Journée 2 : La reine de l’Enfer s’appelle Lia Harrison
Lia Harrison, Reine de Sprinton High' des Garces
Lia est habituée à se réveiller seule dans la grande maison que ses parents lui ont laissée. Ses parents sont souvent en déplacement, travaillant pour une multinationale qui les envoient aux quatre coins du monde. Elle a pris l'habitude de cette solitude, que dis-je, de cette liberté. Lia aime avoir tout cet espace pour elle. La jeune fille en profite souvent pour faire ce qu'elle veux, quand bon lui semble. L'aube s'est à peine levée, son visage s'illumine comme le soleil du matin. Elle s'étire langoureusement dans son lit, un sourire satisfait se dessinant sur ses lèvres. Elle a bien dormi, réconfortée par le sentiment de triomphe qui la berce depuis la veille. L'attaque dans les toilettes de l'école lui a apporté un sentiment de satisfaction qu'elle n'a pas ressenti depuis longtemps. Elle se sent puissante, en contrôle, cela la fait se sentir incroyablement bien.
Se levant de son lit, elle se dirige vers sa chaîne stéréo et met de la musique. Elle avait besoin de quelque chose d'énergique et entraînant pour bien commencer la journée. Elle choisit "Toxic" de Britney Spears. Ce morceau l'a fait toujours se sentir invincible. Alors que la musique pulse dans la pièce, elle se met à danser, se laissant aller à la rythmique, sa brosse à dents à la main. Elle est libre, débarrassée des contraintes qui la tient habituellement en laisse.
Après s'être brossé les dents, elle se dirige vers la douche, laissant l'eau chaude détendre ses muscles. Elle se lave les cheveux avec délicatesse, en prenant soin de les démêler avant de les rincer. Elle savait a besoin d'être à son meilleur aujourd'hui, cela signifie prendre soin d'elle-même à fond dès le matin.
Après la douche, elle va vers sa coiffeuse pour se maquiller. Elle a développé une routine de maquillage qu'elle suit religieusement chaque matin. D'abord, elle applique une base pour unifier son teint, puis un anti-cernes pour masquer les cernes sous ses yeux. Ensuite, elle passe au maquillage des yeux, applique d'abord un fard pâle sur toute la surface de la paupière, puis un fard plus foncé dans le creux pour donner de la profondeur. Elle termine par un trait d'eye-liner noir et une couche de mascara. Pour les joues, elle opte pour un blush rose pâle qui lui donne un air de fraîcheur. Enfin, elle applique un rouge à lèvres rouge vif qui fait ressortir la couleur de ses yeux.
— Ô Miroir, mon beau miroir ! Qui est la plus belle fille de Springton ? Vous Lia Harrison, vous êtes la plus belle fille de cette ville ! Évidemment que c'est moi ! Qui d'autre dans cetet ville de paumée peut être plus belle que moi ?
Satisfaite de son apparence, elle descend à la cuisine pour préparer son petit-déj'. Elle se prépara un petit-déjeuner sain composé de yaourt, de fruits et de granola, qu'elle mange, tout en consultant les messages sur son téléphone. Il y a déjà plusieurs messages de son groupe d'amies, dont ceux de Taylor et Rose, lui demandant des détails sur comment elle va faire souffrir Virginia aujourd'hui.
— Elle n'est pas prête, cette garce !
Après avoir fini son petit-déjeuner, elle sort de la maison, remplit d'un sentiment d'anticipation. Aujourd'hui va être une journée intéressante, elle en est certaine. Après la magnifique Jeep, Lia se dirige vers sa seconde voiture, une berline sportive flambant neuve que ses parents lui ont offerte pour son anniversaire. Elle adore conduire cette voiture, elle lui donne un sentiment de liberté et de puissance. En démarrant le moteur, elle eut une pensée fugitive pour Virginia. Elle se demande comment la jeune fille va gérer la nouvelle du suicide de Jessica tout au long de la journée. Un sourire cruel se dessine sur son visage à cette pensée.
