Pour ceux qui m'auront lu jusqu'ici, je vous remercie. J'avais besoin d'écrire quelque part ce que j'avais vécu. J'ai toujours du mal à me l'expliquer, à pouvoir imaginer que j'ai pu tomber si bas. Je ne me pense pas être particulièrement forte, mais me caractérise plutôt comme quelqu'un qui est enthousiaste, qui aime la vie et qui rit dès que l'occasion se présente. Qu'une rupture ait pu déclencher ça, que j'ai mis un an de mon existence à en sortir... C'est incompréhensible.

Cet épisode de ma vie m'a fait douter de ma capacité à faire mon métier. En réalité, il m'a permit d'attirer mon attention sur une spécialité que je ne connaissais que peu : la psychiatrie. J'ai eu envie d'aider ceux qui étaient invisibles, qui n'étaient pas écouté, ou pas compris. Je n'ai pas été prise en charge au moment de ma dépression, je n'ai pas pris de traitement, je n'ai pas vu de professionnel, je ne crois pas que ça ait été une bonne chose. J'aurai aimé qu'on me le propose, que je puisse avoir ce choix quelque soit ce que j'aurai choisi. Qu'on me le propose, car je n'étais pas capable d'y penser, de le demander, de me rendre compte d'où j'en étais.

Un jour, on m'a dit que d'avoir traversé cette période ferait de moi une meilleure psychiatre car je saurai à quel point la souffrance peut-être intolérable, qu'on ne le fait pas exprès, qu'il ne suffit pas de vouloir aller mieux pour que ça s'arrange. En tout cas, j'espère du fond du coeur que cette expérience aura éveillé mes sens et que grâce à elle, je sois plus à même de soigner et d'accompagner mes patients.

D'un point de vue personnel, cette expérience m'a marquée. Ma personnalité en a été modifiée. J'en ai tiré des faiblesses mais aussi des forces. Il est étonnant de voir tout ce que cette expérience a pu avoir de conséquences positives sur mon existence.