La Consoleuse repartit à travers les rues, cherchant un immeuble parmi les batiments gris qui se ressemblaient tous. Lorsqu'elle trouva l'adresse, elle entra dans l'immeuble et gravit péniblement l'escalier, car l'ascenseur était sans doute en panne - elle n'avait même pas besoin de vérifier.

Elle monta jusqu'au deuxième étage, et sonna au numéro 23. Encore une fois, elle dit :

• Je suis la Consoleuse.
• Je n'ai pas envie de vous parler ! souffla l'homme derrière la porte.
• Cela vous ferait du bien, dit la Consoleuse doucement. Vous avez besoin de parler.

L'homme ouvrit la porte à contrecœur, et elle entra. Au début, ils ne parlèrent pas, puis l'homme se confia d'un coup. Ses deux parents étaient morts en même temps, avec son fils qui était chez ses grands-parents en vacances. Avec sa femme malade, il n'arrivait plus à se concentrer à son boulot, et avait peur de se virer.

La Consoleuse le rassura quant à sa femme, lui arracha la promesse d'aller voir un médecin pour elle, arguant que ça ne lui couterait rien. Elle le consola sur la perte de ses parents, lui disant que la mort finirait par arriver pour eux. Elle évita le sujet du fils qu'elle sentait sensible, puis lui chanta une berceuse. L'homme finit par s'assoupir à côté de sa femme.

La Consoleuse quitta le petit appartement, et redescendit l'escalier. Dehors, le soleil pointait son nez à travers le ciel bleuté. Il était temps qu'elle rentre chez elle.