Suite du 10/08/2021

"Auriez-vous donc peur d'entrer dans cette maison Mademoiselle Elisabeth ?"

J'ignore la remarque de la femme et pénètre dans le manoir. La décoration me surprend à chaque fois que je viens ici : c'est luxueux, lugubre, vraiment très étrange. Parfois, je trouve que les gens de notre rang sont spéciaux.

J'aurais pu être seule que j'aurais trouvé le chemin du salon, les femmes sont comme des poules, à piailler de tous côtés. C'est une des raisons aussi pour lesquelles je déteste venir dans ces réceptions.

Je souris poliment, aimablement, réponds aux gens qui m'adressent la parole mais n'engage aucune conversation, et fais en sorte qu'elles se terminent dès qu'elles commencent.

J'ai hâte de passer au repas; tout le monde parlera et une des règles de bonne manière : une demoiselle, un homme, personne ne doit manger la bouche pleine. Je pourrai donc être en paix avec mon plat, avec mon assiette, ne parler à personne sans avoir à prétexter une excuse qui me vaudra une oeillade meurtrière de la part de ma mère.

Les hommes nous rejoignent quelques temps après. Déjà, le chahut est beaucoup plus grave; les voix aiguë faiblissent et les femmes se font discrètes.

Un peu avant le repas, ce sont les présentations que j'ai tant redouté. La vache est censée, du moins elle a l'intention de me présenter à son neveu...

Je ne l'ai encore vu parmi les autres. À vrai dire je ne connais ni son apparence ni son âge ni sa taille alors je vois mal comment je pourrais le reconnaître

Quelques temps plus tard, nous sommes presque seuls dans le salon. À vrai dire, nous avons changé de pièce. Les personnes présentes sont : la vieille, mes parents, ainsi que la sœur de la vieille désagréable. Elle est déjà plus agréable que sa sœur, mais il n'y en a pas une pour sauver l'autre.