— Pauvre petite Virgie. Jessica ta lâchée de la pire des manières. Preuve que ce n'était qu'une dégonflée !
En chemin vers l'école, elle passe devant la maison de Virginia. Par coïncidence, la jeune fille entrait dans la voiture de sa mère à ce moment-là. Leurs regards se croisent : un éclair de méchanceté passe entre elles. Aucune des deux ne cille ni ne détourne le regard, et Lia sent sa confiance renouvelée. Aujourd'hui, elle va montrer à Virginia et à tout le monde à l'école qui est vraiment la Reine de Springton High'.
Avec ce sentiment de triomphe, elle accélère et s'achemine vers le lycée, prête à affronter la journée qui l'attend. Elle va être au centre de l'attention aujourd'hui. Lia compte bien évidemment en profiter. Elle se gare à sa place habituelle et sort de la voiture, jetant un coup d'œil autour d'elle pour voir qui est déjà arrivé. Elle vit Taylor et Rose discuter avec d'autres filles du lycée. Sans attendre, la reine se dirige vers elles, un sourire radieux sur les lèvres.
— Salut les filles ! Comment ça va ? demande-t-elle en les saluant.
Elles échangèrent des banalités pendant quelques minutes, puis l'une d'elles, Johanne, lui demande ce qui s'est passé la veille avec Virginia.
— Oh, rien de spécial, répond-elle avec un sourire nonchalant. Juste une petite altercation aux toilettes. Rien de grave.
La jeune fille hoche la tête, mais peut voir dans ses yeux qu'elle veux en savoir plus. Elle décide de la laisser mijoter un peu plus longtemps. Après tout, elle a toute la journée pour lui raconter les détails croustillants.
La sonnerie retentit, signalant le début des cours. Les Jolies Visages se dirigent toutes vers leur salle de classe respective. Lia s'approche de sa première classe de la journée, l'histoire. Elle aime cette matière, elle trouve fascinant d'apprendre comment le passé a façonné le présent. Elle s'assit à sa place habituelle au fond de la salle et sort ses affaires de son sac. Elle jette un coup d'œil autour d'elle et remarque que Virginia n'est pas encore arrivée.
— Où est-elle cette garce ?
La journée passe rapidement. Avant qu'elle ne s'en rende compte, c'était déjà l'heure de la pause déjeuner. Elle retrouve ses amies à leur table habituelle dans le grand réfectoire, s'assit à côté de Johanne. Elles commencent à discuter des événements de la journée, mais bientôt, la conversation revient sur Virginia. Johanne lui demande à nouveau ce qui s'est passé la veille.
— Allez, dis-le moi !
— Bon d'accord, puisque tu es si curieuse, dit-elle avec un sourire malicieux, je vais te dire ce qui s'est passé.
Elle lui raconte alors l'incident des toilettes en détail, en prenant soin d'exagérer légèrement son rôle dans l'histoire pour se faire paraître plus impressionnante. Elle décrit comment elle a surpris Virginia en train de pleurer, comment elle l'a confrontée à ce sujet. Elle décrit ensuite comment Virginia a réagi violemment et l'a attaquée.
— Et puis, croit-le ou non, elle a commencé à me frapper ! s'exclame-t-elle, en mettant sa main sur son cœur d'un air dramatique.
Johanne échangent des regards choqués avec les autres groupies de Lia. elle sait qu'elle la tient dans le creux de sa main. Elle a toujours été douée pour raconter des histoires. Lia connaît la manière de captiver son public.
— Et qu'est-ce que tu as fait ? demande Johanna, les yeux écarquillés.
— Et bien, j'ai dû me défendre, bien sûr, répond-elle en haussant les épaules. Je ne pouvais pas la laisser me frapper sans rien faire.
