Ce synopsis révèle l'intrigue. Ne pas le lire si vous voulez vous réserver la surprise de la découverte ! Pour les autres, n'hésitez pas à corriger.

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L’histoire commence comme une romance classique. On suit le point de vue de Fassa Aaristi, une jeune musicienne un peu naïve qui rêve du prince charmant. Elle rencontre le jeune PDG controversé Lev Haakonen lors d’un gala de charité où elle a pu se rendre grâce à un ami journaliste financier. Elle lui trouve une ressemblance frappante avec un mystérieux tableau du 17° siècle dissimulé au fond d’un château suédois, représentant le prince russe Ulfasso Levine Tchevsky, et qui l’a hanté toute son adolescence. Elle entame une idylle parfaite avec Lev, tout en ayant l’impression qu’il lui cache des choses. Incapable de croire en sa chance, elle le soupçonne, notamment, de dissimuler son homosexualité en ayant une aventure avec elle. Les réticences de son ami, un Suédois taciturne nommé Erik, qui connaît bien le milieu gay d’Helsinki, renforcent ses soupçons… jusqu’au jour où les deux hommes se rencontrent enfin. En apercevant Lev, Erik devient hystérique : il l’accuse d’être un démon vieux de plusieurs siècles revenu pour faire le mal, et l’assimile à un prince démoniaque dont l’existence fut rayée des annales historiques. Au cours d’un long flashback à la première personne où l’on change de narrateur et de registre, il raconte toute l’histoire à Fassa, prétendant avoir lui-même plusieurs siècles et avoir connu Ulfasso à l’époque où il dirigeait la fameuse oppritchnina, la garde d’élite du tsar, où il avait été conscrit de force. Il lui révèle qu’Ulfasso est passé de héros à monstre régicide après une crise de folie mégalomaniaque et qu’il a gouverné la Russie pendant une dizaine d’années, faisant régner la terreur et se livrant à la magie cabalistique. Il prétendait notamment être un nephilim, l’un des rejetons monstrueux que les anges auraient produits en s’accouplant avec des humaines, et avait pour projet de conquérir le monde entier pour rétablir le règne cruel des déchus. Après de douloureuses et inégales années de lutte, Erik parvint enfin à le mettre hors d’état de nuire, vengeant ainsi la mort de son mentor et amant, le capitaine Anton Chovsky. Mais entre-temps, Ulfasso était parvenu à le maudire, le condamnant à errer sur Terre éternellement.

Fassa, bouleversée, raconte tout à Lev, en dépit des mises en garde d’Erik. Celui-ci lui explique qu’Erik a tout inventé, mais qu’il a bâti son histoire sur un substrat de vérité : Lev est en effet un ancien cadre du FSB qui a trahi son pays pour passer à l’Ouest, négociant une nouvelle identité et la protection du gouvernement finlandais contre des informations sensibles. Erik était sous ses ordres : c’était un garçon instable d’origine modeste, qui n’assumait pas son homosexualité. La défection et la mort du capitaine Chovsky, qu’il aimait, lors de leur fuite l’a traumatisé. Il ne l’a jamais pardonné à Lev, le considérant comme responsable. Quant au tableau mystérieux, que Lev a racheté, c’est un faux exécuté à des fins de propagande.

Fassa, rassurée, annonce à ses amis son mariage imminent avec Lev. Erik est désespéré, mais après une visite de Lev et l’insistance de son psy qui lui a diagnostiqué une psychose schizophrénique, il accepte de se faire interner. Finalement, il se laisse convaincre et avoue avoir imaginé toutes ces aventures dans la Russie du 17° siècle.

Le roman se termine sur un épilogue montrant Lev lire un carnet très abimé dans l’avion, conservé dans un plastique précisant qu’il a été daté du 17° siècle. Avant de l’ouvrir, il se souvient comment il a réussi à l’acquérir avec le tableau, employant pour se faire des moyens de coercitions particulièrement odieux. Ce carnet était le journal de campagne d’Erik Stormqvist, racontant toute l’histoire. Lev le lit, puis le déchire en morceaux, qu’il jette ensuite dans les toilettes. Puis il se prépare à atterrir aux États-Unis, où il se rend pour acheter une start-up de commerce en ligne.