Je l'aime inconditionnellement...

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Nous étions tous les deux seuls dans un joli pré au clair de lune. Il m'a invité hier matin, pour un "pique-nique" entre meilleurs amis.

Il m'avait alors dit qu'il fallait que l'on discute de choses sérieuses. Alors je l'ai écouté et j'ai accepté.

Je l'ai accepté parce que je l'aime. Parce que je l'aime plus qu'un meilleur ami. Parce que mon coeur bat pour lui, que je pourrais vivre ou mourir pour lui.

Que je pourrais tuer n'importe qui pour lui.

Alors nous nous sommes retrouvés comme à notre habitude devant l'église du village, avant de nous mettre en route. Nous marchions lentement et comme d'habitude, un silence planait entre nous.

Il n'a jamais été très bavard, et tout ce qu'il avait d'important à dire, je pouvais le lire dans ses yeux. C'était toujours la même chose, comme une routine.

Puis nous sommes arrivés dans notre pré favori, à la tombée de la nuit. Il a sorti des ustensiles de cuisine de son sac avec de la nourriture, et moi j'ai sorti des couvertures du mien.

Nous avons contemplé les étoiles pendant plusieures heures sans parler, et je me suis dit qu'il fallait peut-être que je tente enfin un rapprochement... Depuis le temps, je pense qu'il faudrait que je porte mes couilles.

Je me suis redressé, et je l'ai regardé. J'ai regardé son torse se lever et s'abaisser au rythme de sa respiration, et à ce moment là, j'ai su que je n'éprouvais pas un amour pur et innocent envers lui.

Mon coeur battait si fort, peut-être de l'adrénaline. Des étoiles commencèrent à danser devant mes yeux et je les fermai pour reprendre le contrôle. A ce moment, il se passa quelque chose que je n'aurais jamais imaginé de sa part.

Mon ami, mon amant posa sa main sur la mienne, et plongea ses yeux dans les miens. Ce que je crus voir dans ses yeux n'était que tristesse désespoir et rage. Ce n'était vraiment pas beau à voir.

Mais je l'aimais.

Et il le savait.

Et je n'aurais jamais du accepter ce rendez-vous, car vous verrez...

"Eydrin..."

Mon nom prononcé par lui me fit l'effet d'une lame froide qui courait sur mon dos.

"Viens vers moi, penche-toi, embrasse-moi."

Comme contrôlé par ce sentiment amoureux étrange, je m'exécutai, comme si il avait prit possession de mon corps.

A ce moment, je sus que quelque chose ne tournait pas rond, que quelque chose clochait, et je voulus partir. Je voulus m'enfuir loin, très loin de mon amour quitte à en avoir le coeur brisé.

Mais ses lèvres prirent possession des miennes, ses lèvres avalèrent les miennes avec brutalité, violence et... Et je sentis un goût métallique envahir ma bouche. J'essayai de le repousser, j'avais mal, j'avais très mal, mais quelque chose me retenait.

"Pourquoi veux-tu partir? Est-ce que tu ne m'aimes pas?"

Il stoppa enfin, et je pus souffler quelques secondes.

"TU NE M'AIMES PAS?! TU ES COMME LES AUTRES?"

Des larmes brillaient dans ses yeux, et un torrent s'en déversa à peine quelques secondes après.

Il se mit à crier encore et toujours plus fort, si bien que j'eus peur que le village, pourtant loin, ne soit alerté par ses cris et ne se réveille.

Alors je lui montrai que je l'aimais, je lui montrai tout, je lui offrit mon corps, je lui offris mon âme, je lui offris tout ce que j'avais de plus précieux.

Je pleurai à en hurler à mon tour, mon amour me ravageait, je me sentais dévoré, consummé, écrasé par le poids de la passion que j'éprouvais pour lui.

A ce stade, je compris que ce n'était pas de l'amour simple, mais de l'amour submergé par une passion violente.

Je pleurais de désespoir, je pleurais d'amour, je pleurais de peur, car je ne reconnaissais pas l'homme qui se trouvait en face de moi.

Il meurtrissait ma peau, il la griffait, la mordait, la déformait.

Un voile rouge s'était développé devant mes yeux, et je sentais que mon supplice ne durerait plus longtemps.

"Eydrin Eydrin... Est-ce que tu sais que je t'aime? Est-ce que tu m'aimes toi?"

Je soufflai un faible "oui" dénué de force, et il sourit dans la pénombre.

"Est-ce que tu vivrais pour moi?"

Mes forces me quittaient peu à peu, alors je ne pus émettre aucun son ni même hocher la tête.

"Je prends ça pour un non, alors ça veut dire que tu MOURRAIS POUR MOI HIAHAHAHA"

Son rire me glaça le sang, me hérissa les poils, son visage hystérique me provoqua un sentiment pire que de l'effroi, que de la peur; même la mort ne m'effraierait pas autant.

Alors il rejeta la tête en arrière et attrapa un objet sur le sol.

En voyant un éclat argenté, je compris que c'était ma destinée de mourir par les mains de l'homme qui volât mon coeur, et je ne pus retenir le cri de désespoir qui s'échappa de mes lèvres et s'éleva dans la plaine, avant de s'éteindre avec mon dernier souffle alors qu'Il continuait d'embrasser, de câliner, et d'aimer mon cadavre.

La passion m'a consummée. L'amour a été mon bourreau, mais y-a-t'il plus beau que de mourir dans les bras de celui que l'on aime inconditionnellement?

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