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— Enfin à l’air libre ! Je suis toute crasseuse.
— Une bonne douche, une sieste, et une p’tite tisane chez Dédé pour tout lui raconter.
— Tiens, en parlant de Dédé, le voilà qui arrive. Pourquoi il lève à moitié la main ?
— Il n’a plus la force de lever le bras.
— Il est essoufflé, le Dédé.
— Oh non, je ne suis pas présentable, le parfum « bouche d’égout », je doute que ça lui plaise.
— Ne t’inquiète pas, Henriette, il ne sent plus rien à son âge.
— Allons le voir.
— Je ne bouge plus, je t’attends sur le banc.
Quelques minutes plus tard
— Georgette ! C’est une catastrophe !
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Aristide s’est suicidé !
— Quoi ? C’est pas possible ! Notre suspect numéro un ! Qu’est-ce qu’il lui a pris ?
— Il a laissé une lettre à l’inspecteur Avery. Il ne pouvait plus supporter la douleur des mots qui le poignardent, les reproches de ne pas avoir su protéger sa femme, Martine. Ainsi que les suspicions qui ont pesé sur ses épaules. Les maux engendrés par les mots ont eu raison de lui... Il n’arrivait plus à vivre sans Martine et regrettait de ne pas avoir eu le courage de renvoyer sa maîtresse Élise.
— Elle s’appelle donc Élise. C’est bien la danseuse étoile ?
— Exact ! Aristide donnait des cours de danse classique. Élise était une de ses élèves. Elle suivait aussi des cours de peinture à ses côtés. Elle s’est éprise de lui. Aristide a eu beau la repousser, elle s’accrochait à lui tel un bigorneau à son rocher.
— On avait donc raison, Henriette ! C’est Élise la meurtrière !
— Et le rapport avec Gaspard ?
— Direction le commissariat, nous allons les informer de sa cachette dans les souterrains parisiens. Nous la tenons !
— Tu ne veux pas te reposer avant ?
— Tout de suite ! Le suicide d’Aristide ne restera pas impuni !
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