Elle leur raconte ensuite comment elle a réussi à maîtriser Virginia, à la sortir des toilettes. Elle termine son récit en leur disant comment elle a croisé le regard de Virginia ce matin en allant à l'école.
— Je ne sais pas ce qui lui prend, dit-elle en secouant la tête. Elle est complètement folle.
Ses amies acquiescent, sachant pertinemment que tous la croient dur comme fer. Après tout, pourquoi ne le feraient-elles pas ? C'est la fille la plus populaire de l'école, tout le monde sait qu'elle ne ment jamais. Du moins, c'est ce qu'elles croient.
La sonnerie retentit à nouveau, signalant la fin de la pause déjeuner, et elles se lèvent toutes pour retourner en classe.
Virginia Jonas, la mal-aimée de Springton High'
Je fixe Lia, mes yeux débordant de colère.
— Qu'est-ce que tu veux ? demandé-je d'une voix froide.
Lia prend un air faussement blessé.
— Oh, rien du tout. Je voulais juste voir comment tu allais. Après tout, ce doit être difficile pour toi en ce moment. Tu sais... Jessica, dit-elle en faisant un signe de plongeon avec ses mains.
— Espèce de...
Avant que je ne puisse répondre, Lia saisit brusquement une poignée de mes cheveux, puis enfonce mon visage dans mon assiette. Taylor et Rose éclatent de rire. Bientôt, tout le réfectoire les rejoins, le rire résonnant dans mes oreilles. Humiliée, je me lève rapidement de ma chaise, la nourriture éparpillée sur mon visage, je quitte le réfectoire sans un mot.
Lia me regarde m'éloigner, un sourire satisfait sur son visage.
— Elle a dit qu'elle me ferait manger le sol, ben moi je lui fait manger sa bouffe, dit-elle en riant.
Taylor et Rose hochent la tête, toujours en riant.
— Tu lui as bien montré Lia, dit Rose.
Lia, le visage arborant un sourire triomphant, savoure l'instant. La situation ne fait qu'empirer entre nous, mais elle ne peut réprimer ce sentiment de satisfaction. Après tout, il est impératif pour moi d'apprendre à ne pas la défier. Et quelle meilleure leçon que celle qui consiste à me rabaisser devant toute l'école ? Je n'en peux plus de cette garce. J'affirme que je ne la laisserai pas m'humilier, et pourtant, elle l'a déjà fait à maintes reprises. Il est grand temps de riposter.
C'est un jeu dangereux, mais la fureur qui me consume prend le dessus. Mon esprit bouillonne d'idées sournoises pour rabaisser Lia, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Je ne vais pas reculer, pour montrer à Lia qu'elle ne peut pas s'en tirer à si bon compte. Les pensées fourmillent dans ma tête. Peut-être une rumeur, soigneusement distillée, qui atteindrait les oreilles de tout le lycée. Ou peut-être une mise en scène humiliante devant nos camarades, une stratégie pour écorner l'image de Lia. Je pèse chaque option, j'évalue les avantages, les inconvénients, je cherche la meilleure manière de déclencher ma vengeance.
Je me surprends à ressentir une excitation malsaine. Soudain, je me rappelle soudainement les valeurs d'empathie et de compréhension que je prônais autrefois, mais je les laisse de côté pour ma quête de vengeance. La colère et l'envie de faire payer à Lia me poussent à concevoir un plan cruel, persuadée que c'est la seule façon de rétablir l'équilibre, du moins à mes yeux.
— Tu ne paies rien pour attendre, Lia.
La sonnerie retentit. La pause déjeuner est finie. Je retourne en classe pour assister à mon cours de maths avec le professeur Navis. Mon esprit est encore occupé par mes idées de vengeance contre Lia, mais je m'efforce de les mettre de côté, du moins temporairement, pour me concentrer sur le cours qui m'attend. Le professeur Navis entre dans la salle de classe et commence son cours.
