Il se rendit devant la chambre du prince, dans l’aile réservée aux invités, et toqua délicatement à la porte. Min-jae lui ouvrit avec précaution. Le jeune homme n’osait pas croiser son regard, comme s’il avait peur de Minchi. Il alla s’asseoir sur un pouf, laissant au danseur le soin de refermer la porte. Ce dernier resta debout, ne sachant que faire. Il décida de s’asseoir sur le sol, contre les jambes du prince, posant son menton sur ses genoux. Min-jae se mit à gigoter, alors le danseur se contenta de rester assis près de lui.

« Minchi… je suis désolé, commença le prince. Je ne me sens pas très à l’aise.

-Ce n’est pas grave, je ne ferai rien sans demander votre autorisation. C’est à vous de me dire ce qui vous convient.

-Justement, je… Je ne suis pas sûr de ce que je veux. »

Le prince ne l’avait toujours pas regardé dans les yeux, le regard rasant le sol.

« Vous étiez si beau quand vous dansiez, si… séduisant, continua-t-il. Je rêvais de vous parler. Mais maintenant que vous êtes si près, vous m’impressionnez. »

Minchi rit doucement. Le prince paraissait n’avoir que quelques années de plus que lui.

« Je ne sais pas si ma famille va rester longtemps au palais, j’ai eu peur de ne plus vous revoir… Je ne sais pas vraiment ce que je veux avec vous.

-Ça n’est pas un problème, le rassura Minchi. C’est mon travail de trouver ce qui vous plaît. »

Min-jae leva finalement les yeux vers lui.

« Alors… Est-il possible de simplement discuter ? Je veux dire… pour commencer. »

La détresse de son client toucha le danseur.

« Mais bien évidemment, sourit-il. Par contre, si vous le permettez, je vais m’asseoir sur votre lit. Le sol est un peu dur.

-Faites donc, Minchi. »

Ils discutèrent de sujets simples et sans réelle importance, de la pluie et du beau temps, de l’été qui s’annonçait particulièrement chaud, des attractions de la capitale. Petit à petit, Min-jae se détendit. Il se leva finalement pour prendre place près de Minchi. Ce dernier continua la conversation comme si de rien n’était, ignorant le regard timide dont l’autre le couvait. Tout à coup, le prince tendit la main vers lui, et ramena doucement une mèche volante derrière l’oreille du danseur. Il rougit encore et retira ses doigts comme s’il s’était brûlé.

« Pardonnez-moi, dit-il en soupirant. J’ai l’impression que je n’ai pas le droit de faire ce que je fais.

-Pas du tout, prince. Je suis tout à vous.

-Mais si vous n’êtes pas d’accord ? Si je fais des choses que vous n’appréciez pas ? Si vous n’aimez pas ma compagnie ?

-Si je vous ai proposé mes services, c’est qu’elle ne m’est pas désagréable. Vous aussi, vous êtes séduisant. »

  Le prince devint écarlate.

« Détendez-vous, reprit Minchi. Vous avez le droit de faire ce que vous voulez de moi. Personne à part le seigneur Han ne sait que je suis ici, et je resterai silencieux comme une tombe. Je ne suis pas là pour vous juger mais pour vous faire passer un bon moment. Vous ne faites rien de mal, loin de là. »

  Min-jae le considéra un instant, retenant son souffle. Puis il attira Minchi dans un baiser goulu. Le danseur fut tellement surpris qu’il failli détourner la tête, mais il passa ses bras dans le cou du prince. Il le laissa faire, heureux de voir qu’il prenait de l’assurance. Il l’incita doucement à s’allonger à côté de lui.