Nina
Nina est partie.
La Volga bouillonne dans ma gorge.
Il ne reste plus de Vodka et la bouteille a roulée à terre, sans se briser.
Seul un petit verre, aussi large que ses poignets me reste branlant dans la paume de ma main. Moite.
A moitié vide, a moitié plein. Quelques larmes éthyliques y demeurent.
J’ai si chaud. L’alcool, la fureur animale, la cheminée hurlant les cendres contre ma voute dorsale.
La température de ma forge émotive contraste avec mes yeux à marée haute.
Ma mouette, ton sang caille entre mes doigts et mon cœur
J’ai tout essayé pour me la déplumer.
Mais nulle façon d’y échapper. D’un geste colérique le verre claque ma bouche asséchée de plaisir. Déversant son contenu dans cette petite rivière de mon cœur.
Inspiration, aspiration. Catastrophique.
Pianissimo.
Un poids dans la main droite.
Le biceps qui s’en contracte.
Contre peau.
Une couverture de sueur.
L’Objet dressé.
Ciblant le centre de toute ma réflexion.
Le métal tressautant sous le tremblement incontrôlé de mes doigts.
Un petit clic.
Combustion.
Sifflement.
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