— Bonjour tout le monde ! J'espère que vous avez tous bien mangé. Aujourd'hui, nous allons aborder un nouveau chapitre : les équations quadratiques.
Son enthousiasme est palpable, mais mon esprit divague souvent vers les plans machiavéliques que je suis en train de fomenter.
Pendant le cours, elle explique les concepts avec clarté.
— Les équations quadratiques sont de la plus haute importance dans le domaine des mathématiques. Elles se présentent sous la forme ax² + bx + c = 0, où x est l'inconnue.
J'essaie de me recentrer, de chasser ces pensées vengeresses, et de participer activement au cours.
La professeur Navis pose une question à la classe.
— Quelqu'un peut-il nous dire comment résoudre cette équation ?
Un de mes camarades lève la main et répond.
— On peut utiliser la formule quadratique pour trouver les solutions.
Elle approuve et poursuit.
— Exactement. C'est une méthode efficace pour résoudre les équations quadratiques.
Pendant le cours, la tension de la rivalité avec Lia persiste en arrière-plan. Je sens le poids du dilemme moral qui m'étreint. Dois-je vraiment continuer sur cette voie de vengeance ? Mon éducation m'a appris la compassion et le pardon, mais dans cet instant, ces principes me semblent bien lointains.
— Virginia, peux-tu nous donner un exemple concret de l'application des équations quadratiques ? me demande soudainement le professeur Navis. Je prends une profonde inspiration.
— Oui, bien sûr. Imaginons un objet lancé en l'air, comme un ballon. L'équation quadratique peut nous aider à prédire à quelle hauteur il atteindra son point le plus haut.
— Oui, c'est ça ! Bien répondu, mademoiselle Jonas.
— Bravo Virgie, dit Lia, d'une voix lointaine et menaçante.
Nos yeux se croisent avec ceux de Lia. Deux regard froids, empli d'animosités, comme deux épées qui s'affrontent. C'est une lutte silencieuse, mais intense. Je sens son défi dans chaque regard qu'elle me lance, et je lui renvoie la même intensité. La professeur Navis poursuit le cours, insensible à ce duel visuel.
— Maintenant, passons à un exercice pratique. Vous avez dix minutes pour résoudre ces équations quadratiques.
Elle distribue les feuilles de l'exercice à chacun.
Lia et moi restons concentrées sur nos feuilles, mais nos regards se croisent à nouveau. Cette fois, un léger sourire en coin accompagne son regard, comme si elle savait qu'elle a le dessus. La tension monte. Je me rappelle ma promesse de ne pas la laisser m'humilier, et cela alimente encore plus ma rage.
Je me plonge dans l'exercice, cherchant à résoudre chaque équation avec précision. Mais je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à Lia de temps en temps. Elle est confiante, comme si elle avait déjà gagné cette bataille.
— Temps écoulé, tout le monde. Voyons les réponses, annonce la professeur Navis.
Elle commence à interroger les élèves sur les solutions.
Lorsque mon tour arrive, je donne ma réponse avec assurance.
— Les solutions de l'équation sont x = 3 et x = -2.
La professeur approuve et passe à l'élève suivant.
Pendant ce temps, Lia attend son tour. Nos regards se croisent à nouveau. Cette fois, c'est moi qui esquisse un léger sourire, voulant lui montrer que je ne suis pas aussi facile à déstabiliser. Le duel continue. Je ne te laisserais pas me dominer, sale garce.
C'est au tour de Lia de répondre. Elle affiche une confiance inébranlable.
— Les solutions de l'équation sont x = 2 et x = -5, déclare-t-elle d'un ton assuré.
Ah, ha ! Je sais qu'elle s'est trompée. Mes lèvres esquissent un sourire alors que je m'apprête à révéler son erreur. Mais avant même que je puisse parler, quelques élèves derrière moi éclatent de rire, en entendant la réponse erronée de Lia.
