Le tournoi sportif annuel du lycée Blaise Pascal était l'événement phare de la saison, rassemblant élèves et enseignants autour de différentes disciplines sportives. Cette année, le handball était à l'honneur, et j'appréhendais quelque peu ma participation, sachant que ma popularité au lycée n'était pas au beau fixe.

À ma surprise, lors de la formation des équipes, Zineb et Sarah ont insisté pour que je sois dans leur groupe. "Personne ne devrait être laissé de côté," avait déclaré Zineb avec fermeté. Sarah, bien qu'encore affectée par sa situation avec Hamza, avait acquiescé, me lançant un regard d'encouragement.

Notre équipe était donc un mélange inhabituel : moi, le garçon souvent isolé, Zineb, la nouvelle élève pleine d'énergie, et Sarah, qui semblait chercher un moyen de se libérer de ses propres tourments. Hamza, lui, était dans l'équipe adverse, ce qui ajoutait une tension palpable à la compétition.

Le match était intense, chaque équipe se donnant à fond. Zineb et Sarah montraient un remarquable esprit d'équipe, me faisant des passes précises et m'encourageant à chaque action. Cependant, l'atmosphère s'est alourdie lorsqu'un incident s'est produit. Dans un élan pour récupérer le ballon, Hamza a accidentellement poussé Zineb, la faisant trébucher violemment sur le sol.

La chute de Zineb a été brutale, et il était évident qu'elle était blessée. Au lieu de s'arrêter et de s'excuser, Hamza a jeté un bref regard en arrière et a continué à jouer, comme si de rien n'était. Cette indifférence a fait bouillir mon sang. Sans réfléchir, je me suis précipité vers lui. "Comment peux-tu être aussi insensible ? Elle est blessée à cause de toi !" ai-je crié.

Hamza, surpris par ma réaction, a répondu avec dédain. Les mots ont rapidement cédé la place à une altercation physique, attirant l'attention de toute la salle. La tension et la frustration accumulées ont éclaté dans un éclat de colère et d'indignation.

L'issue de cette confrontation a été immédiate et sévère. Hamza et moi avons été exclus du lycée pendant deux jours pour notre comportement. En quittant le gymnase sous l'œil des enseignants et des élèves, je croisai le regard de Sarah et Zineb. Sarah avait l'air profondément troublée, tandis que Zineb affichait un mélange de préoccupation et de tristesse.

Ces deux jours d'exclusion m'ont donné l'occasion de réfléchir à mes actions. J'étais tiraillé entre la culpabilité d'avoir perdu le contrôle et la conviction d'avoir défendu un ami. Cet incident avait non seulement révélé les fissures dans la relation entre Sarah et Hamza, mais avait aussi renforcé le lien entre Zineb, Sarah et moi. Nous étions devenus une équipe, unie non seulement par le sport, mais aussi par une compréhension et un respect mutuels qui transcendaient les aléas de la vie lycéenne.