L’INCROYABLE COMBAT II : LA REVANCHE
Alors que The Rock et Jami Jamjam se tenaient fièrement debout au-dessus de leur trois victimes, une immense explosion fit trembler toute la scène. Deux cailloux sortirent de la fumée :
- Nous sommes de retour.
- Pour vous jouer un mauvais tour.
- Afin de précipiter le monde dans la dévastation.
- Afin de railler tous les peuples ainsi que votre nation.
- Afin d’amasser de la thune et un max de blé.
- Afin d’écouler notre produit jusqu’à la Voie Lactée.
- Jesse.
- Walt.
- Les deux compères…
- Les deux amis…
- Attends, on avait dit “compères”, pas “amis” ! Respecte les dialogues bon sang ! s’écria Walter.
- Comment ça ! On avait dit “amis”, j’en suis sûr, c’est même vous qui l’avait dit, m’sieur Stone !
- Oh, toi… Attends que ce soit fini !
Dans le public, Hank, voyant les deux hors la loi, se précipita vers eux en poussant tous les cailloux qui lui barraient le chemin. Il sauta par-dessus la rambarde de sécurité et atterrit devant eux.
Pensant assister au prochain combat, le public se mit à hurler de plus belle lorsqu'une ombre sauta sur le ring et frappa Jami de toute ses forces :
- Où est l’ancien maître, où est-il ! Je vais le tuer, je vais le tuer !
Justin l’envoya par dessus le ring et les commentateurs, croyant eux aussi à la continuité du show hurlèrent de bon coeur :
- Il l’a jeté !
- PAR DESSUS LA TROISIÈME CORDE !!!
- Nous allons assister à un deuxième combat semblerait-il, je ne connais aucun d’entre eux, peut-être sont-ils de nouveaux combattants au sein de la RWE ?
- Si c’est le cas, ils font très fort, ils arrivent tous ensembles, c’est vraiment démentiel !
Le Chilien arriva à son tour et roula sous les cordes du ring. Il se releva et montra ses trous de balles à tout le monde en hurlant.
- Je ne suis pas sûr que ce soit accepté à la télé par contre, ce genre de choses ! En tout cas, voilà quelqu’un qui sort de l’ordinaire !
- Exact, j’ai hâte de voir tout ce beau monde combattre, j’ai l’impression que l’on va avoir droit à deux combats. Mais The Rock et Jami ont déjà combattu, ils partent donc sur un désavantage.
Voyant Le Chilien, Lenny sortit de ses gongs.
- Regardez ! C’est cet enfoiré de casseur de pancarte ! Je vais m’le faire ! dit-il en partant à vive allure.
- Attends ! s’écria Albert. Il y a aussi le petit caillou accro à la meth avec lui, il a l’air de te chercher ! Je n’oublierai jamais ce qu’il nous a fait.
- Raison de plus pour attendre que la sécurité fasse son travail ! hurla Vikki. N’y allez pas !
- Au contraire, dit calmement Pierreceval en se levant et se tenant fièrement.
Mes amis, voici le moment tant attendu. Vous ne me connaissez pas depuis très longtemps mais, me voilà, prêt à combattre à vos côtés. Laissez-moi vous aider, ainsi, j’aurai un conte à conter au Conte. Et quel conte que celui qui parle de l’aventure d’un petit caillou traversant tout le pays pour devenir catcheur.
- Si nous devions survivre l’ami, dit Albert en mettant sa main sur son épaule (enfin… ce qui ressemble le plus à une main pour un caillou), je viendrai voir le Conte moi-même si tu me le permets.
- Soit. Allons-y, dans ce cas.
Albert quitta la pièce le premier, suivi de près par Pierrceval, roulant comme des sauvages en direction de la scène.
- Mais bordel, tout le monde est fou ici ou quoi ! s’écria Vikki. Pourquoi y être allé !
- T’en fais pas, ils savent ce qu’ils font…
- Tout comme vous, je suppose ? déclara une voix derrière eux.
- Hein ? dit Vance en se tournant.
Devant lui, le shérif ainsi que les villageois les toisaient du regard. En souriant, le chef annonça :
- C’est fini pour vous. Vous êtes en état d’arrestation. Laissez-nous vous passer les sabots et rien ne va déraper.
- Ah les cons, ils nous ont suivis jusqu’ici… jura Mousse.
