La liste d'Adélaïde
Plusieurs semaines étaient passées depuis l’exécution de Teresa. À la suite du discours d’Horus, certains Europans qui avaient fait entendre leur mécontentement de la gestion d’Europa sous ma domination s’étaient calmés et avaient accepté la nécessité de prendre du temps pour résoudre les crises qui se manifestaient sans cesse. Je devais m’occuper de bien des choses, être dirigeant n’avait rien de facile et cela demandait énormément de travail en permanence ne me laissant que peu de temps pour moi-même. Mes journées étaient essentiellement un réveil dès six heures du matin pour me mettre au travail – et je dormais dans le bureau pour l’efficacité -, puis prendre une heure de pause pour le repas et la digestion à midi avant de finir la journée vers 19 heures. Après ma journée de travail je retrouvais Horus et Redsky pour aller faire de la course à pied et s’aérer l’esprit, on pouvait dire que je partageais leur entraînement militaire. Ces deux-là étaient en même temps mes garde du corps, que j’avais expressément demandé en raison de notre proximité et de la présence potentielle de traitre infiltré depuis que nous en avions démasqués deux. Une fois notre séance d’entretien physique et de mise en forme terminé, je retournais directement à la Mairie et dans les bureaux afin de manger puis de dormir. Cependant la fatigue s’accumulant, je craignais de commettre une erreur dans la gestion des différentes affaires.
Ce que je devais traiter en ce moment concernait l’avancée dans la traque de l’Unité des Os qui avait été mise à jour à la suite de la capture des infiltrés. Cette unité rebelle spéciale de Sojusz était une forme d’élite en leur sein. Globalement leurs membres étaient entraînés très jeunes et cela depuis des années, c’est-à-dire que même lorsque je vivais en Russie et que Lucien était président, cette unité était déjà existante ou en formation. Leurs membres étaient souvent des orphelins de plusieurs pays d’Europe orientale. Même si la guerre était terminée depuis plus d’un siècle maintenant, les conséquences s’en faisaient encore sentir aujourd’hui, surtout à cause de la domination d’Europa dans cette région. En effet, dans les anciens pays du continent Américain, les choses allaient un peu mieux car l’influence Europanne y était moindre et ces pays n’étaient pas des signataires du Traité d’Europa. Dans d’autres cas, comme la Russie elle aussi hors de l’influence d’Europa, c’était la corruption, la criminalité et l’accumulation de la pauvreté qui ralentissait grandement le redéveloppement de cet ancien pays. C’est pourquoi Moscou était à peu près redevenue une ville riche tandis que d’autres oblast ressemblait plus au moyen-âge Européen en pleine Peste Noire tant l’IDH y était médiocre. Même ma ville natale, Astrakhan, n’était pas la ville la plus riche mais elle était loin d’être pauvre, bien que les cicatrices de la guerre y soient toujours visibles car près de 70% de son ancienne surface habitée n’était désormais que des ruines. Prenons par exemple, il faut considérer qu’à mon égard je faisais partie d’un foyer relativement aisé, ou du moins apte à pouvoir accumuler assez d’argent et de compétence pour être acceptée à Europa. La majorité des habitants d’Astrakhan, qui disposait pour rappel d’une bibliothèque ce qui n’était pas rien, étaient du même niveau de vie que moi… cependant, je sais que certaines villes en Russie, et même dans mon propre oblast n’étaient pas aussi « chanceuse » ! Je savais qu’à quelques dizaines de kilomètres au Sud d’Astrakhan, la localité de Trudfont, autrefois une petite ville pas spécialement développée même à cette époque, était devenue une plaque tournante de criminalité dans l’oblast. J’avais entendu de sombres histoires sur cet endroit, notamment le trafic de drogue très présent et surtout la prostitution de filles des environs. Certaines s’offraient d’elle-même, en cherchant une protection auprès des criminels tenant l’endroit, pour pouvoir vivre. Ces filles-là étaient souvent plus libres et étaient nommées Счастливые (Schastlivyye ; que l’on pourrait traduire comme « les joyeuses »). Elles pouvaient même devenir l’épouse d’un criminel de là-bas, des chefs de garde ou ce genre de chose et arrêter d’être des prostituées. Il y avait d’autres filles qui elles étaient concrètement des esclaves, avec peu ou pas de liberté, certaines prostituées, d’autres simples esclaves