Je réprime mon rire, ne voulant pas attiser davantage l'humiliation. Cependant, le sourire sur mon visage trahit ma satisfaction. Je peux sentir Lia bouillonner de rage, mais je m'efforce de rester calme et concentrée.
La professeur Navis intervient pour calmer la situation.
— Calmez-vous, tout le monde. Les erreurs font partie de l'apprentissage. Lia, merci d'avoir essayé. Virginia, que dirais-tu de corriger cette réponse ?
Avec plaisir, Mme Navis. Les solutions correctes de l'équation sont x = 3 et x = -2, je réponds, en veillant à garder un ton respectueux.
La professeur approuve.
— Exact. Merci, Virginia. Elle adresse ensuite un regard réprobateur à ceux qui avaient ri.
— Il est essentiel de respecter nos camarades, même lorsqu'ils font des erreurs. Le ridicule n'a pas sa place dans cette classe.
Le cours reprend normalement. Je sens toujours le regard furieux de Lia sur moi. Je m'efforce de rester concentrée, de ne pas laisser cette rivalité affecter mon apprentissage. La journée avance, mais je sais que cette confrontation n'est que le début. Il y aura d'autres défis à venir, et je devrai décider comment y faire face.
À ce moment-là, mon téléphone vibre discrètement. Je jette un coup d'œil et vois le texto de Lia :
"Tu es morte, petite conne".
Un frisson me parcourt l'échine, mais je refuse de lui montrer à quel point ces mots me touchent. Je garde mon calme afin de rester concentrée sur le cours.
Je regarde Lia. Nos regards se croisent à nouveau. Cette fois, c'est moi qui lui adresse un sourire, non pas un sourire moqueur, mais un sourire qui montre ma détermination à ne pas me laisser affecter par ses provocations. Je veux lui montrer que je suis plus forte que cela, que ses tentatives pour me déstabiliser sont vaines.
Pendant le reste du cours, je m'efforce de rester concentrée malgré la tension qui plane. Je réponds aux questions du professeur Navis avec assurance, essayant de ne pas laisser la rivalité perturber mes performances académiques.
C'est la fin des cours. Je m'éclipse rapidement, pour attendre Lia à l'extérieur, non pas pour engager un combat physique, mais pour avoir une discussion franche. Je veux exprimer mes préoccupations, clarifier les malentendus, essayer de trouver un terrain d'entente. Je ne suis pas naïve au point de croire que cela résoudra tout, mais c'est un premier pas vers une meilleure compréhension.
Alors, j'attends près de sa voiture, espérant qu'elle prendra cette invitation à la discussion au sérieux. Mon cœur bat vite, mélange d'appréhension et de résolution.
Lia arrive enfin dans le parking, accompagné de ses sbires, Rose et Taylor. Elles me voient et s'approchent, visiblement surprises.
— Putain Virgie, c'est à croire que ton souhait, c'est de mourir. Qu'est-ce que tu veux ? demande Lia d'un ton sec.
— Je veux qu'on parle, Lia, réponds-je calmement. Vous allez me laisser tranquille, vu ? Ou je vous jure d'en finir avec chacune d'entre vous.
— Quoi ?! C'est une blague là ! rigole Lia avec ses copines.
— Répète, connasse ! Tu vas faire quoi ? demande Taylor, qui s'avance vers moi.
— Je vais vous tabasser, bande de garces ! dis-je en donnant une gifle à Taylor.
— Putain, espèce de...
— Taylor, Rose, on se calme. dit Lia calmement à ses sœurs de cœur. C'est moi qui m'occupe d'elle. Tu veux te battre, Virgie ? Ok allons-y.
— Je vais te faire manger le sol !
Je me jette sur Lia et nous tombons toutes deux au sol. Autour de nous, une foule se forme, les élèves de l'école s'agglutinent autors de nous pour former un cercle. Il y a des expressions de surprise, des sourires sadiques, se délectant du spectacle imminent. Les chuchotements ont commencé, le tumulte ambiant a commencé.