- Enfin, nous te retrouvons, dit une voix plus au fond.
Père Manson se tenait devant la deuxième entrée, toute la secte derrière lui.
- Tu vas mourir, petit être misérable.
- Mourir ! Mourir ! Mourir ! hurlèrent tous les cailloux derrière.
- Comment vous nous avez trouvés ?! s’écria Vikki.
- Nous avons suivi le chemin sacré. Nous allons tuer ces infidèles, laissez-les nous ! ordonna Père Manson au shérif.
- Hors de question ! Ils ont braqué une banque, ils méritent la pendaison !
- Ah non ! hurla l’un des fidèles. Ils doivent mourir avec le karcherisateur ! L'érosion, c’est tout ce qu’ils comprennent !
- Je représente la loi ! Je vous ordonne de vous reculer !
- Vous n’avez aucun pouvoir ici, shérif.
Alors que tous se regardaient, prêts à en découdre, Vikki poussa Mousse contre le mur, celui-ci rebondit et s’en alla frapper Vance si fort, qu’il partit droit sur les citadins qu’il cogna et les fit tous tomber en domino. La jeune caillette hurla alors à Mousse et Vance, encore sonné, de s’en aller. Tous s’échappèrent, profitant de quelques secondes de répit pour sortir dans les couloirs.
- Pierre et Pierre, occupez-vous de Justin ! Les autres : poursuivez le caillou vert ! hurla Père Manson. Il doit mourir !
- Mourir ! cria l’un des fidèles avant de partir à sa recherche, suivi par toute la secte.
- Eh, vous, ne restez pas là ! s’écria le shérif. Allez chercher les deux autres !
- Décid’ment, on fait vraiment vot’ boulot, jusqu'à l'bout ! protesta l’un des villageois.
***
Le combat amorcé se poursuivait désormais jusque sur la rampe d’arrivée, où Hank effectué une souplesse sur Walter Stone mais Jesse profita du mouvement pour placer un coup dans les parties du caillou, le public fit un « ouuuuuuhhhhh » de douleur, alors que Hank Shrapnel s’effondrait à même le sol, se tortillant comme un ressort.
Voyant le shérif à terre Albert voulu se rapprocher pour l’aider, mais de l’autre côté, juste devant le ring, Lenny se prenait la raclée de sa vie par Le Chilien. Albert hésitait.
- Le Chilien soulève le caillou devant lui et l’envoie directement dans les escaliers du ring !!
- Mon dieu, que ce doit être douloureux !! s’écria Phiphi.
Albert devait prendre là sa première grande décision, plus grande encore que la fois où il avait dû choisir entre une glace vanille ou un flan à la banane lorsqu’il était au self… Ah, la, la… pensait-il, la douceur de la vanille ou bien l’impact soudain de la banane… c’est au même moment qu’il réalisa son analogie… Lenny était sa glace à la vanille et Hank son flan à la banane. Que devait-il choisir ? La douceur ? Ou bien la certitude d’avoir un goût différent, qui le surprenne, avec son coulis caramel et ses amandes grillées ? Albert devait se décider. Il regarda une dernière fois le flan qu’était Hank avant de regarder la vérité en face : Lenny ne se battait que contre UN SEUL adversaire, alors que Hank lui était contre DEUX gros durs. Et à ça s’ajoutait le fait que Lenny était son pote depuis toujours.
- Les deux cailloux en combinaisons jaunes effectues une descente du coude sur le shérif Shrapnel, toujours au sol !
- Oui, chrichri ! Et de son côté, Le Chilien frappe Lenny avec un bâton de kendo ! Mais comment cela va finir !
Albert mettait trop de temps à réfléchir et il réalisa soudainement que c’était exactement ce qu’il s’était produit ce fameux jour à la cantine. Il n’avait pu avoir ni du flan, ni de la glace, la cantinière avait fini par tout remballer sous son nez parce qu’il ne se décidait pas… Finalement Albert se mit à rouler le plus vite possible à la rescousse de son ami :
- JE VEUX DE LA GLACE À LA VANIIIILLE ! hurlait-il en arrivant à fond sur l’ennemi.
Il heurta Le Chilien avec une telle force que celui-ci s’envola à bien trente cinq centimètres de haut avant de retomber à côté de Lenny, empalé par le bâton qui s’était logé dans un de ses troues.
