Chapitre 40 - 19 décembre 2013
J’ai attrapé mon téléphone pour prendre rendez-vous avec la fameuse sage-femme qui proposait un accompagnement global. J’avais rencontré Anne à l’association de laquelle j’étais devenue présidente après la perte du bébé jumeau. Elle avait malheureusement accouché d’un bébé mort-né. Comme quoi, lorsqu’on regardait autour de soi, il y a toujours une personne qui a vécu pire.
- Allô ? Norah Carrez. Vous m’avez été recommandée par Anne Andrès.
Léger silence. Puis mon interlocutrice m’a enfin révélé sa voix.
- Ah oui, Anne ! Merci de votre appel, Norah. C’est pour un suivi de grossesse ?
- Oui. Vous pratiquez des accouchements naturels, Anne m’a dit ?
Elle a ri très joyeusement.
- C’est vous qui allez accoucher. Je vais me contenter de vous accompagner, de vous guider afin que vous gériez vos sensations, la douleur, les peurs qui pourraient survenir pendant la grossesse et le jour de l’accouchement…
- D’accord. On peut faire ça à l’hôpital, aussi, c’est ça?
- Oui, la maternité de l’hôpital dispose d’une salle nature dans laquelle vous pouvez accoucher naturellement. Il y a une baignoire et de multiples autres équipements pour vous y aider. Vous voulez qu’on se rencontre pour discuter de tout ça plus en détails ?
- Oui, je veux bien.
- Je suis disponible lundi en début d’après-midi ?
- Lundi je travaille. Mercredi, le matin, ce serait possible ? Où se trouve votre cabinet ?
- Je peux me rendre chez vous, si vous le souhaitez ?
- Ah super !
- Mercredi, j’ai 10h ?
- 10h, c’est parfait! Je vous envoie l’adresse par texto.
- Très bien, c’est noté. Si l’autre parent du bébé est là, et que vous le souhaitez tous les deux, c’est bien qu’il puisse être présent aussi, s’il a des questions à me poser.
- Le papa sera là, oui. Et souhaitera de toute façon assister à l’accouchement. Merci à vous.
- Je vous en prie. À mercredi alors.
- À mercredi !
Je me sentais hyper excitée à l’idée de la rencontrer, et de mettre au monde naturellement mon bébé. J’en étais capable, je le sentais. Depuis que j’ai ressenti ce vide qui remplissait mon ventre si bizarrement dans le cabinet du gynéco, j’avais besoin de faire ce qui était en mon pouvoir pour donner tout ce que je pouvais donner à ce bébé. Je ressentais déjà un amour infini pour lui.
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