sexuelles. Elles passeraient leur vie dans cet état, sans espoir d’évoluer et seraient jetées une fois inutiles… Elles, c’étaient les Удовольствия (Udovol'stviya ; traduit comme « les plaisirs »). Elles étaient généralement des filles enlevées de force dans la région auprès d’autres localités pauvres et isolées, parfois elles étaient vendues par des parents ou des proches ou alors par d’autres gangs de criminels. Il y avait une troisième catégorie de filles, uniquement des esclaves sexuelles cette fois, nommées Трофеи (Trofei ; « les trophées ») qui étaient des filles généralement libres, voir même des femmes autrefois puissantes, mais qui avaient été capturées à d’autres gangs lors de guerres de territoire ou ce genre de choses… Il y avait aussi des hommes prostitués, mais si rare que ce n’était qu’anecdotique. En bref, voilà les horribles réalités qu’il y avait en Russie et un peu partout ailleurs sur la planète de toute évidence. Ce genre de chose n’existe pas à Europa, étant donné la surveillance de masse et la répression du moindre petit délit à une peine assez sévère pour faire passer l’envie d’essayer. Les Europans vivant dans une fédération riche avec un IDH élevé étaient heureux, et la prostitution ici étaient tolérée au sens où seules les femmes ou les hommes volontairement escortes étaient acceptés. Ils étaient référencés dans les dossiers d’Europa, respectés par les clients et coutaient de toute façon très cher pour la grande majorité. Généralement les personnes qui avaient recours à ce service étaient celles qui ne trouvaient pas de conjoint. Il y avait aussi d’autres personnes qui acceptaient d’avoir des rapports sexuels gratuitement, en bref la notion de coup d’un soir n’ayant jamais disparu après tout. De plus, les maisons closes existaient mais les employés n’y étaient que des androïdes de charme, aussi les seuls humains qui y travaillaient était des gestionnaires et les techniciens et ingénieurs créant les androïdes.
Reprenant un verre d’eau, je me penchais sur un courriel que je venais de recevoir : une liste des membres de l’Unité des Os qui avaient été capturés ou éliminés ces dernières semaines. Beaucoup d’entre eux étaient de simples membres sans valeur, aussi ils étaient immédiatement exécutés. Mais il y avait aussi des chefs dans la liste et ces derniers étaient capturés : s’ils avaient des informations, nous les amenions à Europa pour les interroger mais s’ils n’avaient aucune information alors nous les exécutions. Certains diraient qu’il s’agit de crimes de guerre, mais une guerre ne se gagne pas en faisant preuve de pitié après tout. Peu m’importe que les gens me voient comme un monstre, je ne faisais que protéger Europa.
Afin de traquer cette unité d’élite de Sojusz, j’avais envoyé les Chasseurs de la Légion comme collecteurs d’information et d’obtention de positions. Ils agissaient comme des éclaireurs et des espions mais dans certains cas ils étaient aussi des exterminateurs. Derrière les Assassins de la Légion étaient chargés d’assassiner ou de capturer les cibles. Ceux qui étaient capturés étaient ainsi amenés à être interrogés. Nous ne nous embêtions pas à les torturer pour les faire parler car ils étaient entrainés à résister, ainsi ceux qui étaient suspectés d’avoir de véritables renseignements étaient envoyés au Projet Solace.
- - Pfff, je suppose que c’est un travail sans fin, m’étais-je plainte toute seule dans le bureau. Il y a des rapports toutes les heures, et encore je ne dois en traiter qu’une partie pour les cas les plus importants… Foutus terroristes.
Beaucoup des rapports que je recevais étaient liés aux chefs de l’Unité des Os et de Sojusz. Les cas mineurs étaient traités par l’armée ou le Gestionnaire compétente et l’information ne remontait pas forcément jusque moi. Elle était simplement archivée et c’est ma curiosité qui devait m’en faire prendre connaissance. Cependant je m’occupais de traiter judicieusement tous les rapports envoyés par Horus et Redsky. Ils étaient sur le terrain régulièrement, éliminant à eux seuls une bonne partie de l’Unité des Os. Il faut dire que depuis la mort d’Astronaut, ces deux-là avaient juré d’éliminer toutes les menaces qui pouvaient peser sur Europa. C’est ce qu’elle m’avait dit avant de partir après tout : « Même si Banzinet était un Europan, tout ça c’est à cause d’eux, ils ont tué Lucien, ils ont blessé Europa… je ne leur pardonnerais jamais ! ».
