La malédiction d'Adèle
Un jour, la fameuse malédiction d’Adèle, la presque morte (qui était morte depuis d’ailleurs…) se réalisa. Comment était-ce possible me direz-vous, avec l’élimination de toutes les épées en bois du royaume ? Il s’agit d’un truc tout bête : un jour qu’il essayait des positions que même le Kama Sutra n’avait pas encore inventées, Bo saisit sa partenaire par les cheveux et se piqua le bout du doigt sur son épingle à cheveux. Or, celle-ci était en bois et représentait une épée miniature… Aussitôt, il sombra dans un sommeil profond dont pas une, ni un, de ses partenaire ne parvint à le tirer. Pourtant je peux vous dire que toutes et tous ne ménagèrent pas leurs efforts. Il fallut même que ses parents y mettent le holà, tant ils avaient l’impression de leur fils semblait s’être transformé en poupée gonflable. On aurait pu se demander si finalement, ce n’était pas devenu un jeu que de tenter de réveiller Bo, prince endormi de son état.
D’autant plus que les souverains avaient bien entendu la malédiction, adoucie par les fées, sœurs de la reine, mais tout de même…. Sommeil profond pendant un quart de siècle, voire deux. À cette époque-là, les siècles duraient déjà cent ans - si, si le siècle avait été inventé longtemps auparavant. Pour préserver leur fils assoupi de la concupiscence et des désirs malsains, ils décidèrent de l’emporter au fin fond de la forêt, dans un endroit inaccessible, loin de tout passage. Tant qu’à dormir, au moins qu’il se repose en paix…
Ils avaient juste oublié un truc, oh presque rien… C’est que pour être réveillé, il lui faudrait le baiser d’une princesse. C’était comme cela que les fées, sœurs de la reine avaient adouci cette malédiction. Or, au fin fond de la forêt, loin de tout passage, y a pas beaucoup de princesses qui passent… Si, que des princesses perdues, mais ça devient rare, la princesse qui se perd. Généralement elle a une boussole ou un garde, voire plusieurs, qui l’empêchent de se perdre. Il n’était pas prêt de se réveiller, Bo…
Bon, on va accélérer un peu l’histoire parce que vous vous doutez bien que je ne vais pas vous raconter tout ce qu’il s’est passé dans le royaume et ses environs durant les deux quarts de siècle de sommeil du petit prince. On en aurait pour deux cents pages et je pense que je vous aurai perdus au bout de cinq. Donc non, allons droit au but, au chapitre suivant.
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