Une fois l'initiation tantrique terminée, je m'habillai sous le regard gourmand de mon professeur. J'agrafai mon soutien-gorge. J'enfilai ma culotte, mes collants et mes bottes. Adrien m'aida à remettre ma robe. J'étais étourdie. J'avais du mal à retrouver mon calme après ce moment intense.

À présent vêtue, je regardais de plus près les objets érotiques posés sur les étagères. J'étais étonnée de voir tous ses différents sex-toys. Mon professeur s'approcha de moi et me dit :

— Vous pouvez en choisir un, je vous l'offre. Tous les élèves qui suivent mes cours ont eu le droit à un sex toy. Si vous avez peur de déchirer votre hymen, je vous conseille un petit. Un œuf vibrant sera parfait.

Il me montre un objet un peu moins volumineux qu'un œuf de poule accompagné d'une mini télécommande. Il le prit et me le tendit. En le détaillant, j'étais intriguée par cette télécommande.

— À quoi sert cet objet ? lui demandai-je d'un air curieux.

— À vous procurer du plaisir. Cet œuf se place dans le vagin. La télécommande sert à le contrôler à distance.

— Je n'ai jamais fait de pénétration vaginale.

— Vous avez tout à apprendre, mademoiselle Legrand. La pénétration sert aussi dans les cours de tantrismes. Je vous enseignerai au fur et à mesure. Pour l'instant, il est l'heure de manger. Vous devez avoir faim.

— Un peu. Quelle heure est-il ?

Je le vis remonter sa manche. Il portait une magnifique montre à son poignet droit.

— Il est 11h00. Le prochain cours commence à 13h00. Nous avons une heure pour déjeuner et ensuite, une heure de libre. Je connais un très bon restaurant pas très loin d'ici. Je ferme le stand et on y va ?

— D'accord. acquiesçai-je joyeusement en rangeant l'objet érotique dans mon sac à main.

Avant de sortir, je revêtis mon poncho. Mon sac accroché à mon bras, j'étais prête à affronter le froid. Je me dirigeais vers la porte. Adrien déverrouilla celle-ci pour me laisser sortir, puis il éteignit toutes les bougies avant de me rejoindre.

À l'extérieur, la neige commençait à tomber. C'était magnifique.

Les flocons donnaient un petit air féerique au marché de Noël. Nous marchâmes en direction de la scène. Nous tombâmes sur un Père Noël qui distribuait des bonbons et des chocolats aux enfants.

Soudain, j'entendis la chanson « Mon beau sapin » retentir dans les haut-parleurs. Je sautillais de joie. J'étais une vraie gamine. J'adorais la magie de Noël. Le restaurant se trouvait derrière la scène.

Je jetais un rapide coup d’œil vers la plate forme. Julien était absent. Ouf ! Je n'avais pas envie de le croiser.

En me rapprochant de la brasserie, je le vis assis à une table en compagnie de ses musiciens. Il était en train de bavarder avec ses copains tout en buvant de l'alcool.

La colère m'envahit. À chaque fois, je voulais l'oublier. Mais, c'était impossible. Il était toujours dans les parages où que je me trouvais.

— Venez, on va s'installer à une table, m'annonça Adrien.

— Pouvons-nous aller à l'intérieur ?

— Oui, je pense. Je vais demander au serveur. Restez-là, j'en ai pour une minute, me répondit-il en se dirigeant vers l'intérieur du restaurant.

J'étais seule. Malheureusement, pas pour longtemps. Quand mon ex-copain me vit, il se leva et me rejoignit.

— Marie, quelle surprise ! Veux-tu te joindre à nous ?

— Non merci, Julien. Je suis accompagnée, lui répliquai-je, agacée.

— Qui est cet homme avec toi ?

— Pourquoi ? Serais-tu jaloux ?

— Un peu. Je ne supporte pas de te voir avec quelqu'un d'autre.

— Oublie-moi ! C'est fini entre nous ! L'homme qui m'accompagne, c'est mon professeur !

— Qu'enseigne-t-il ?

— La méditation. lui mentis-je.

Je ne voulais pas qu'il sache qu'un autre homme que lui me masturbait.

— Que de la méditation ? Je ne te crois pas. J'ai entendu dire qu'il aimait caresser le minou des femmes et qu'il leur procurait du plaisir.

— Ça ne te regarde pas ! Tu n'as pas le droit de l'insulter, réfutai-je violemment.

— Le voilà qui arrive ! Je vais lui demander pour savoir si tu mens !

— J'ai trouvé une table. m'annonça mon professeur en arrivant.

— Super ! J'ai faim ! m’exclamais-je ravie.

— C'est normal, s'il t'a masturbé ! me lança sèchement Julien.

— Qui est ce jeune homme ? me demanda Adrien, étonné.

— Je vous présente Julien Dordigny, c'est mon ex-petit ami.

— Enchanté de vous connaître. le salua mon enseignant en lui tendant sa main.

Je fus surprise quand Julien la lui serra. Habituellement, il n'était pas très poli.

— Est-ce vrai que vous masturbez les filles ?

— Soyez poli, jeune homme. J'enseigne des cours de méditation et de tantrisme. La plupart de mes élèves sont en couple. Certains viennent seuls. Je donne une leçon à 13h00. Le premier cours est gratuit. Essayer, vous verrez ! lui proposa-t-il.

J'étais abasourdie.

— J'en serai ravi, accepta mon ex à mon plus grand désarroi.

