Chapitre 34

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Hestia

Étant donné que j’avais encore du mal à maitriser mes pouvoirs, Arès décida de me donner quelques cours. Le fait que je pratiquais déjà le yoga était d’une grande aide. Nos séances se déroulaient dans l’environnement paisible du jardin. Je devais méditer et être ouverte à tout ce qui m’entourait, que ça soit les bruits, les sensations ou les odeurs.

Je n’étais pas encore au summum de mes capacités, je savais juste invoquer les flammes de l’enfer, déclencher un tremblement de terre et aussi une tempête. Ces derniers jours, je m’étais exercer à invoquer des flammes et à les évaporer aussitôt. Au départ, j’ai eu beaucoup de mal à ne faire apparaître qu’une micro-flammèche, car à chaque fois c’était une énorme boule de feu qui apparaissait et ça m’épuisait beaucoup. Dorénavant, je savais invoquer mon énergie à volonté sans que cela ne m’harasse de fatigue. J’avais déjà fait un grand pas de progression.

Aujourd’hui, j’allais expérimenter mes facultés magiques liées à la nature, ceux que je tenais de ma mère. Je savais que sous le coup de la colère je pouvais générer une tempête, mais je devais voir les autres possibilités. Parce que je ne pouvais plus fonctionner ainsi, agir sous le coup de mes émotions étaient trop néfaste. Pour m’aider Arès avait fait appel à plusieurs nymphes. Je devais les rejoindre près du lac.

—Bonjour toi, me souffla une voix envoutante au creux de l’oreille.

Je sursautai car je ne l’avais pas entendu et me retrouvai fasse à une nymphe à la peau mate et aux yeux cuivrés.

—Bonjour, lui répondis-je en souriant.

Elle caressa ma pommette et déclara :

—Je suis Nesallea. Je fais partie des Oréades nous sommes des nymphes des montagnes et je vais t’apprendre à te mettre en symbiose avec la nature.

Elle éleva ses bras, paumes tournées vers le ciel et des rochers flottèrent dans les airs. Elle referma ensuite les poings et les pierres explosèrent dans un bruit assourdissant en nous parsemant de particules de poussière qui fut vite dissipée par une nouvelle arrivante.

Cette dernière avait une consistance éthérée quasi fantomatique et à la chevelure aussi blanche qu’un clair de lune forma une sorte de tornade avec les débris environnant.

—Je me nomme Appia, je fais partie des Auras, nous sommes des nymphes du vent. Je vais t’apprendre à ne faire qu’un avec le vent et à créer des tempêtes dévastatrices, me dit-elle. Sa voix semblait n’être qu’un murmure à travers la brise.

Au milieu de la tourmente qu’Appia avait formé, je vis une minuscule pousse verte commencer à grandir, jusqu’à devenir un magnifique chêne aux branches noueuses et flairant bon le bois. L’écorce de l’arbre se fendit en deux et il en sorti une nymphe aux cheveux aussi vert que la mousse et aux yeux aussi marron que la terre.

—Douce Hestia, je suis Cordélia la Dryade. Je fais partie des nymphes des bois. Nous verrons ensembles si tu as une affinité avec les végétaux.

Dans une démarche chaloupée, elle s’avança jusqu’à moi et m’octroya un baiser à la saveur boisée. Je n’eus pas le temps de réagir qu’une nouvelle manifestation magique apparu sous mes yeux sous la forme d’un geyser d’eau qui traversa le sol pour venir arroser le chêne centenaire.

—Chryséïs tel est mon nom, comme tu as pu le constater je fais partie de la famille des Naïades, une nymphe d’eau douce.

Je pivotai dans sa direction pour la regarder. Elle avait de courte mèche bleue qui encadrait un visage délicats aux prunelles violette.

—Je vais t’aider à canaliser le flux de ton énergie. Il est vrai que le feu et l’eau sont des éléments différents, voir ennemis, mais tu verras que leur invocation est identique.

Chryséïs rejoignis les autres nymphes et elle se rassemblèrent en cercle en invoquant chacune sa magie. Au milieu se forma une sorte de sculpture en bois et en roche. Elle représentait une silhouette féminine aux courbes aériennes. Elles venaient de me représenter et c’était tout bonnement impressionnant. Elles maitrisaient à la perfection leur élément et j’espérai de tout cœur parvenir à de telles prouesses magiques.

—Hestia, tu viens de faire la rencontre de tes quatre nouvelles instructrices. Elles seront plus à mène que moi pour te former à la magie, m’expliqua Arès qui venait d’apparaitre sans que je ne m’en rende compte.

Je trouvai cette manie très exaspérante. Je hochai la tête pour signifier mon assentiment. Il posa une grande main calleuse et couverte de cicatrices sur mon épaule et continua :

—Tu t’entraineras au combat au côté de Danaos à présent.

À l’entente de ses mots, je ne pus m’empêcher de prendre une moue boudeuse et de froncer les sourcils pas du tout satisfaite de cette nouvelle.

—Et toi alors ? le questionnai-je.

—Zeus me demande auprès de lui et pour éviter tout soupçon sur nous, il ne vaut mieux pas que je lui fasse faux bond, m’expliqua-t-il l’air grave.

—La qualité de l’enseignement que me fournira Danaos sera piètre comparait à la tienne, lui fis-je remarquer mesquine.

Des rires cristallins se firent entendre du côté des nymphes et je les entendis chuchoter entre elle.

Nesallea l’oréade m’adressa un clin d’œil de connivence. Arès poussa un soupir réprobateur et repris :

—Hestia, Danaos est un guerrier accompli qui a participé à de nombreuses batailles, il sait très bien de quoi il parle.

—Je ne remets pas en doute ses compétences, mais son comportement. Peut être que devant toi il est respectueux et ça se comprend tu es le Seigneur de la guerre. Sauf, qu’il semble me porter une rancœur tenace suite aux actes de mon père. Apprendre de cette manière est très démoralisant, m’exclamai-je.

—Ne t’en fais pas ma douce, me rassura Cordélia la Dryade, nous veillerons sur toi.

Je lui adressai un regard reconnaissant. Elles semblaient toute être gentilles et bienveillante et j’avais vraiment besoin de gentillesse et de réconfort en cette période douloureuse.

Arès frappa dans ses mains pour attirer notre attention.

—Bien, il me semble que tout est réglé, je peux partir serein, dit-il sur le ton de l’ironie. Je reviendrai dès que je le pourrai. En attendant, ne faites pas de bêtise en mon absence.

Il s’adressa ensuite à moi :

—Quant à toi Hestia, tu es entre de bonne main et il ne t’arrivera rien ici, tu es en sécurité.

Il m’enlaça quelques secondes puis s’éclipsa, comme s’il n’était jamais venu discuter avec nous.

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