50 heures
50 heures. Je n'ai réussi qu'à tenir 50 heures. Je suis si faible que ça me fait rire.
Pour ma décharge, ce n'est pas totalement de ma faute. Je suis replongé dans un (deux, mais je ne veux pas encore m'avouer l'existence du deuxième, je ne suis pas prêt à y faire face) de mes travers : espérer quelque chose de quelqu'un. Si vous saviez le nombre de promesses que les gens ne peuvent pas tenir... On te sollicite, on t'utilise, on prévoir de t'utiliser, et lorsqu'au final, le choix n° 1 se libère, on t'oublie.
J'aimerais réussir à me défaire de ce travers. Celui de toujours croire aux autres, d'imaginer mille et une choses, de penser que les gens n'avaient qu'une parole. Au fond de moi, je savais que ça n'arriverait pas. J'en étais persuadé. Mais je n'ai pas pu empêcher une petite partie de moi d'y croire, comme d'habitude. Et ce soir, elle se rappelle à moi.
La raison est pathétique. On ne m'a pas trahi, pas fait du mal ni mentalement ni physiquement. Je ne suis pas en colère contre l'autre. Non, je suis en colère contre moi-même. En colère d'y avoir cru. Mais surtout déçu envers moi.
Cette petite blessure, ce petit désappointement a bien entendu eu un effet boule de neige.
Mon chez-moi est rempli de souvenirs. De souvenirs heureux. J'ai lutté pendant ces 50 heures, je l'ai refoulé dans un coin de ma tête. J'ai fait l'autruche, prétextant que je ne les voyais pas.
Ce petit désappointement combiné aux souvenirs heureux, tout ça enrobé dans une atmosphère baignante de camaderie que j'ai pu voir toute la journée, a suffit à raviver quelque chose de plus gros qui avait été colmaté, tant bien que mal. Mais jamais réparé.
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