Chapitre 36
La Reine de la Chasse
Mon imbécile de frère s'était une fois de plus entiché de la mauvaise personne. Une gamine qui n'aurait pas dû naitre qui plus est. Je ne savais pas ce qu'il lui passait par la tête par moment, mais il prenait des décisions d'une stupidité sans nom.
Notre père avait été clair lorsqu'il nous avait confié cette mission. Nous devions surveiller une jeune humaine qui semblait suspecte à ses yeux, suite aux propos qu'avait tenu le messager des flots.
Ce matin là dans la forêt de la ville de Houston, lorsque j'ai croisé ses prunelles vairons, j'avais tout de suite compris qu'elle cachait quelque chose. Elle possédait certes une enveloppe humaine dès plus crédible, mais il se dégageait d'elle une aura magique indéfinissable. Elle ne m'avait d'ailleurs pas paru très surprise quand je lui ai décliné mon identité, juste inquiète. J'ai vu la peur au travers de ses yeux. J'ai vu son corps frissonner d'horreur.
Elle me faisait penser à une nymphe qui autrefois a fait partie de ma Cour. Son nom m'échappait, mais j'étais sure qu'elle était la mère de cette enfant. La ressemblance était trop frappante.
Cela a été un plaisir de maudire cette insolente pour son impertinence. On ne me manquait pas de respect. J'était une Reine et la fille du Grand Seigneur des cieux. Mon plaisir se verrait décupler quand je la verrai ramper et supplier. Toutefois, Apollon gâchait tout ! Après ma rencontre avec cette engeance, je lui avait fait part de ma suspicion et il était parti enquêter à son tour.
A son retour, il arborait cet air rêveur et désireux qu'il avait toujours quand il trouvait sa nouvelle conquête. Il m'a raconté qu'elle se nommait Hestia et qu'il l'a rencontré alors qu'elle se trouvait dans une rue marchande. Selon lui, c'était une nymphe dont Hadès s'était entiché et il se ferait un plaisir de la lui voler. Encore une fois, c'était le désir de mon frère qui avait parlé. Il m'incombait donc d'annoncer à mon père que cette fille que le messager des flots avait surpris avec Hadès était bien sa progéniture proscrite.
La colère de mon père a été telle qu'il a détruit la salle du trône qui n'étais plus aussi majestueuse que quelques siècles auparavant. Le palais olympien a d'ailleurs souffert de nombreux dommages. C'était moi qui lui avait proposé de lancer Python aux trousses de cette fille car il n'en ferait qu'une seule bouchée. Hélas, il avait fallu qu'Hadès fasse intervenir un guerrier de renom qui lui devait une dette. J'avais connu autrefois ce cher Danaos, mais il ne lui restait plus beaucoup longtemps à vivre la malédiction que j'avais lancé aller faire des effets dévastateur.
Zeus ivre de rage à la suite de l'échec de Python avait fait fouetter son cher frère qui a présent était enchainé sur son trône en enfer. Grâce à Perséphone il avait fait délivrer L'aigle du Caucase pour venir à bout de cette fille, mais cet oiseau de malheur échoua aussi. Et cette fille disparu dans la nature.
Cela faisait des semaines que nous la recherchions. Elle semblait s'être évaporée dans la nature comme ça. Apollon m'avait dit qu'elle était peut être morte dans l'incendie qui avait emporté la maison où elle habitait, sauf que cela semblait trop facile. Il me mentait et j'étais sûre qu'il me dissimulait quelque chose.
***
Apollon avait pour habitude de me rendre visite tous les jeudis pour notre séance quotidienne d'immersion dans la vie humaine. Or cela faisait deux fois qu'il me laissait en plan et je trouvais cela louche. Il mijotait à coup sûr, une entourloupe.
Je me mis donc en chasse. Le problème lorsque nous étions sur terre c'est que nos pouvoirs étaient limités et j'allais bientôt être à sec. Je devais donc bientôt me retrouver à sec et pour pouvoir me recharger il allait me falloir retourner en Olympe. Il me restait juste assez de magie pour localiser mon frère et c'est ce que je fis.
Je le repérai dans une sorte d'entrepôt industriel. Je le sentis utiliser son pouvoir et il disparu dans le portail magique qu'il venait de faire apparaître. La lumière jaune de ce dernier commençait à faiblir et sans tergiverser plus, je me précipitai à l'intérieur. J'atterri dans un paisible jardin qui fleurait bon les roses. Apollon remontait un sentier en courbe qui semblait mener vers un manoir imposant. Avec précaution, je le talonnai. En voyant Arès approcher, je me précipitai derrière un arbre afin de me dissimuler. En temps normal je n'aurai pas procéder de cette manière car j'étais la Reine de la nature et que je n'avais pas à me cacher, mais ils manigançaient tous les deux quelques chose de grave et je me devais de le découvrir.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis apparaitre celle qui ne devait pas être. La fille d'Hadès. Elle avait maigri depuis la dernière fois que je l'avais vu. Son teint était blafard et marqué par le deuil. Elle ressemblait à une pauvre petite chose et je vis le regard énamouré que lui lança mon frère. Pathétique ! J'analysai une dernière fois la situation puis j'utilisai la dernière once de pouvoir qu'il me restait pour me rendre en Olympe rendre compte à mon père de la traitrise de ses fils chéris.
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