En dépit du nombre de rapports reçus, les victimes appartenant à l’Unité des Os n’étaient pas si élevées, et la majorité des rapports étaient des officiers lambdas de Sojusz. Leur élimination était bénéfique, bien sûr, mais nous étions loin de décapiter ce serpent, d’autant que nous n’avions pas connaissance des principaux chefs.
Fatiguée pour la journée, je préférais arrêter là. Après tout il était déjà tard, alors j’allais me mettre sur mon simple lit installé dans le bureau tout en regardant l’holoTV que j’avais faite ajouter pour mon confort. Il y avait plusieurs chaînes mais toutes étaient contrôlées par la même agence d’audiovisuel, directement sous le contrôle du gouvernement fédéral d’Europa. Je ne m’en occupais plus personnellement, mais j’avais eu des contacts dans ce domaine lorsque j’étais Elite Diplômée de Propagande. D’ailleurs les personnes qui partagent le même Diplôme que moi travaillent souvent dans ce genre d’endroits, mais j’avais choisi la voie du professorat initialement. Cependant la Gestionnaire Asma, elle, était très impliquée là-dedans en raison de son poste de Gestionnaire Communication. Et son opposition à ma politique m’inquiétait quant à ce qu’elle pouvait faire en ayant la main sur ça mais les garde-fous étaient assez forts et verrouillaient tout problème. Même avec sa position elle devait passer par des validations à vote multiples et tout un processus de personnes qui étaient largement en ma faveur. Chaque chaîne diffusait des émissions bien précises avec des thèmes précis, ainsi certaines étaient dédiées à l’information fédérale ou Territoriale ; d’autres étaient destinées aux enfants ou aux adolescents ; il y avait des studios de cinéma qui diffusaient des films et des séries ; le sport était aussi une émission bien appréciée et suivie, mais des choses plus diverses étaient présentes comme des documentaires sur l’économie, la musique, le monde d’avant-guerre etc. En soit les émissions étaient assez variées mais l’ensemble était surveillé et n’était diffusé que ce qui apportait une plus-value à Europa. Par exemple vis-à-vis du cinéma tout le monde pouvait diffuser, mais il y avait des critères et outre la qualité intrinsèque du film ou de la série c’était surtout l’absence de critique contre Europa ou son mode de fonctionnement qui était vérifié. L’entreprise audiovisuelle unique ne cherchait pas la rentabilité et l’audience, puisque Europa finançait seule cette dernière, aussi la qualité de ce qui était diffusé était important pour le bonheur des spectateurs.
Alors que je regardais de mon côté une émission sur l’ancien monde, adorant l’histoire, j’avais reçu une communication d’Adélaïde, la remplaçante d’Hiroki. Je n’avais pas répondu, n’ayant pas remarqué dans un premier temps son appel, aussi j’écoutais son message holographique. Le visage d’Adélaïde y était grave et ferme.
- - Désolée de te déranger, Dictatrice. Je sais qu’il est tard mais j’ai remarqué quelque chose d’important… j’ai effectué des recherches à travers le Réseau et j’ai trouvé… toute une liste de traitres présents à Europa. En remontant le fil j’ai découvert des cellules cachées de rebelles affiliés à Sojusz. Elle porte le nom d’Elore, mais ça semble être un pseudo… Sinon, il y a toute une famille qui revient souvent dans les discussions cryptées entre les traitres et cette rebelle. Je t’envoie les preuves directement à tes dossiers, sans partage avec le Conseil n’y rien… il y a aura un mot de passe pour ouvrir le fichier, ta sœur t’adorait… oh, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Appelle-moi quand tu auras lu.
