Le temps
On voit le temps comme une rivière
Ou Chronos qui dévore ses enfants
Pourtant quand je dis oui c était hier
Avec ces images je perds mon temps
Hier
La rivière
Coulait bien déjà
Identique ce me semble
A celle où jadis un maharadjah
Un jour se baigna sous le saule tremble
Et si le père dévore tous ses enfants
Il ne peut vieillir oui c est troublant
Non c est le présent lui seul et unique
Qui existe tout passé devient archaïque
Oui mais
Car il y a un mais
Si le présent jamais ne partait
Ne se lassait disparaissait s entêtait
A ne plus jamais passer pour nous embêter
Le présent ne serait plus présent mais bel et bien éternité
Non pour que le temps passe
Il faut que le présent trépasse
Il doit rejoindre le passé l avenir
Lui doit encore et encore advenir
Résumons
Laissons le démon
Du paradoxe nous ouvrir le chemin
Le présent si nous le soumettons au philosophique examen
Ne peut exister que si nous acceptons de le nier de le faire mourir
Le passé doit le faire sien et sans cesse le futur ouvert doit le secourir
Mais tout cela ne tient pas debout
Le temps est éternel et le présent
Sa seule réalité part on ne sait où
Et c est toujours pire en le disant
Car le langage
Avec le temps enrage
Et Hegel nous rappelle avec ironie
Que si par aventure j écris sur une feuille midi
Cette vérité deviendra peu après passée dépassée
Car elle sera totalement effacée quand midi sera passé
Ici on ne peut que désespérer
Car au temps je suis enchaîné
Hélas rien ne sert de préférer
L éternité pour elle nul n est né
Sauf Dieu
Celui qui est aux cieux
Et que l on ne voit jamais
Il parait qu il est absolument parfait
Et il aurait pour nous avec bienveillance le temps créé
De manière à nous permettre si possible de nous racheter
Enfin c est ce que l on dit
Je n y crois guère pardi
Ne penser qu à ses péchés
Au temps donné pour sauver
Son âme de la damnation
Avec l éternel la négociation
Toujours reprendre m ennuie
Je me retire donc sans bruit
Mais je reviendrai c est évident
Avec vous passer du bon temps
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