- GLACE À LA VANILLE ! GLACE À LA VANILLE ! scandait la foule en délire.
- Bien joué, gamin ! lui lança Pierreceval qui venait de le rejoindre. Je vous laisse vous occuper de ce méchant-ci, moi je vais aider l’autre contre les guignols déguisés en canards ! dit-il avant de détaler.
À peine était-il parti que Albert s’occupait de Lenny :
- Ça va, mon pote ? Tu tiens le coup ?
Mais dans son dos, avec une chaise pour arme, un caillou grelottant sortait de dessous le ring, là où il était dissimulé depuis un petit moment…
- Golem… Golem est derrière toi…
Albert s’approcha encore plus de Lenny qui essayait de le prévenir du danger…
- Le caillou joufflu… le caillou joufflu VA MOURIR ! cria Golem avant de lancer son attaque.
***
Vikki et Vance avaient trouvé refuge dans le parking. Ils se cachaient du groupe de villageois et du shérif de la ville du désert.
- V’la ti pas qu’ils se cachent parmis les chevaux de fers, ces salopiauds !
- Trouvez-les ! ordonna le shérif armé de son revolver et d’un bâton de dynamite.
- Longtemps qu’ça fait qu’on a pas assisté à une pendaison, dit un autre avec une corde autour de sa taille.
- Vi, j’ai bin hâte d’les voir, ç’va être quelqu’chose d’drôle.
- Ils pendent les cailloux ? s’inquiéta Vikki.
- Attends… Vance lança une recherche sur Roockle. Mais oui ! Regarde, les pierres restent pendues jusqu'à ce que la corde cède au poids ! À ce moment-là, il arrive même que certaines pierres gardent la marque de la corde, à vie !! dit-il en montrant les images à sa sœur.
- Mais c’est horrible !! hurla Vikki, effrayée.
Tous les villageois et le shérif se rapprochèrent vers le cri et encerclèrent les jumeaux.
- C’est donc ici que vous étiez… Pendez-les ! ordonna le shérif.
Les cailloux se ruèrent sur leurs cibles.
- Attendez !! ordonna Vance.
Les cailloux s’arrêtèrent net.
- Que faites-vous ? J’ai dit « pendez-les » !
Les cailloux se ruèrent de nouveau.
- STOP ! hurla encore Vance.
Les cailloux s’arrêtèrent…
- Mais diable que faites-vous !?
- Bah… on sait pas trop shérif, c’commme si on n’pouvais p’us bouger, quoi…
Ahah… Je ne me lasserais jamais d’être narrateur…
- Vous tous, écoutez-moi ! dit Vikki en se hissant sur un camion. Je sais que vous nous en voulez et que vous désirez nous pendre…
- Pendaison !! Tuons-les !! cria l’un des villageois.
- Mais… il y a quelque chose que j’aimerais vous dire… j’aimerais vous parler de notre long voyage, de ce que représente l’amitié et de la démocratie…
- À poil la ch’tiote ! cria un autre villageois.
- Pardon ?! Non mais attends un peu que j’te défonce ta tête de con, toi !
À cet instant, Vikki, folle de rage, sauta du véhicule et rentra dans les villageois qui lui faisaient face. Voyant la raclée qu’elle leur mettait, Vance sortit son téléphone et se mit à filmer tous les cailloux s’envoler.
- Vas-y soeurette ! C’est toi la meilleure !
La scène qui était diffusée aussi sur le grand écran de la scène, par le biais des caméras de surveillance, permettait à la foule de voir tout ce qui se passait. Les spectateurs au abords du ring commencèrent à en oublier les combats qui se déroulaient devant eux pour encourager Vikki qui devenait leur nouvelle championne et pour se moquer de Vance qui était vraisemblablement ridicule, posté en haut de son camion, tandis que sa sœur se battait.
- Oh, mais regardez-le celui-ci, phiphi ! s'insurgeait Chrichri.
- Désolé cher monsieur Argus mais je ne peux pas quitter des yeux cette jeune caillette, elle est époustouflante !
Une fois la totalité des villageois à terre ou en déroute, Vikki se retourna vers le shérif qui la pointait de son canon.
- Laissez ma soeur, vous !! hurla alors Vance en jetant un Pierre sur lui.