Lia est la première à bouger. Elle lance son poing vers moi avec une telle force que je n'ai eu le temps ni de réfléchir, ni de réagir. Je ressens une douleur vive à mon abdomen, pile à l'endroit où j'ai mon bleu, une marque signé Lia, quelques jours plus tôt. Des larmes jaillissent de mes yeux, je perd l'équilibre, m'effondrant sur le bitume sale et froid du parking. La douleur est si intense que j'ai cru pendant un instant que je ne pourrais plus jamais respirer.
Ce qui s'est passe ensuite est encore pire. Alors que je me tord de douleur sur le sol, Lia, loin de se contenir, a continué de m'asséner des coups de pieds. La douleur s'accentue à chaque impact. Les cris et les encouragements des élèves résonnent autour de moi, certains soutenant Lia, d'autres me suppliant de me défendre. Mais je ne peux que me protéger du mieux que je peux, recroquevillée en boule. Soudain, Lia s'arrête temporairement de me frapper, avant de sortir son poing américain, cause de mes maux de ventre actuel. En le voyant scintiller à la lueur du soleil, je ne peux m'empêcher de ressentir... de la peur.
— Aujourd'hui, Virgie... je vais t'envoyer à l'hôpital, tout comme je l'ai fait avec Jessica !
— Non... s'il te plaît, ne me fais pas ça !
Alors qu'elle est sur le point de me cogner jusqu'au sang, Shaun arrive de nulle part et intervient. J'ai entendu ses pas précipités, puis sa voix puissante et autoritaire a traversé la cacophonie.
— C'est bon, ça suffit, Lia ! a-t-il hurlé.
Il se jette entre nous deux, me protège avec son corps, en repoussant Lia avec force. Son visage est rouge de colère, ses yeux brillaient d'indignation.
— Laisse Virginia tranquille ! a-t-il ajouté, presque en hurlant.
Lia, surprise et intimidée par l'intervention de Shaun, recule, son visage trahit un mélange de honte et de colère. Les élèves, pris de court par cette interruption, commencent à se disperser, et laissent derrière eux une atmosphère lourde, tendue. Je reste là, le souffle court, soutenue par Shaun. Lia, le visage rouge de colère et d'émotion, dans ce moment tendu. Elle lui lance d'un ton incisif :
— Shaun, mon petit Shaun... est-ce que tu es vraiment sûr de vouloir être loyal envers cette putain d'étrangère ? Après tout ce que ma famille a fait pour la tienne ? Sans nous, la tienne et toi seriez en train de dormir dans la rue !
La question de Lia ébranle Shaun, qui semble tiraillé, complètement perdu dans ses pensées. Je peux voir la lutte intérieure dans ses yeux, déchiré entre sa loyauté envers sa famille et sa compréhension que la situation ne devrait pas dégénérer de la sorte.
Sans les parents de Lia, Shaun et sa famille seraient à la rue. Ils touchent une corde sensible chez Shaun, qui baisse les yeux, incapable de répondre.
— Je... je suis désolé, Virgie.
Je veux dire quelque chose, défendre Shaun, mais les mots me manquent. Je suis en état de choc, déchirée entre la douleur et la confusion. Et puis, sans prévenir, Shaun fit quelque chose d'inattendu. Il se retourne brusquement et s'enfuit, courant aussi vite que ses jambes peuvent le porter. Une traînée de murmures accompagne sa course.
Lia, furieuse et frustrée, se tourne vers moi, le visage déformé par la colère. Je me tiens seule, face à elle.
— Lia... laisse-moi tranquille, s'il te plaît. dis-je, désespérée.
Elle me regarde un moment, la respiration lourde, puis dit :
— On se reverra demain, Virginia.
Et elle part... comme si de rien n'était. Ce n'est pas de bonne augure. Quelque chose me dit que ce sera pire demain.
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