Dimanche 15 décembre

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Tous ses sens sont en alerte... sauf la vue ! Ah, qu'est-ce qu'il enrage en cet instant. Des tremblements remontent le long de ses bras et jambes alors que des tics apparaissent et le font tressauter aléatoirement. Il arrive à résister à la furieuse tentation d'enlever ce bandeau barrant sa vision. L’autre avait juré de vider son compte en banque s’il transgressait les règles. Il a l’impression de faire une séance de spiritisme. A part du côté de la porte, aucun son n'est émit. Seul résonnent quelques pas de bottes, dans les ténèbres. Puis... Silence. Il suppose que l'autre s'est figé... en plein milieu de son salon.

Enfin, il se décide à parler.

  • Yo !
  • ...
  • Boah ? T'as donné ta langue au chat ?

L'inconnu tente un brin d'humour. Arthur ne dit rien, analyse la voix. Un garçon, jeune, peut-être 11-12 ans... qu'est-ce qu'il fiche ici ?!

  • Pourquoi tu squattes chez moi ? Sa voix est légèrement hargneuse, bien contre son gré.
  • Oh, parce que tu en as besoin !
  • Besoin ? Moi, j'ai besoin qu'un gamin pique mes réserves de bouffe et mes sous ?
  • Oui, répond l'autre en faisant crisser les pieds d'une chaise. Je suis là, parce que tu as besoin de moi.
  • Quoi ? Mais pourquoi ?!
  • Tu es seul, Arthur. Pourquoi ?

L'interrogé ne répond rien. Il ne fait qu'émettre un léger grondement. L'autre touche un point sensible.

  • Arrêtons de tourner autour du pot. Je sais tout. Toi, ta famille, leur départ, ton non-départ...
  • Tais-toi !
  • ... Ils sont loin. Ils te manquent.
  • C'est pas de ma faute ! C'était leur choix, pas le mien ! Ils n'ont pas à décider pour moi.
  • Peut-être que oui, peut-être que non. Mais, c'est ta vie. Si tu n'as pas de regrets, alors tout va bien ?
  • ...

Un silence gênant s'installe, si longtemps qu'Arthur commence même à se demander s'il n'est pas parti.

  • Bon. Je dois y aller, il est tard ! Si tu veux me revoir, caresse ton chat trois fois sur la tête, tord à moitié sa queue avant d'embrasser son petit museau. Puis va te bander les yeux à la même place que maintenant. Je serai alors présent.
  • Je ne veux pas te revoir, je veux que tu partes, rétorqua-t-il, boudeur.
  • Oh si, tu le voudras, répond l'autre d'une voix où transperce de l'amusement.
  • ...
  • ...
  • ... Tu es toujours là ?
  • ...

Après cet intense passage narratif, Arthur osa enlever le bandeau lui couvrant le regard. Rien ! Il n'y a plus rien, enfin, il n'y a toujours rien face à lui. Rien, si ce n'est le chat, assis en Sphynx sur la chaise mise face à lui. Il le regarde avec cet air interrogatif qui revient souvent.

  • Miaou ?

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