J'étais en retard, je marchais à grandes enjambées en me demandant pourquoi, une minute avant de sortir de la maison, une envie pressante avait décidé de frapper à la porte...je veux dire, the big one, quoi.

Je tournai au coin de la rue Maurice Ravel, quand un battement sourd se mit à emplir l'air, se rapprochant de moi : un coupé mercedes avec aileron, qui s'arrêta à ma hauteur. La vitre baissée, je fus agressé par les mots hachés d'un rappeur qui semblait en vouloir à la planète entière, parce qu'il avait, lui, connu toutes les galères, et qu'il mettait en pièces, les contrôles au faciès (ou quelque chose dans ce goût-là), quand le passager m'apostropha, et au passage, rompit mon élan.

— Euh, scuse-moi ? J'cherche la rue Bolivar, t'sais pas où c'est ?

Et le boum boum qui continuait.

— Ah si, c'est facile. Vous prenez tout de suite à droite, et au deuxième feu à gauche.

— Ah ouais, ok, merci hein.

Le bolide était reparti en ronflant, et moi en souriant.

Je n'avais jamais entendu parler de cette rue Bolivar...mais mon retard me semblait, finalement, bien dérisoire.

(oui je finis par des rimes en oir, et c'est pas grave on continue la chanson, pour ceux qui verront la référence).