- Aie ! firent les deux pierres.
Le shérif fut sonné et vacilla quelques instants avant de tomber.
***
Tandis que sur le ring Pierre et Pierre avaient le combat principal en affrontant directement Justin et Jamie et que sur le parking interne de la RWE Vance et Vikki fêtaient leur victoire, il y en a un qui sortait tout juste des vestiaires personnels de Justin.
- Comment cela à-t-il pu se produire ? Je ne me suis absenté que quelques instants et voilà que mes amis sont tous dans des duels tandis que moi, Charles-Henri, je suis là, à me sculpter le menhir ! s’indignait-il.
Il referma la porte derrière lui et continua de se plaindre dans les longs couloirs des coulisses. Il avait vu ses amis à la TV et jalousait un peu de ne pas participer.
- C’est indécent. Que dis-je ? Inadmissible. Voir plus ! C’est immoral !
- Cours, Charly, cours ! cria une voix à l’autre bout du couloir.
- Tiens, donc… Ne serait-ce pas Mousse ?
- Cours, j’te dis ! Pour une fois, ne sois pas con et écoute-moi !!
Charles-Henri s’immobilisa et regarda fixement Mousse venir droit sur lui. Son corps vert rebondissait au fur et à mesure de son avancée, cela fit sourire la pierre. Mais très vite il perdit ce sourire. Notamment parce qu’il vu derrière son ami une vague blanche de Pierre vêtu dans leurs robe sectaire déferler dans le couloir. Charly resta immobilisé jusqu'à ce que Mousse l’attrape au vol et l’emmène avec lui dans les backstages, là où étaient filmées les interviews d’après-match des athlètes. En s’arrêtant, Charles-Henri s’appuya contre une caméra, ce qui l’alluma.
- Ici on peut avoir l’avantage ! cria Mousse.
- Et comment, cher ami ??
- Il y a de l’espace, ici ! On aura de quoi se cacher !
Les amis trouvèrent rapidement une malle, ils y entrèrent tous les deux. Lorsque la secte, menée par Père Manson, arriva, ils essayèrent de rester le plus silencieux possible.
- Tu prends toute la place…
- On aurait peut-être pu trouver une meilleure cachette si tu roulais plus vite !
- Je suis un caillou sprinteur, je te rappelle !
La malle s’ouvrit.
- Tiens, tiens… Qu’avons-nous là ? Une jolie mousse, n’est-ce pas ?
- Ah le con ! T’entends ça Mousse ? Il ne nous a même pas vu !
Suite aux propos de Charles-Henri, Père Pierre grimaça et le sortit en premier.
- Tenez-le bien ! Il servira de repas après que nous ayons offert en sacrifice cette pierre verte toute mousseuse.
- Sacrifice ! Sacrifice ! scandaient les Pierre.
Père Pierre Manson tira donc Mousse par sa fourrure végétal, il sortit de sous son vêtement un couteau saupoudré de cendres de bois et se tourna vers ses fidèles.
- Ô seigneur ! Nous t’implorons en ce jour pour que tu entendes nos voix ! Moi, Père Pierre Manson, je t’offre cette mousse contre notre billet d’entrée aux Pierre et à moi-même dans ton palais de pierres peuplé de Pierre. Puisse notre demande te parvenir !
- Puisse-t-elle te parveniiiiiiiir prièrent les Pierres.
- Non, Charly, ne les laisse pas faire !
- Mais que se passe-t-il ici, Philippe ?? s’écria Chrichri en montrant le grand écran qui montrait désormais les deux amis avec la secte.
- Je n’en sais rien, Chrichri mais on dirait que l’on va assister à un meurte, cela est horrible !
Père Pierre brandit son couteau et…
Désolé. Je ne peux pas écrire la suite.
- Quoi ?? T’es sérieux ???
Oh, Timmy ? Je croyais avoir été clair la dernière fois pourtant.
- Oui, enfin là, tout de même ! je n’aurais pas osé faire ça, pourtant je suis très méchant !
Mais, tu es méchant parce que je le veux bien…
- C’est pas vrai ! D’ailleurs, pour te le prouver, je vais vous raconter la suite…
Pshiiit ! Va t’en ! Prochain chapitre :
L’INCROYABLE COMBAT III : L'ÉPOPÉE D’UNE MOUSSE
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