01/08/2021
Vous savez...
Parfois, il m'arrive de rêver.
Pardon.
Tout le temps, il m'arrive de rêver. Je passe ma vie à rêver. Mais non pas rêver dans le sens flemmarder, bouiner assise sur une chaise, non.
L'on dit que l'écriture ne diffère pas vraiment de nos songes, qu'elle n'est qu'un rêve guidé et (presque) contrôlé.
Alors oui, je rêve, et j'aime passer mon temps à laisser mon esprit divaguer, voyager, voler dans l'univers à la recherche de la moindre aventure, du moindre scénario qui puisse s'emparer de mes pensées, se laisser modeler et remodeler à l'infini, jusqu'à ce que le sommeil m'emporte, ou qu'un autre papillon porteur de songes vienne troubler ma quiétude.
Je rêve tant, je dirais que je rêve presque trop, parce que... J'arrive à être déçue de la vie. Déçue de tout, mais comprenez-moi, comment la réalité, comment le monde peut-il faire obstacle peut-il faire face, concurrence, à une imagination débordante, à un espoir d'une vie parfaite, d'une vie belle et heureuse parsemée de fleurs, d'odeurs de montagnes, de pétales de roses, de marguerites et de coquelicots... Comment notre réalité peut-elle faire face à ma soif d'aventure, à mon envie plus que grandissante de jours en jours, de vivre, d'évoluer dans des époques qui sont, depuis des lustres, éteintes et révolues, oubliées, abandonnées?
Les longues robes à rubans, les paniers en osier pour aller pique-niquer, les grands chapeaux autant pour se couvrir du soleil que pour assortir sa toilette; les balades à cheval avec un ami ou un homme plutôt galant... Sans oublier les promenades dans les grands jardins, les cueillettes de fleurs multicolores pour embaumer la cuisine ou le salon, les demandes en mariage sous un kiosque totalement bâti en marbre...
Les demeures toutes aussi belles les unes que les autres, qu'elles soient chaumières manoirs ou châteaux...
Comment puis-je survivre avec cet espoir immortel?
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