Chapitre 2
Une fois la nuit tombée, la Consoleuse se leva, et sans un bruit, elle sortit de son appartement. Elle n'eut pas à marcher bien loin ; le matin, elle avait entendu des pleurs venant de l'appartement en dessous d'elle.
Il n'y avait aucun risque qu'on la reconnaisse, personne ne la connaissait vraiment, ou la regardait suffisament longtemps pour la garder en mémoire. Elle n'était qu'une inconnue parmi tant d'autres.
Elle descendit l'escalier, ses pieds claquant faiblement contre les marches en béton. Elle sonna à la porte de sa voisine, et lorsque celle-ci lui ouvrit, elle dit :
- Je suis la Consoleuse.
Immédiatement, la femme la fit entrer. Elle avait les yeux rougis et paraissait épuisée. Elle la conduisit jusqu'à son salon, et la fit asseoir. Puis, sans que la Consoleuse eut besoin de dire quelque chose, elle raconta ses problèmes.
Son petit copain l'avait brutalisée la veille, alors qu'il était saoul. Puis le matin, il l'avait quittée en prenant ses affaires. Elle devait lui annoncer qu'elle était enceinte, mais maintenant elle n'était plus sûre de rien, et avait passé la journée à pleurer.
La Consoleuse ne dit rien durant tout son récit, puis commença à la réconforter, en lui disant qu'il fallait garder le bébé, car chaque âme était précieuse, puis la rassura quant à son copain, en lui disant que ce n'était pas le bon, et qu'elle en trouverait un meilleur.
Elle finit en lui chantant une berceuse, et la femme s'endormit vidée de toute tristesse. La Consoleuse rangea un peu l'appartement, puis sortit sans faire de bruit. Elle savait se faire discrète.
Et maintenant, une autre famille en détresse l'attendait.
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