter la couronne de la reine en se tordant de rire. Je me retournai alors, et allant de surprise en surprise, je m'aperçus que la petite fille de Sa Majesté la reine avait disparu. Ne comprenant pas la situation, je me renseignais sur la disparition soudaine de la petite fille de Sa Majesté la reine. Ils me répondirent qu'un filet de lumière mauve l'avait enveloppée et que quand il a disparu, la petite-fille de Sa Majesté la reine a disparu en même temps. Je me souvint alors que la femme que j'avais vu s'en aller portait du mauve.
J'eus soudain une idée. Et ensuite, les évènement s'enchainèrent si vite que je ne sus même pas pourquoi je me retrouvais à faire ce que je faisais. Et ni les moqueries des autres ni leur essais vains de me retenir ne purent m'empêcher de basculer dans les souterrains du château.
J'appuyais sur la pierre qui se trouvait dans un coin sombre de la pièce éclairée de chandelles et j'en pris une pour éclairer le sombre labyrinthe dans lequel j'allais me retrouver. Un trou se fit alors parmi les pierres et je tombais dedans. Je me retrouvais tâchée et assise très inconfortablement sur de la terre aussi dure que de la pierre.
Tenant la chandelle d'une main, je courrais toujours droit devant moi. Je ne savais pas d'où je l'avais appris mais je savais que c'était le meilleur moyen de trouver mon chemin dans cet affreux labyrinthe.
Une imposante porte en bois se tenait devant moi. Je rebroussais alors le chemin, me demandant si j'avais un bon sens de l'orientation et si mon imagination me jouait des tours. J'arrivais au bout du chemin et plaçais mes mains contre mon visage, évitant ainsi que la lumière du soleil m'aveugle après tout ce temps passé dans le sombre labyrinthe à essayer d'être la gagnante de ma course contre le temps. Je me trouvais enfin à l'air libre.
Mais dès que je fis trois pas en avant, la clairière paisible qui m'entourait se transforma en une forêt aux ombres inquiétantes et aux bruits effrayants. Je me mis alors à courir jusqu'a trouver un grand château de pierre. Les lianes qui le couvraient de part et d'autre lui donnaient un air abandonné. En me rapprochant, j'entendis des cris de détresse. Je reconnut la voix de la princesse et fonçais comme une flèche pour libérer la prisonnière du donjon.
Mais je ne m'attendait pas à voir des gardes partout et même sur les bords des fenêtres ! Et en bas de l'escalier qui menait au donjon se tenaient des gardes aux lances aiguisées et aux armes mortelles. Je remarquais cela en grimpant sur un arbre pour espionner les gardes et surtout la dame en mauve qui se faisait passer pour la princesse. Je me dis qu'il me fallait une ruse pour pouvoir délivrer la prisonnière de son donjon.
Je me souvint alors que j'avais rejoint le château grâce au passage secret du labyrinthe. Puis je rejetais l'idée de creuser un chemin et me mis à réfléchir à une autre solution. Je remarquais alors que les gardes postés sur les fenêtres étaient moins nombreux que ceux des autres issues.
Je calculais la distance et commençais à escalader les murs de la tour en fourrant mes pieds et mes mains dans les trous et les entailles des vieilles pierres ou en m'accrochant aux lianes. Quand j'arrivais à la même hauteur que les deux gardes, je posais une main sur chacun de leurs yeux et les tirais vers le bas. Ils s'écrasèrent violemment sur le sol. Je rentrais par la fenêtre après avoir cassé les volets d'un coup de la lance de l'un des gardes bien calculé.
Je rejoignis Marianne et lui expliquais la situation. Nous avions eu de la chance parce qu'elle apprenait très vite et se débrouillait plutôt bien en escalade.
De retour au château, je devins l'héroÏne qui a sauvé la fille de la princesse. Quant à la sorcière, elle fut capturée et emprisonnée dans les cachots les plus sinistres du royaume. La vraie princesse fut retrouvée dans un placard des cuisines. Depuis ce jour, je ne suis plus mathématicienne mais je m'occupe du secteur militaire.
FIN
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