Ah ma chère belle-mère ! Qui n'est pas loin de nous pondre un œuf, à chaque fois qu'elle glousse, la bouche coincée en cul de poule, un mouchoir tenu devant ses lèvres. Qui est toujours, mais alors toujours tirée à quatre épingles, sauf ses cheveux qui font souvent la gueule. Qui repasse tout son linge, même ses culottes. Bah ouais, ça évite le pli dans la raie. Bande d'ignare ! Qui s'offusque, interdite, au moindre gaz intestinal - et on peut le dire - royalement lancé par son mari. C'est rigolo n'est ce pas, beau-papa ?

Aller belle-maman, pète à coup, tu verras, tu seras plus cool !

Treize années se sont écoulées depuis notre première rencontre. Le plus beau, le plus merveilleux, le plus majestueux... Non, je déconne ! Le plus épouvantable ? Effroyable ? Horrible ? Ouais, j'y vais fort un peu quand même là ?

Bon : le plus moins beau souvenir de mon adolescence ! Les vacances de février se voyaient déjà bien entamées et je savais que j'allais rencontrer beau-papa et belle-maman.

Youpiii...? Non ? Sûre ? Ah bon !

Bref, j'étais stressée et quand je stresse, je suis un vrai canard ! Autant vous dire que je me suis jamais autant raffermi le cul pour éviter de lâcher une flatulence trop bruyante ou trop odorante. Et lorsque que les beaux-parents ont débarqué de leur magnifique Scénic rouge dernier cri (une épave cette bagnole), j'eus l'honneur, non pas de les saluer, mais d'assister au spectacle le plus mémorable de cet événement :

« Mais qui a déplacé le bureau ? »

Ma belle-mère s'insurgeait devant un bureau décalé de quelques centimètres par rapport à la ligne de carrelage. Euh... D'accord : j'ai jamais testé le joint, mais je crois que ce serait l'occasion là non ? Elle tirait dessus, telle une folle, bougonnant dans son écharpe, sans me calculer une seule seconde ! Et j'étais là, retenant mon souffle, le sphincter serré à me demander ce que je foutais là !

OH MON DIEU ! J'allais dormir ici !

« Hm... Bonsoir ? »