Visiblement Adélaïde était efficace. J’étais retournée à mon bureau ouvrir le dossier, quant au mot de passe j’avais simplement entré « Aleksandra » puis « Aleksandra t’adorait » quand la première solution n’avait pas fonctionné. J’avais en effet parlé de ma sœur avec Adélaïde et le coup du « ta sœur t’adorait » était un indice peu subtil mais efficace. Mon expression devint aussi sombre que celle d’Adélaïde en lisant son rapport… il y avait une liste de plusieurs centaines de noms, tous de potentiels traitres. Il y avait une autre liste de dizaines de noms, des rebelles infiltrés visiblement. Adélaïde avait différencié les traites et les rebelles. Les premiers étaient des Europans soutenant volontairement Sojusz ou s’opposant à moi, comme l’était Sami. Les seconds étaient des membres de Sojusz infiltrés, comme ceux que nous avions exécutés, ces foutus terroristes. Elle avait isolé la famille en question, mais ils ne représentaient qu’une fraction minuscule de toute la liste, cependant Adélaïde semblait certaine de leur trahison et me suggérait de commencer par là. Elle avait fourni des photos comme preuve en plus.
Je remerciais Adélaïde pour ses documents avant de prendre contact avec le Consul Arcadia, le Gestionnaire Evans et les services secrets d’Europa. J’avais convenu d’un rendez-vous dans mon bureau dès demain au plus tôt. L’objectif de la réunion serait l’arrestation des traitres présents à Europa.
***
Le lendemain je retrouvais mes invités pour commencer notre réunion. Chaque personne contactée était présente : le Consul Arcadia représentait la Légion d’Europa et était accompagné d’un légionnaire que je ne connaissais pas se tenait à ma droite de mon point de vue ; le Gestionnaire Evans – un homme fiable sur qui compter – était en face de moi et était venu seul ; enfin le dernier était le représentant des services secrets d’Europa, Aleix d’Aigle-Victoire. Cet homme était assez particulier, issu de l’une des plus anciennes familles d’Europa.
La fondation d’Europa repose sur le bon vouloir des dirigeants de chaque nation de l’époque, devenue désormais Territorialité : la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni. Cependant les dirigeants de l’époque n’auraient jamais été en mesure de fonder Europa sans de puissants soutiens, notamment liés à l’économie et à l’industrie et encore plus précisément de l’industrie militaire ou encore technologique. Lors de la fondation d’Europa, ces soutiens ont apporté des financements, ils ont laissé soin aux dirigeants de devenir les détenteurs officiels du pouvoir de chaque Territorialité et de nommer un président supplémentaire. Mais officieusement ce sont ces soutiens qui détenaient le pouvoir réellement, dictant la ligne de conduite aux anciens dirigeants de nation et nouveaux dirigeants de Territorialité ainsi qu’à ce nouveau Président. L’étrange délire de ces soutiens a été de se renommer pour prendre en nom de particule le nom de l’entreprise de laquelle ils venaient. Ainsi d’Aigle-Victoire signifiait que ce Aleix descendait de l’un de soutiens militaires fondateurs d’Europa, dont l’entreprise était liée au domaine militaire et basé en France sous le nom des Aigles de la Victoire. Ces familles avaient pris soin de bien expliquer leur origine et de mettre cela en avant alors nous avions beaucoup d’informations sur eux : cette entreprise était originellement issue de deux militaires français hauts gradés – dont le nom a été oublié depuis - qui s’étaient lancés dans la fabrication de drone après que l’ancien gouvernement français eut pris des notes de l’importance de cette arme dans la guerre pour donner suite au conflit Russo-Ukrainien de 2022. Ils avaient été choisis comme fournisseurs de drone de fabrication française pour la République française. Grâce à leurs liens avec l’armée, le gouvernement et les anciennes entreprises militaires comme Dassault, cela avait bien sûr fait leur fortune. Lors de la Nouvelle Guerre de 2090, ils ont été un atout essentiel en Europe pour se défendre alors que les Etats-Unis, la Chine et la Russie se faisaient la guerre continuellement. Ainsi, l’Europe qui au début du 21e siècle comptait sur les Etats-Unis pour l’imports d’armes s’était retrouvée assez démunies sur ce conflit mondial à multiples fronts et l’absence de soutiens américain après quelques années de conflits. Cette situation avait aussi mis sous les yeux des nations européennes qu’elles ne pourraient plus compter que sur elles-mêmes. Cela avait aussi contribué à fonder Europa en pleine guerre. Aujourd’hui les Aigles de la Victoire n’existe plus comme entreprise militaire, mais leurs descendants sont pour beaucoup des soldats d’Europa ou travaillent dans notre industrie militaire. Europa acceptant facilement les migrants, comme moi par exemple, et avec les mariages et les naissances, le temps à fait son affaire et il n’existe plus beaucoup de familles qui soit entièrement issue d’Europa d’avant-guerre ou d’avant sa fondation. Celle d’Aleix fait partie des rares familles qui existaient d’avant la fondation d’Europa, cependant elles ne bénéficient d’aucun traitement de faveur face aux Diplômes. Et ce dernier travaillait pour les services secrets d’Europa.
