Cette nuit j’ai rendez vous avec l’amour de ma vie

Cette sublime déesse qui domine mes envies

On m'implore de la craindre mais elle hante mes nuits

Elle m'obsède, je la veux et pourtant je la fuis

Elle me terrifie autant qu’elle me rassure

Son doux baisé seul remède à mes blessures

Elle un noir incendie, un océan azur

Moi un frêle mortel l'âme zébrée de fissures

Les autres pourtant réprouvent cette attirance

Ils lui préfèrent sa rivale, cette garce insensé

Ce soir seul chez moi je tente encore ma chance

Cette fois c'est la bonne, je vais y arriver

Tant de fois pourtant nos routes se sont croisées

Je l'ai vue avec d'autres, je l'ai vue me tenter

A quelques rares reprises je l'ai même repoussée

Moi qui l'ai si souvent suppliée de m'aider

La belle est précieuse, la séduire n’est pas aisé

Je ne suis pas son type, elle les préfère plus âgés

J’ai laissé une lettre sur ma table de chevet

Et pour la combler je me suis apprêté

Une corde tressée en guise de collier

Un jerricane d’essence pour me parfumer

Une poignée de cachet pour ne pas trembler

Une lame bien affûtée et voilà, je suis prêt

J’ai hâte et j’ai peur donc je ris et je pleurs

Je sens s'accélérer les battements de mon coeur

Elle approche elle est là ça y est je la vois

Dans l'ombre se dessine son sourire si froid

Son éternel silence me plonge presque en transe

Sa glaciale pâleur me met déjà en sueur

Il faut que je me lance et l'invite pour une danse

Serait-ce enfin ma chance de fuir loin du malheur ?

Je me fige. Elle s'en va. Je reste là pantois.

J'ai failli, j'ai échoué, et elle s'en est allée

C'est fini, pas de glas, en tout cas pas cette fois

Je suis découragé. Assez pour retenter.

A peine est elle partie que déjà je repense à elle

Une lampée, quelques sanglots, je m'en retourne rêver de la belle