Réveil corporel
S’abandonner au corps, aux autres, accepter le poids, la lourdeur, les odeurs et la texture. Moiteur, musc, poids, poids, poids. Des doigts, accepter, abandonner la retenue, la peur, faire confiance ou se faire indifférence. Lâcher. Lâcher toutes les ancres et laisser l’autre aboutir. Ne plus avoir honte. Ne plus être désolé.e de ce qu’on est. En faire un mantra. Se laver de la gêne par la paume de l’autre. Respirer. Uniquement. Inspirer, lentement. Longuement. L’air gonfle le ventre, les poumons, débloque le diaphragme. Tenir. Deux secondes. Relacher comme un serpent. Le souffle qui caresse les lèvres. Ne pas oublier les doigts, mais les accepter. Sentir. Ressentir. Le moelleux du pouce et de l’index qui massent. La moiteur des paumes qui soulèvent les membres. Ne pas résister. Ne pas aider. Couper les fils, couper les nerfs, abattre les barrières, laisser tomber les pensées. Se détendre. Dehors, dedans. Etre reconnaissant.e de la douceur. Etre là, soi, pour ce qu’on est, sans mentir, à personne et surtout plus à soi, être là, maintenant, sur le tapis, avec l’autre.
Et puis échanger les rôles. Regarder le corps de l’autre. Ne pas juger. Observer, pour ce qu’il ou elle est. Masser les membres, un à un. Les soulever pour travailler les articulations. Sentir la raideur. Se faire empathie. Rassurer en silence. Par les doigts, les mains. Douceur pour le réconfort. Ne pas se culpabiliser. Etre patient. Etre. Tenir le poids des membres résistants. Ne pas forcer. Accompagner, faire du bien, détendre. Etre conscient de la difficulté de l’exercice. Se concentrer pour ressentir l’autre. Etre là pour lui, pour elle.
Annotations
Versions