Mon professeur fouilla dans la poche de son pantalon. Il lui donna un petit carton.

— Voici ma carte de visite. Vous trouverez toutes mes coordonnées dessus.

— Je vous remercie. À tout à l'heure, le salua Julien en partant.

Celui-ci me lança un sombre regard.

« L'enfoiré ! Il fait tout pour me reconquérir ! Il n'abandonnera jamais ! pensai-je ».

— Pourquoi lui en avez-vous parlé ? le questionnais-je en colère.

— La façon dont il vous regardait prouve qu'il est toujours amoureux de vous.

— Je ne veux pas me remettre avec lui.

— Julien est frustré. Je veux qu'il se libère. C'est pour cette raison que je lui ai proposé d'essayer le tantrisme. N'ayez crainte. Vous resterez ma partenaire. me rassura-t-il.

— Promis ?

— Promis.

— J'ai une faim de loup.

— C'est normal. Vos émotions vous ont submergée durant l'initiation. Et mes cours sont assez physiques, m'expliqua-t-il en regardant vers le bar.

Il ajouta :

— Le serveur arrive.

— Enfin !

Je vis un jeune homme arriver vers nous. Sa peau était blanche, sa courte chevelure noire encadrait son visage carré, ses yeux étaient en amandes et ses iris couleur noisette. Il était vêtu d'une chemise blanche à manches longues, une cravate noire était nouée autour de son cou et son pantalon était noir. À ses pieds, il portait une paire de mocassins vernis de la même teinte que son bas.

— Bonjour, suivez-moi, je vais vous installer. nous annonça-t-il avec un accent asiatique.

Nous marchâmes derrière lui. Il nous plaça à l'intérieur, à une table de deux personnes près du comptoir. Il nous donna un menu chacun. Le garçon nous laissa quelques minutes de réflexion. Je lus la carte attentivement.

— Je vais prendre le cocktail du jour : ananas victoria, fruit de la passion et banane, s'il vous plaît. lui demandai-je en remarquant qu'il prit un petit calepin et un stylo situés dans la poche de sa chemise.

— C'est noté ! Et vous, monsieur ?

— Je vais prendre la même chose.

— Parfait ! Je vous apporte vos boissons dans un instant. nous répondit-il en partant.

À présent, j'étais en tête à tête avec mon professeur. J'en profitais pour lui poser quelques questions.

— D'où venez-vous ?

— Je viens de Paris. J'ai fait des études en BTS commercial. Après avoir reçu mon diplôme, je suis partie en Inde où j'ai découvert la méditation et le tantrisme. J'ai pris des cours pour apprendre leurs techniques pour les enseigner à mon tour. À mon retour, j'ai appris la mort de mon père qui vivait à Nice. J'ai hérité d'un grand appartement dans le vieux château de Nice dans lequel j'ai monté ma petite entreprise et où j'enseigne mes leçons. Actuellement, il est en vente. Pour moi, l'appartement est trop grand, je vis seul et je n'ai pas d'enfant, me raconta-t-il son histoire.

Il me retourna la question :

— Et vous ?

— J'ai vécu toute mon enfance et le début de mon adolescence à la Réunion. Mes parents se sont mariés à Saint-Pierre et je suis née là bas. Peu après le divorce de mes parents, ma mère et moi, nous avions déménagé à Nice. Ma mère m'a inscrite dans une grande université où j'ai fais mes études en littérature. lui contai-je à mon tour.

Notre conversation fut coupée par la venue du serveur qui nous apportait nos boissons. Il les déposa devant nous. Le cocktail était servi dans une jolie coupe. En guise de décoration, un mini parasol de plage qui me rappelait l'été. Vivement le sable chaud et les bronzettes au bord de l'eau.

Après avoir trinqué avec Adrien, je goûtai ce délectable breuvage. Un goût à la fois fruité et acidulé.

Lors du repas, je lui parlai de mes amours au collège et au lycée, et de ma rencontre avec Julien Dordigny.

Quant à mon professeur, il me raconta la suite de son histoire. Il ne s'était jamais marié et il ne souhaitait pas avoir d'enfant. Il avait eu plusieurs relations avec de nombreuses femmes. Mais il n'avait jamais trouvé celle qui l'aimerait vraiment et avec qui il puisse partager sa passion pour l'érotisme. Il avait plongé dans cet univers grâce à l'une de ses conquêtes. Il me cachait encore bien des choses.

Cet engouement pour l'érotisme me donnait envie et je voulais en savoir davantage.

Au moment du dessert, il me fit une proposition inattendue :

— Si vous souhaitez vendre votre nouveau roman réaliste et en faire un best-seller, vous devez vous imprégner des émotions et vivre l'expérience érotique. Passons un accord. Je vous enseigne tout ce que j'ai appris. Je vous partage mon univers à condition que vous me partagiez le vôtre. Les cours iront au-delà du tantrisme. Vous devrez dépasser vos limites. Êtes-vous prête à entrer dans mon monde ?

C'était la question à un million. Cet homme était tellement mystérieux et sexy que j'étais prête à tout affronter.

— Oui. C'est notre discussion qui m'a convaincue.

— Très bien. Nous commencerons dès aujourd'hui, acquiesça-t-il d'un ton solennel.

En acceptant son offre, j'étais sur le point de rentrer dans un nouvel univers complètement inconnu. Je n'étais pas effrayée. J'avais confiance en lui. Je ne savais pas qu'il me changerait à jamais.