- Bien. Je vous ai réunis aujourd’hui pour prendre des dispositions contre la liste des traitres et des agents ennemis divulguée par Adélaïde. Avez-vous lu les documents ?
- En effet Dictatrice, s’exclama en premier le Gestionnaire Evans. Cette famille est donc problématique. Que devons-nous faire ?
- Je souhaitais avant tout discuter avec vous à propos de la liste. Les services secrets pourraient-ils effectuer des recherches sur ces personnes à l’aide des Légionnaires afin de procéder à l’espionnage ? Si vous estimez qu’il y a effectivement une trahison notable, en lien avec Sojusz notamment, je vous donne carte blanche pour intervenir et procéder à l’arrestation. En cas de tentative de résistance armée ou quelque chose du genre, vous avez l’autorisation d’exécuter la personne. Si ses activités sont du genre à me critique ou critique Europa sans plus n’en tenez pas compte, je veux uniquement m’intéresser à ceux qui sont actifs dans des actes potentiellement criminels et terroristes, ceux qui m’insultent sans inciter à la rébellion je n’en ai rien à foutre.
- Ce sera fait selon tes ordres, nous allons travailler avec les Assassins de la Légion il me semble ?
Aleix s’était interrogé sur son travail en lien avec la Légion. Comme les Assassins faisaient aussi du travail de surveillance ou d’espionnage, il avait raison. J’avais donc acquiescé. Je m’étais ensuite tournée vers Evans.
- Gestionnaire Evans, je souhaite que tu prépares l’armée. Dans les fichiers envoyés par Adélaïde il semble que les pays des Etats-Unis, surtout l’Aest, ont des velléités… je préfère que l’armée soit prête à intervenir en cas de conflit direct. Après tout ils ne sont pas dans la sphère d’influence d’Europa et ont donc été en mesures de reconstituer leurs pays, bien que moins puissants que nous ils restent des ennemis à prendre en considération.
- C’est noté Dictatrice. Dois-je mobiliser toute l’armée ?
- Ce ne sera pas nécessaire, seulement un quart. Prépare Jine_01 éventuellement.
- Jine_01 ? C’est… Non, ce n’est pas un peu trop…
Jine_01 était une arme assez puissante dont l’utilisation était très fermement condamnée même pas les Europans. Sont utilisation était risquée, elle amènerait assurément la condamnation des autres pays du monde à notre encontre mais à ce point cela ne changerait rien, tous les pays semblaient s’allier déjà contre Europa. Mais le coût d’utilisation était élevé, et moralement comme éthiquement ce n’était pas une arme agréable. Elle fait passer l’arme nucléaire pour quelque chose d’adorable à côté. S’il fallait que je l’utilise, alors je le ferais sans hésitation, tout va dépendre des intentions de l’Aest.
Pour la famille qui ressortait du document d’Adélaïde, je donnais aussi mes ordres. Les services secrets ni l’armée n’étaient concernés par cette opération, aussi je les avais libérés pour qu’ils prennent les dispositions ordonnées plus tôt. Ne restait que le Consul Arcadia qui devait intervenir avec l’envoie de ses légionnaires adéquats pour l’interception et l’arrestation de la famille de traitres. Cette famille vivait dans la Territorialité d’Italie. Notre réunion aussitôt terminée qu’il s’occupa de cette opération.
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